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Draconian, bonne musique ? Bah normal, ce sont des Suédois alors forcément ! Plus sérieusement, pour faire rapidement les présentations, ce groupe de Doom à tendance mélancolique, naquit en Mais 1994 quand Johan Ericson, batteur ainsi que chanteur, Andy Hindenäs guitariste et Jesper Stolpe, quant à lui bassiste et également chanteur, décidèrent de former un groupe de Heavy Death bien mélodique, à l’époque sous le nom Kerberos avec des influences plus ou moins issues du Black Metal. Sept mois après, Le chanteur et « poète » Anders Jacobsson rejoint le groupe et rebaptise l’enseigne du groupe pour Draconian. A partir de cet instant le groupe fera deux démos et s’affinera avec le temps et l’expérience pour arriver à un style très personnel. Par la suite le groupe embauchera plusieurs membres dont la très bonne chanteuse Lisa Johansson et sa magnifique voix envoûtante puis par la suite, enregistrera deux albums qui seront salués par la presse et les différentes critiques possibles.
Tout ça nous mène aujourd’hui à ce « The Burning Halo » haut en rebondissements ! Musicalement, pour faire la description la plus adéquat qui soit, Draconian propulse l’auditeur dans un sentiment très mélancolique sans pour autant sombrer dans le dépressif, ce qui est évidemment à saluer ! Le concept qui rôde autour de ce groupe est basé sur un duel entre le mal et le bien. Le mal est incarné ici par Anders Jacobsson qui du haut de sa voix gutturale, lourde et négative, plonge l’auditeur dans un sentiment de détresse et de noirceur, cet effet est accentué avec ces lead de guitares et de synthétiseur orientées vers des mélodies sombres et négatives. Le bien quant à lui est représenté par la chanteuse Lisa Johansson, quand cette dernière intervient pour nous proposer de magnifiques lignes de chants, les instruments nous exposent des mélodies basées sur le mélancolique et dès lors, un sentiment d’apaisement se fait sentir. Tout le concept musical du groupe se base sur cette technique plus ou moins volontaire et inutile de vous le cacher plus longuement, cet album ma séduit. Sans vouloir paraître élogieux à tout va, « The Burning Halo » nous propose des titres vraiment énormes tels que le mythique Shes Dies et sa parfaite structuration tout à fait décrite dans les lignes supérieurs de cette chronique, un titre qui résume à lui tout seul la musicalité du groupe avec son magnifique passage incitant à la mélancolie, le tout accompagné par la très belle voix de la chanteuse encore une fois et cette fin vraiment magnifique tintée de quelques notes très bien inspirées. Un des éléments des plus marquant à propos de Draconian, est assurément cette diversité à travers le contenu de l’album, si le titre « She Dies » propose quelque chose de très lent et mélancolique par exemple, le titre suivant à savoir « Through Infectious Waters (A Sickness Elegy) » nous propose quant à lui, une musique bien plus épique et aventurière ou bien « Serenade of Sorrow » qui lui en revanche, propose un rendu plus rapide et avenant que les titres précédents par l’intermédiaire des sonorités au clavier plus mélodique et chevaleresque. Ainsi, Draconian nous propose ici une musique étonnamment variée contrairement aux idées reçues et officie dans un Doom Très varié et épargné par tout sentiments d’ennuis et autres états d’âmes prêtant à l’indifférence.
Un album au final très intéressant mais qui comporte malgré tout quelques défauts, si des titres comme les excellents « Shes Dies », « The Dying », « Serenade of Sorrow » ou bien encore « Through Infectious Waters (A Sickness Elegy) » nous proposent une musique vraiment bonne est accessible de par leurs mélodies envoûtantes et inspirées, d’autres titres sont (du moins pour ma part) plus difficile d’accès. Pour exemple on citera « The Morningstar » à traduire « l’étoile du deuil » composé par des mélodies bien que plutôt jolies, sont clairement en dessous des autres que l’on retrouve dans l’album, on aura même le droit à un passage en blast beat, assez étonnant pour du Doom mais qui donne un plus évident à ce titre nécessitant bien évidemment, plusieurs écoutes afin d’en apprécier sa composition, idem pour « The Gothic Embrace », titre que j’affectionne personnellement en tant qu’individu mais que je juge légèrement en écart avec le reste de l’album pour son tempo et ses allures gothiques. Autres bémols notables, « The Burning Halo » comporte au final six titres mais également deux reprises. Ces fameuses reprises parlons-en, le premier nommé « On Sunday They Will Kill the World », est une reprise d’un groupe datant de 1970 nommé Ekseption, ici Draconian s’approprie très bien le morceau et joue un titre aux allures psychédéliques sur tempo saccadé. Bien évidemment, ça ne colle pas du tout avec le reste de l’album et par conséquent, ce titre est incontestablement hors sujet mais n’est tristement rien comparé à la seconde reprise. En effet, cette dernière est une réinterprétation de « Pantagram », groupe américain datant de 1972 (bref du jeune quoi) et là, c’est carrément du rock n’roll…Vous m’excuserez, mais lorsque vous êtes plongé dans un sommeil paisible avec « The Burning Halo » dans les oreilles et que d’un coup, vous tombez sur un titre rock n’roll, inutile de vous dire que l’on frôle la douche froide !
L’heure étant à la conclusion, je consumerais ce chapitre en vous disant que ce nouvel album de Draconian est une invitation au voyage, vous passerez par de paisibles plaines tintées de runes remplies d’histoires féeriques tout en passant par des montagnes froides, sombres et incrustées de grottes lugubres et repoussantes.
On ajoutera également que l’artwork parait à nos yeux assez agréable même s’il s’agit là de la moins bonne pochette du groupe, sûrement parce que l’image est beaucoup trop centrée sur un « objet » précis et qu’un sentiment d’étouffement se fait par conséquent ressentir.
Au final, un album tout simplement magique et sincère, une oeuvre que l'on se doit d'écouter au moins une fois dans sa vie.
1. She Dies
2. Through Infectious Waters
3. The Dying
4. Serenade of Sorrow
5. The Morningstar
6. The Gothic Embrace
7. On Sunday They Will Kill the World
8. Forever My Queen