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L’évolution d’une formation entre deux albums (si elle se fait) se fait souvent sentir, mais de façon relativement discrète, la patte du groupe étant toujours au rendez-vous. Pour ce nouvel album, Korum a littéralement changé de voie et de son. Non pas qu’ils se sont désormais mis à la pop ou au classique, mais la similitude entre leurs deux dernières sorties est difficile à déceler. Au-delà d’un changement de line-up, la musique en elle-même a évolué vers un aspect plus progressif et moins extrême...
Mais les anciens fans de Korum et de technicité peuvent se rassurer, car la technique est loin d’avoir totalement (ou même partiellement) disparue. L’approche de Ockham's Razor se fait même avec difficulté tant la technique est exacerbée. Si la vitesse de jeu a diminué, le côté progressif permet aux instruments à cordes des structures plus alambiquées et complexes.
Mais le réel changement de cet opus est le chant de Kriss, totalement métamorphosé. N’étant plus que le seul maître à bord (son compère ne faisant plus parti du groupe), on aurait pu croire que Kriss aurait opté pour un registre uniquement guttural, mais ce serait bien se tromper. Ce dernier a choisi un timbre opposé à ce que l’on aurait pu attendre : une voix éraillée aux accents bluesy. L’appréciation de celle-ci fera l’effet d’un yoyo, à l’instar de cet album... En effet, les nouveaux éléments de la musique de Korum attirent forcément l’auditeur de par leur originalité. Mais après la première écoute, ce n’est pas avec le plus grand entrain que l’on insère l’album dans notre lecteur CD. La raison ? Une musique très technique et très peu accrocheuse. Les écoutes qui suivent deviennent un peu le parcours du combattant jusqu’à ce que l’on arrive à mieux digérer le tout.
Le groupe n’arrive effectivement pas à être vraiment accrocheur sur cet opus. Ce sera à l’auditeur de piocher ici ou là, des passages plaisants : "Resilience" et "So Weak & So Kind", avec leurs côtés sombres, "Revenge is on My Side" pour le côté jazzy, le passage funky de "Asperger Syndrome", le solo sur "So Weak & So Kind" ou encore l’aspect groovy de la reprise de Rollins Band, "Another Life". On remarque surtout que le groupe a du mal avec les morceaux rapides, où l’on accroche peu ("Fear is the Enemy", "Asperger Syndrome" ou "Parasite in the Kernel"... que des titres au début de l’album, moyen pour rentrer dedans).
Quelques petits growls supplémentaires n’auraient pas été de refus, variant avec la voix blues qui peut agacer à force. Pour ce qui est de la basse, Korum ne fait pas défaut à sa réputation, nous offrant encore une fois une sacrée prestation.
Ockham's Razor donne du fil à retordre pour rentrer dedans. Après quelques écoutes, on le savoure un peu plus, mais au début, ce n’est vraiment pas une partie de plaisir, même pour un fan de technicité (dont je fais parti). Ce n’est pas le genre d’album où il faut « plusieurs écoutes obligatoires avant de l’assimiler à cause de la richesse et la complexité des morceaux », c’est plus car Korum gère mal le tout et sont maladroits à plusieurs reprises...
1. Fear Is The Enemy
2. Asperger Syndrome
3. Parasite In The Kernel
4. Resilience
5. So Weak & So Kind
6. Revenge Is On My Side
7. Kolmogoroff Complexity
8. Sacrifice My Integrity
9. Another Life (Rollins Band cover)
10. Time Of Grace