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Nasum est mort, vive Coldworker ! Même si dans le fond c’est loin d’être le cas (Nasum étant passé dans la légende du grind), sur la forme, c’est un peu le cas... Anders Jakobson (batterie), qui s’était investi à fond à la mort de Mieszko Talarczyk (l’ex-leader de Nasum), lance aujourd’hui son projet solo. Profitant de son passé et de son récent gain de popularité, il nous délivre ici son premier effort signé sur Relapse Records, son ancien label.
Coldworker nous étant présenté comme un groupe de death metal, on est en droit de se demander si Anders aurait décidé de jouer avec un seul bras ?! Connu pour sa vitesse, sa frénésie et le son cataclysmique de sa batterie, monsieur moissonneuse batteuse, reste heureusement bien fidèle à lui-même : ça bastonne sec !
Si les riffs et le chant diffèrent de ceux de Nasum, la barbarie d’Anders derrière les fûts reste toujours aussi incroyable. Le bougre assène une violente correction à l’auditeur, comme à son habitude. Certes, on respire un peu plus que dans Nasum, mais le tempo est rarement très lent – mais quand il l’est, on ne peut pas dire que ce soit mauvais ("Return To Ashes"). Même si cet album est un mix entre death et grind, il est conseillé de l’appréhender comme un CD de grind : tu laisses cerveau et cervicales à l’entrée, tu te casses la nuque comme un goret pendant tout l’album, tu reprends le tout à la fin…
Pour ce qui est des riffs, ils s’inspirent du death/thrash suédois ("The Contaminated Void"). Ils sont donc accrocheurs mais surtout moins rapides que dans Nasum, sans pour autant être mous du genou. Cependant la massive production met clairement la batterie à l’honneur, les guitares passant souvent au second plan. Ce point n’est pas très bon pour l’écoute à long terme, car cela rend l’album un peu répétitif.
Joel Fornbrant, qui s’occupe quant à lui de vociférer au micro, possède une voix virulente, lourde et énergique, mais à l’originalité quasi nulle. Mais le but que Coldworker recherche est plutôt l’efficacité que l’originalité, vous l’aurez bien compris. Leur death/grind fait mouche ! Avec une pléiade de titres affutés pour le live, le groupe fera à coup sûr très mal en concert. De plus, l’efficacité est accentuée sur les parties en mid tempo : on y sent d'ailleurs une petite influence de Suffocation avec l’utilisation de mosh parts. Le côté groovy et lourd de "A Custom-Made Hell" ne trompe pas !
Cependant, la structure de nombreux morceaux semblent identiques. Les riffs peu diversifiés risquent de rendre cet album rapidement barbant, malgré les efforts à nombreuses reprises des guitaristes pour rajouter un peu de technicité.
Telle une machine de guerre qui part comme une furie pour ne s’arrêter que 40 minutes plus loin, Coldworker aura réussi le pari de mettre une bonne claque à tous ceux qui ont mis l’oreille sur The Contaminated Void. L’excellente production permet une dynamique à l’ensemble des titres. Mais rien n’y fait, la qualité de cet opus n’arrive pas à celle des feu Nasum. Le génie ne sera pas au rendez-vous cette fois-ci.
Une galette sans prise de tête qui, à défaut de rester dans les annales, servira de gros défouloir !
1. The Interloper
2. D.E.A.D.
3. An Unforgiving Season
4. The Contaminated Void
5. Death Smiles At Me
6. A Custom-made Hell
7. Return To Ashes
8. Strain At The Leash
9. Flammable
10. Antidote
11. They Crawl Inside Me Uninvited
12. Waiting For Buildings To Collapse
13. Heart Shaped Violence
14. Generations Decay