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Est-il vraiment nécessaire de presenter Sick Of it All? Véritable institution du hardcore flirtant de temps à autre avec le punk et le métal, le quatuor de la grosse pomme, dont les frères Koller forment le noyau dur, est, depuis un moment déjà devenu incontournable. Apres plusieurs changements de formation et de labels, les fiers porte-drapeaux de la scène New Yorkaise sont toujours debout, bon pieds bon oeil, et soufflent leur vingt bougies cette année, sortant pour l'occasion leur neuvième album, Death to Tyrants, sur Century Media. Contre vents et marées, Ces marche-ou-crèves ont suivi leur propre chemin sans vaciller, insensibles aux diverses modes et tendances qu'ils ont traversées tout au long de leur carrière. Et si de nombreux groupes finissent souvent par s'essoufler sur une telle durée, c'est mal connaitre Sick of It All qui nous livre à leur habitude un album puissant, aggressif et toujours aussi revendicateur.
Death to Tyrants démarre cruement avec Take the Night off, Lou Keller posant sa voix ecorchée sur un riff typiquement hardcore. Rien de très original mais les paroles tres politisées de ce premier titre et son refrain en coeurs comme seul les hardcoreux savent les faire nous prouvent bien que Sick of It All n'a pas faibli. Machete, le morceau suivant est à l'image de son titre, purement brutal, ce qui ravira les fans de old-school. On enchaine ensuite sur Preamble, séquence de trente seconde ou l'on entend l'ammorce d'un récent discours de Georges W. Bush, qui, sur fond de roulement de batterie d'Armand Majidi, déclare que les choses seraient plus faciles si on etait en dicature, mais qu'il faudra que ce soit lui le dictateur. Youpie! Inutile de vous dire que Lou et sa bande n'adhèrent pas et réagissent de suite avec Uprising Nation. Entrée en scene d'un gros riff donc, sur lequel Keller crache sa haine contre l'état actuel des Etats-Unis avec un "Death to tyrants! Send them straight to hell!" qui nous renvoit au titre de l'album et dont la cible est à présent mise à la lumière. Encore un pamphlet politique contre l'innénarable gaffeur de la Maison Blanche? Certes, mais on ne saurait parler d'opportunisme pour Sick of It All qui a toujours clamé haut et fort ses rancoeurs politiques et ses revendications sociales
On fera l'impasse sur Always War, morceau pour le moins banal. En revanche, Die Alone se démarque des titres précédents par son tempo rapide et son refrain aux accents punk. Rien d'etonnant étant donné les liens étroits entre les deux genres. Evil Schemer prend la relève avec une intro qui soulevera les foules lors des concerts à venir. La suite du morceau est moins engageante, même si on reste toujours dans du bon hardcore. Après l'ulra-rapide Leader, les New Yorkais s'attaquent sans detours aux imposteurs de la scène sur Make a Mark, denonçant violement les groupes pré-fabriqués qui surfent la vague du succès et n'ont au final rien à dire, avec des paroles comme "never did they pay their dues-they've got a lot to learn". Eux, c'est certains, ont bien payé leurs dus, ne vivant pleinement de leur musique que depuis quelques années. l'album suit son cours avec Forked Tongue et Sodom dans lesquels SOIA ne sort pas vraiment de son son de marque. On peut regretter le manque de breakdowns, hélas bien trop rares, qui permettent, comme leur nom l'indique, de casser le rythme, et donc la monotonie des compos. Heureusement, l'excellent Faithless ou l'on entend Lou Keller crier "Dont Count on Government! For Your Security!" sur le refrain vient nous secourir à temps. C'est ce titre que les anti-CPE auraient du passer en boucle lors des manifs au lieu de "la boulette"... Bref, trêve de débat politique et retour a l'album. Fred Army, critique virulente de la présence américaine en Irak, est un titre assez générique musicalement parlant, commentaire qui s'applique malheureusement aussi à Thin Skin, et Maria White Trash qui viennent clôturer l'album, nous laissant donc un peu sur notre faim.
Les saisons changent mais la bande de Sick Of It All reste toujours fidèle à elle-même. Rien d'étonnant donc sur Death for Tyrants mais, vous me direz, ce n'est pas maintenant que l'on alterera ces vétérans du Hardcore. J'ajouterais que ce n'est pas ce qu'on attendait d'eux. Notons au passage que L'artwork sur la pochette est tout simplement somptueux, laissant figurer le dragon, éternel mascotte du groupe (et symbole du pont de Brooklyn) au coeur d'un logo d'aigle austère, le tout encadré de deux chats à l'allure diabolique. La production est logiquement au rendez-vous avec Tue Madsen (The Haunted, Heaven Shall burn) au mixage mais c'est la moindre des choses pour un groupe de ce calibre Si ce neuvième album manque parfois un peu d'originalité au niveau des compos, il n'est en aucun cas decevant et Sick of It All prouvent qu'ils restent les maitres incontestés du hardcore. Un vingtième anniversaire bien merité.
1. Take the Night Off
2. Machete
3. Preamble
4. Uprising Nation
5. Always War
6. Die Alone
7. Evil Schemer
8. Leader
9. Make a Mark
10. Forked Tongue
11. Sodom
12. Faithless
13. Fred Army
14. Thin Skin
15. Maria White Trash