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Album

22 août 2016 - ZSK

Deströyer 666

Wildfire

LabelSeason of Mist
styleBlack/Thrash Metal
formatAlbum
paysAustralie
sortiefévrier 2016
La note de
ZSK
8.5/10


ZSK

"On est tous le boomer de quelqu'un d'autre."

Quand certains groupes mettent de façon quasi-métronomique deux ans à sortir un nouvel album, d’autres prennent un peu plus leur temps… Trois ans, quatre ans, c’est déjà une longue attente pour les fans. Alors que dire de Deströyer 666 qui lui sort un album tous les… sept ans ! Bon ok, c’est toujours moins pire que l’attente suscitée par Tool, le meme absolu du poireautage dans le Metal ces dernières années. Sept années avaient ainsi séparé Cold Steel… For An Iron Age (2002) de Defiance (2009), et rebelote entre Defiance et Wildfire. L’Australie c’est loin, il faut attendre que la musique arrive ! Mais Deströyer 666 est aussi victime de ses petites instabilités. Ou grosses vu que par rapport à Defiance, le line-up a totalement changé autour de l’indéboulonnable K.K. Warslut. Le départ du guitariste Shrapnel en 2012 a bien évidemment été un évènement marquant, et depuis Deströyer 666 est devenu une formation… internationale. Autour de K.K., on retrouve désormais le batteur suédois Perra (In Aeternum, Nominon), le britannique R.C. (Grave Miasma, ex-Cruciamentum) et le chilien Felipe (Nifelheim, Procession). Et si l’Australie c’est loin, le groupe « réside » désormais à Londres, après avoir créché quelques années à Eindhoven… Bref, il a fallu que Deströyer 666 prenne le temps de se poser et de se remanier pour espérer pondre quelque chose. L’attente fut longue, mais voici enfin le cinquième album de Deströyer 666 (en 22 ans !), Wildfire, toujours chez Season of Mist qui a attendu patiemment le retour en studio du groupe australien australo-anglo-suédo-chilien.

Quand on parle de Deströyer 666, difficile de ne pas évoquer sa période dorée et ses deux albums de référence, Phoenix Rising (2000) et Cold Steel… For An Iron Age. Deux albums qui après Unchain The Wolves (1997) avaient mis le groupe sur le piédestal du « Aussie Black/Thrash », Thrash blackisant ou Black thrashisant (avec un peu de Death) sans compromis, tranchant, agressif, mais aussi épique avec force solos. Phoenix Rising avait dévoilé tout le potentiel mélodique du groupe (l’inoubliable "I Am the Wargod"), et Cold Steel… avait dévoilé une formation à fleur de peau, distillant sa violence au fil de grosses tueries ("Black City - Black Fire", "Cold Steel…", "Sons of Perdition"…). Defiance avait plutôt choisi de suivre la voie de Phoenix Rising mais avec son « retour » de 2009, le groupe semblait avoir trouvé son équilibre. Dommage que cet album, un peu inégal (il se tasse passé le trio infernal d’ouverture "Weapons of Conquest" - "I Am Not Deceived" - "Blood for Blood"), n’a pas forcément fait l’unanimité. Mais Wildfire va essayer de remettre tout le monde d’accord. Toujours bien équilibré, il semble pourtant être à Cold Steel… ce que Defiance était à Phoenix Rising : ça sera donc un album plus efficace et bourré de hits. Tout Deströyer 666 est dans cette cuvée 2016 : de l’agression, de la mélodie, des riffs mordants, des solos, de la noirceur, de l’epicness « océanienne ». Les nouveaux membres apportent un tonus insoupçonné au destrücteur australien, pour ce qui sera un pur, et un excellent album, de Deströyer 666.

