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Cela fera presque dix ans que le groupe de Black Metal Hekel respire, et nos Hollandais n'avaient jusqu'à maintenant sorti qu'une démo en 1998. Nous sommes en 2006, et voilà qu'ils débarquent avec un premier et nouvel album prometteur, transitoire et efficace, du nom de De Dodenvaart.
Les membres du combo, anonymes, ne souhaitent aujourd'hui toujours pas révéler leur identité... Plus true, grim ou dark, tu meurs.
De Dodenvaart s’enclenche sur un véritable hymne nocturne portant le nom de "Ik Erilaz...". Une introduction qui est constituée d'un ensemble de cris, accompagné par les chants des loups et de quelques battements, qui s'enchaînera si bien sur le prochain titre "Bloed En Eer" que l'on ne le voit même pas venir. Ce dernier n'est certainement pas le meilleur morceau de cet opus. Toutefois, il s'avère être le plus représentatif de l'album, je pense, étant donné que l'on y retrouve approximativement tous les ingrédients de De Dodensvaart. On découvre un chant relativement varié, qui n'a rien de monocorde et qui n'ennuie pas. Ici, il s'avère que les riffs sont brutaux et assez tragiques, tandis que les arpèges mettent l'accent sur le côté déprimant de Hekel. Mais plus généralement, lorsqu'on écoute l'intégralité de l'album, on remarque que les parties de guitare sont plutôt recherchées et accrocheuses. En revanche, il va sans dire que la batterie a nettement été mise en retrait, comparé à nos guitares. Les parties de batterie ne sont pourtant pas mauvaises, on constate qu'il y a une alternance intéressante entre le rythme mid-tempo et entre les blast beats fulminants. Mais il est clair que le son de la batterie n'est pas aussi puissant qu'il devrait être... Par conséquent, la batterie est à la masse et n'est franchement pas mise en valeur, ce qui fait tort à l'album. Mais ce défaut technique peut encore être acceptable.
De Dodenvaart se poursuit ensuite sur un titre purement dépressif qui s'intitule "Waar De Wind Fluistert In De Nacht, Luister Ik". A noter que ce titre a été ré-enregistré à l'occasion de ce nouvel album, mais qu'il est à l'origine destiné pour la démo Doodskou de 98. Bon, mes références sont peut-être un peu douteuses et inutiles dans ce cas précis, mais le style me rappelle fortement certains morceaux dépressifs des Belges de Nartvind. Mais à l'instar de ceux-là, je signale tout de même que "Waar De Wind Fluistert In De Nacht, Luister Ik" sonne carré... Celui-ci n'est composé que de simples arpèges de guitare déprimants, d'un chant torturé et oppressant, et d'un rythme de batterie indolent. Mais il n'empêche pas que le morceau en lui-même est assez touchant (et carré). Il s'enchaîne sur "De Eeuwige Jachtvelden" qui, en guise d'introduction, suit à peu près le même style du morceau précédent. Contrairement à son prédécesseur, il nous balance par la suite quelques riffs brutaux, et des passages fort haineux qui ne sont pas déplaisants. On se rend vite compte qu'il s'agit de l'un des titres les plus excellents de cet album. Vient ensuite le superbe titre "Sater's Wederkeer"... Comme le troisième morceau de cet album, celui-ci avait été au départ composé pour la démo de 98 avant d'être ré-enregistré pour cette nouvelle galette. Il ne nous sert que deux ou trois riffs, mais des riffs qui sont terriblement bons. A croire que les membres de Hekel ont trop écouté le Pure Holocaust d'Immortal. Car parmi ceux-là, il y en a un qui sent un riff de "A Sign for the Norse Hordes to Ride" à plein nez. Sauf que les deux ou trois derniers accords sont différents du riff d'Immortal en question.
De Dodenvaart se ferme sur "Doodskou", ainsi que "De Grimmige Sterfte Op De Heide", tous deux satisfaisants.
On constate finalement que cet album ne détient que deux défauts seulement. L'un, vous le connaissez déjà, c'est celui de la batterie et de sa sonorité qui manque cruellement de puissance. L'autre, c'est le manque d'originalité. Car il faut dire les choses comme elles sont, De Dodensvaart ne sort absolument pas du commun.
Cependant, cet album m'a paru tellement inspiré qu'il m'est impossible de lui mettre une note moyenne. Avec un peu de recul, on se rend compte que tous les morceaux de cet album détiennent un élément singulièrement accrocheur, à la manière du Pure Holocaust d'Immortal. Bien que ce De Dodensvaart n'est sûrement pas à la hauteur du chef-d'oeuvre d'Immortal... Enfin bref, certains trouveront peut-être que ma note est un peu excessive, mais je pense qu'une note inférieure à 8 ne serait pas appropriée, ne serait-ce que d'un demi-point...
De Dodensvaart n'est peut-être pas original, mais les gars de Hekel aime le Black Métaule et ça se sent.
1. "Ik Erilaz..."
2. Bloed En Eer
3. Waar De Wind Fluistert In De Nacht, Luister Ik
4. De Eeuwige Jachtvelden
5. Sater's Wederkeer
6. Doodskou
7. De Grimmige Sterfte Op De Heide