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La scène métalcore doit être l’une des plus fourre-tout qui existe. On y trouve des formations qui n’ont complètement rien à voir ; allez comparer Unearth avec Trivium, ou encore Hatebreed avec Darkest Hour. Mais au-delà de cette énorme variété entre les groupes, ce style « in » a son cota de déchets et de vulgaires pompeurs. Ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont soit ceux qui misent sur l’efficacité, soit ceux sur l’originalité et la complexité de leur musique. Misery Signals a choisi de faire partie de la deuxième catégorie...
Originaire du Wisconsin, les membres du groupe puissent leur influence dans des styles tels que le métal, le hardcore (jusque là normal pour du metalcore) et le post-hardcore. Dès les premières secondes de l’album, "Face Yourself" nous projette devant une musique torturée, des riffs lourds et une mélancolie qui ne tardera pas à se faire sentir. Et c'est bien là leur point fort ! Ces derniers parviennent à délivrer des titres à la fois mélodique mais loin d’être basique dans leur structure. Même si le côté déstructuré prend de nombreuses fois le dessus, il reste un terme un peu trop fort pour qualifier la musique de Misery Signals.
Misant d’avantage sur l’éclectisme que la banalité, on se retrouve plongé dans des ambiances bien diverses d’un morceau à un autre. Les deux guitaristes - aux doigts à la précision chirurgicale - exécutent les accords de manière parfaite. Que ce soit des arpèges, des mosh parts, des riffs mélodiques ou bien des structures barrées, Ryan Morgan et Stuart Ross répondent toujours présents. Ils nous transportent à leur aise dans des titres plus post-hardcore ("Migrate", "An Offering to the Insatiable Sons of God (Butcher)") où la voix de Karl Schubach ressort de la meilleure façon qu’il soit. Accentuant encore plus la mélancolie sur ces parties, son chant rempli de rage s’adapte tout aussi bien à des parties plus rentre-dedans. En effet, l’efficacité et les mosh parts n’en restent pas moins oubliés avec des titres tels que "The Failsafe". Quelques chants clairs se font entendre mais toujours de bonne qualité et à bon escient !
Misery Signals emprunte ces influences à des groupes comme Shai Hulud ou Norma Jean et flirte avec des groupes tels que nos petits français d’Inhatred. Ils savent alterner un hardcore viril ("Post Collapse") à une musique bien plus mélodique ("One Day I’ll Stay Home"). La mélancolie, omniprésente sur cet opus, permettra de mieux faire passer les passages déstructurés. De toute évidence, Misery Signals nous montre tout l’étendue de son talent avec ce Mirrors... et quel talent !
1. Face Yourself
2. The Failsafe
3. Post Collapse
4. Migrate
5. One Day I’ll Stay Home
6. Something Was Always Missing, But It Was Never You
7. Reverence Lost
8. Sword of Eyes
9. An Offering to the Insatiable Sons of God (Butcher)
10. Anchor
11. Mirrors