Il ne faut pas franchement s’attendre à de la nouveauté, que ça soit sur le fond ou sur la forme. Mais K.K. est ses comparses sont en grande forme, et c’est bien là qu’est l’essentiel. Une forme qui va se dévoiler par une composante bien particulière, démarquant un peu Wildfire de la stricte agression de Cold Steel… : les solos ! C’est bien simple il y en a partout, la seule chose à laquelle on pense tout au long de l’écoute de cet album, c’est un meme bien connu avec Buzz l’Eclair qui dit à Woody : « Solos, Solos Everywhere » ! Assurés alternativement par K.K. et R.C., ils sont tous bons, simples leads compris. Pas la peine de faire un dropping de noms de morceaux, 100% des solos sont remarquables, ce qui montre toute l’inspiration des gratteux pour un album râpeux mais enlevé. Alors il faut aimer cet étalage mais les 39 minutes de Wildfire transpirent la classe grâce à ces leads endiablés omniprésents. Mais ce n’est pas tout car les morceaux proposés pulsent un max. Entre les pistes bien directes et fédératrices grâce aux gimmicks vocaux de K.K. (bien qu’un peu tout le monde fait des vocaux sur cet album) comme le départ sur "Traitor" et les vrais tubes que sont "Live and Burn" et "Wildfire" ou encore "Die You Fucking Pig !" ; et les plages plus épiques et travaillées particulièrement remarquables (l’instrumental "Artiglio Del Diavolo" qui met encore plus en exergue les solos, le génialissime "Hounds At Ya Back", le fabuleux "Hymn to Dionysus", les étonnants "White Line Fever" et "Tamam Shud" qui avec leurs chants « clairs » réussissent là où "A Sermon to the Dead" avait un peu échoué), il y a de quoi faire pour lever ses devil horns au ciel, les cheveux au vent, la bière à la main si vous voulez, et scander les « Burn burn burn burn burn », « Like a fox on the run with the hounds at ya back » et autre « Wildfire, WILDFIRE !!!!!! ».

Et chose la plus importante, est-ce que Wildfire rivalise avec les Phoenix Rising et Cold Steel… For An Iron Age ? Assurément, oui, même si seul le temps nous permettra d’établir une hiérarchie. Il aura fallu attendre, mais Wildfire fait aisément oublier Defiance, qui avait perdu de sa superbe avec les années, même si on l’avait finalement bien accueilli à sa sortie parce que « putain enfin un nouveau Deströyer 666 ça faisait sept ans bordel ! ». Est-ce que Wildfire souffrira aussi du même syndrome, là aussi seul le temps sera juge, mais on a envie de dire qu’il n’y a pas de raison avec un disque de cette trempe, avec ces tueries comme "Live and Burn", "Hounds At Ya Back", "Hymn to Dionysus" ou "Wildfire" pour ne citer qu’elles car il n’y a rien à jeter sur ce disque. K.K. a du retrouver de nouveaux camarades de jeu, mais ces derniers font plus que faire le job, et sont galvanisés par un frontman qui n’a pas perdu de sa superbe et de sa forme de compétition, 16 ans après Phoenix Rising. Si l’on remet tout dans un même lot, Wildfire est un des meilleurs albums de Deströyer 666, tout simplement. LA référence du Black/Thrash d’obédience australienne est toujours là, a sorti ses plus beaux solos, ses riffs les plus efficaces et ses passages les plus fédérateurs, et a pondu un album digne de son glorieux passé (qui se permet même de se placer parmi les meilleures sorties de l’année pour le moment), pour on espère un glorieux présent, où il ne faudra pas attendre 2023 pour entendre de nouvelles compos de la part d’un K.K. aussi inspiré. Sept ans d’attente à nouveau, mais l’attente a été récompensée. Quel retour !

 

Tracklist de Wildfire :

1. Traitor (3:40)
2. Live and Burn (4:32)
3. Artiglio del Diavolo (3:01)
4. Hounds at Ya Back (5:14)
5. Hymn to Dionysus (5:49)
6. Wildfire (3:32)
7. White Line Fever (3:30)
8. Die You Fucking Pig! (3:00)
9. Tamam Shud (6:59)

 

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