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Nokturnal Mortum est bien le seul membre intègre du Pagan Front dont on peut lire des chroniques ou autres articles sur internet. Pourtant, il va sans dire que le Pagan Front regorge de groupes intéressants... Des groupes tels que Absurd, Capricornus, Forest, Nokturnal Mortum, Thor's Hammer, font partie de ces groupes incorrects d'un point de vue politique, mais qui restent pourtant géniaux. Des groupes très écoutés dont on connaît bien souvent l'existence, mais qui ne laissent quasiment pas de traces ailleurs que sur les forums.
Dans cette lignée, il est impossible de ne pas faire référence à Branikald, véritable pilier de la scène Black Metal Russe qui respire déjà depuis 1993. Branikald est un one man band dont le cerveau se trouve être Kaldrad, également membre d'excellents combos comme Forest et Temnozor - entre autres. Kadrald ne nous balance pas moins de dix démos, dont la première, Stormheit, apparaît en 1994. Il sort également un EP en 95, mais ce n'est qu'en 2000 qu'il se décide de nous livrer son tout premier album, Tingov Naslazhdajas Rasprej (2000). Viennent ensuite Triumf Voli (2001), l'excellent Rausch der Misantrophie (2005), et enfin Winterkald.
Sachez-le d'emblée, Branikald exécute un Black Metal très peu accessible. Winterkald est d'ailleurs le genre d'album qui ne plaira certainement pas aux amateurs de groupes de Black qui font du chichi. Dans ce Winterkald, Kaldrad confectionne un BM primaire et radical. Cet album est un véritable puits de haine et de mélancolie. Il est introduit par "Night and Fog", qui s'avère être un apéritif un peu fade, à l'instar des morceaux dont on a affaire ensuite. L'intro nous offre environ trois minutes de guitare acoustique et de basse. Or je trouve, personnellement, que les arpèges de guitare sont peu agréables à l'oreille, et c'est bien dommage. Le morceau suivant s'intitule "To a Frigid Luminary of the Night", et je vais le prendre comme exemple pour illustrer l'opus dans son intégralité, étant donné que l'on peut classer tous ses morceaux dans un même registre. Le second morceau de cette galette s'ouvre sur quelques accords de guitare qui, rapidement, se font accompagner par une batterie galopante. Le son y est cru, froid, et donne cette impression d'épuré, de ramassé. Bref, un son vraiment parfait pour la musique qui nous est servie. Il faudra attendre environ trois minutes pour entendre le chant de Kaldrad au loin, puissant et gorgé de haine. Il est difficile d'expliquer pourquoi, mais il est doté d'un timbre de voix fort singulier. D'autre part, le morceau est tellement répétitif qu'il peut nous rappeler ce même aspect qui caractérise si bien la musique de Forest. Sinon... Le côté rythmique justifie bien l'étiquette "primaire" que j'ai collé à Branikald. La batterie nous réserve du blast beat durant tout le morceau, mais également pendant tout l'album. Les guitares sont tragiques... Si leurs riffs m'ont d'abord laissée de marbre, la puissante nostalgie qui s'en échappe me touche profondément. Cependant, je dois dire que j'ai une préférence pour les riffs de Rausch der Misanthropie - prédécesseur de cet opus -, puisque je les trouve plus pénétrants encore. J'estime même que cette galette est un poil supérieur à Winterkald... Enfin bon, ce n'est ici qu'une simple question de goûts...
En conclusion, Winterkald est un album inspiré, plein de tristesse, plein de haine, et qui plaira sans aucun doute à toutes fans inconditionnels du groupe.
1. Night and Fog (Intro)
2. To a Frigid Luminary of the Night
3. Burning all the Bridges behind Myself
4. Evilwinged Songs of the Tragic Centuries
5. Reich of the Winter Frost
6. The Depths of Pulsations (Outro)