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La sortie de la première démo de Bekhira, Gas the Christ, a permi aux Parisiens d'acquérir un statut honorable au sein de la scène BM underground française. Je n'ai jamais écouté cette fameuse démo, mais j'en ai lu ou entendu tellement de bien que j'étais assez curieuse de découvrir les productions de la formation.
Celle-ci existe depuis maintenant plus de dix ans et n'a pourtant sorti, jusqu'à présent, que trois releases. D'ailleurs, elle regroupe notamment des membres de Chemin de Haine, Osculum Infame, Desolation Triumphalis et Dark Sanctuary...
La première démo apparaît en 96. Suite à ça, Bekhira attend huit ans - période pendant laquelle beaucoup ont cru à la mort du groupe - avant de sortir un split en 2004 avec les talentueux musiciens de Desolation Triumphalis. En 2006, les Franciliens reviennent avec un premier album qu'ils nomment L'Elu du Mal.
Nombreux sont ceux qui ont guetté la sortie de ce nouvel album. J'ai cru comprendre, d'après les avis le concernant, que ces mêmes personnes ont apprécié ce disque même si, quelque part, ils ont été déçu. En fait, il semblerait que ce full-lenght se révèle nettement inférieur à la démo. Bref... Tout ça pour en venir au fait que mon jugement sur L'Elu du Mal manquera peut-être de recul, étant donné que je n'ai pas écouté Gas the Christ et que je ne ferai pas le rapprochement avec celle-ci. Mais au moins, vous serez prévenus...
Il m'a fallu quelques écoutes pour voir cet album sous son réel aspect. On peut dire qu'il est peu accessible. Mais quand on y prête vraiment attention, on se rend compte que les riffs, notamment, sont imprégnés d'une nostalgie et d'une noirceur telle qu'ils deviennent poignants. On constate également que Bekhira sait parfaitement varier les tempos et les atmosphères. Des morceaux tels que "A Thousand Demons", "The Devil and the Sorcerer", ou "Impure Blood Shall Flow prouvent bien que les Parisiens savent alterner les passages doux - lents, acoustiques, ou autres - et les passages plus aggressifs, propices au blast. On remarque que L'Elu du Mal nous propose quelques touches de synthétiseur, ici et là, peu importants mais tout de même favorables. D'autre part, le son est incontestablement raw. La batterie, en particulier, manque peut-être un peu de puissance dans l'ensemble. Ce manque produit une sorte de décalage avec le reste des instruments. Mais bon, ça reste un petit détail. Au niveau du chant, les vocaux de Raktivira sont assez basiques, mais gardent une efficacité certaine.
N.B. : Le dernier morceau de L'Elu du Mal, "L'Ere Noire...", ne figure pas sur cette édition. Un problème de pressage, apparement... En revanche, la version vinyle le comprend.
Cet album ne contient pas de défaut vraiment flagrant, excepté le petit problème technique qui coupe l'album au huitième morceau. Sinon, c'est peut-être inutile de le souligner, mais Bekhira ne fait pas dans l'originalité. Je pars du principe qu'un album peu original n'a rien de mauvais dans la mesure où la musique est bien jouée. Et c'est le cas ici.
En gros, L'Elu du Mal est un album de belle facture qui plaira certainement aux fans de BM du Sud de la France. Un album franchement sympathique, mais pas indispensable non plus.
1. Send me these evil words
2. Forgotten nazarene
3. Medieval Deathcamps
4. Mephisto and the sorcerer
5. Impure blood shall flow
6. Children of all that is evil
7. A thousand demons
8. From the most devastated lands
9. L'ère noire