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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Dragonland

Astronomy

LabelCentury Media
styleSymphonic Power Metal
formatAlbum
paysSuède
sortienovembre 2006
La note de
U-Zine
9.5/10


U-Zine

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L'astronomie se définit comme la science de l'observation des astres, cherchant à expliquer leurs origines, leurs évolutions, leurs propriétés physiques et chimiques. Dragonland appliquerait-il cette définition à sa musique ? Cet album dégage une véritable recherche, une musique où fusionnent l’émotion et la puissance dans une alchimie magnifiquement provoquée. Notre âme balance entre ascension astrale et rêverie nébuleuse…
Au sein d’ « Astronomy », les 6 suédois font preuve d’un savoir faire impressionnant en matière de créativité et d’originalité. A cheval sur plusieurs comètes, ce dernier opus rayonne comme un embryon lumineux au cœur de l’univers du power metal.

Là où on aurait pu s’attendre à un groupe de power comme tant d’autres surgit une étoile ! En effet, ce dernier album de Dragonland défie toutes les lois de la gravité pour nous embarquer dans une autre galaxie durant plus de 52 minutes. Visitons chacune des planètes !

Il y a d’abord les enflammées, les 5 premières. Faisant parfois penser à du Evergrey (surtout « Astronomy »), elles alternent entre riffs saccadés, leads foudroyants ou structures proches d’un léger death mélodique. « Supernova » entame le voyage et nous transporte sans attendre dans des contrées rayonnantes et flamboyantes. « Cassiopeia » vient nous brûler avec son intro acoustique et un chant féminin gracieux (sans retrouver les vocaux clichés qu’utilisent certains groupes du même style) posée sur un refrain entraînant. Un léger coté electro s’immisce avec le synthé mais reste très discret et ne dénaturalise pas la musique. « Contact » fait monter la chaleur par une batterie aux rythmes punk/thrash sur laquelle s’élève un chant envoûtant et un solo décoiffant. Quant à « Antimatter », elle se fait fiévreuse avec une cadence soutenue et des chants gutturaux qui viennent soit doubler la voix de Jonas, soit carrément s’imposer sur le break ou la fin du morceau.

Ensuite, se présente à notre oreille une lunatique. Cette instrumentale est à la fois inquiétante, mystique, belle et dégage comme un aura irrésistible. Une sorte de charme s’y installe, comme un quelque chose que l’on ne saisit pas mais qui nous attire. Mais derrière cet astre, une comète du nom de « Beethoven’s Nightmare » vient à passer. En effet, elle est rapide par son coté speed et dispersée par son jeu de voix en écho. Le piano, fluide, nous transporte tout au long du morceau entre un refrain prenant, un break atmosphérique et un solo très expressif, planant. Le chant y est également très puissant et émotionnel avec un Jonas au coffre important.

Avant de s’envoler un peu plus haut, on fait une halte sur des magnétiques. Douces et envoûtantes, elles nous égarent un peu. « Too Late For Sorrow », une ballade, nous promène au travers de ses transitions ingénieuses et de son solo magnifique. « Direction : Perfection » est de matière peu commune avec des effets vraiment sympas sur les voix, un synthé innovant et un break alternant entre passages brusques et d’autres mid-tempo, oniriques. Une fois encore, la voix est chaleureuse et les soli superbes…

Notre dernière ascension trouve sa voie dans les hauteurs nébuleuses de la galaxie où se joue l’instrumentale majestueuse de 14mn, « The Old House On The Hill ». Divisée en 3 parties, elle s’éparpille en des filaments atmosphériques ou des explosions métalliques. On oscille entre le monde fantaisiste du fabuleux Danny Elfman et les influences de la musique classique grandiose. Tout y passe : les orchestrations, les cuivres, les bruitages, les ambiances, etc. On change tout simplement d’univers…

Ce court séjour au sein de ce monde étoilé est d’une richesse incroyable. Toutes les émotions s’y perdent et le cœur avec. Dragonland a créé une œuvre à la fois physique, chimique, évolutive, construite, originale et, surtout, d’une beauté remarquable ! Ces astronomes du metal parviennent à faire rayonner leur lumière dans une scène où les groupes se ressemblent bien trop souvent et posent une identité authentique en donnant naissance à un power metal astronomique…De quoi en faire rêver plus d’un !


1. Supernova
2. Cassiopeia
3. Contact
4. Astronomy
5. Antimatter
6. The Book of Shadows part IV: The Scrolls of Geometria Divina
7. Beethoven's Nightmare
8. Too Late For Sorrow
9. Direction:Perfection
10. The Old House on the Hill Chapter I: A Death in the Family
11. The Old House on the Hill Chapter II: The Thing in the Cellar
12. The Old House on the Hill Chapter III: The Ring of Edward Waldon