Un mec qui écrit des trucs.
Wormed, c'est trop bien. Je note cet album Trve Noir / 10.
Voilà, terminé.
Bon, j'aurais essayé, mais rien à faire, si j'écris pas davantage que ça la Kommandantur de Horns Up débarque dans mon salon pour me saisir mon aquarium en or durement acquis avec l'argent des abonnés. Donc on va se rappeler qu'ici c'est pas Rate Your Music et faire une vraie chronique jolie, pleine de mots, avec des métaphores spatiales et des noms de morceaux cités entre guillemets pour montrer à tout le monde que j'ai bien écouté l'album et tout. Bien que globalement on puisse juste dire que si on a aimé les précédents, en principe on aimera celui-là aussi - bien que quelques différences subsistent (et que décrire en détail ce qu'il se passe dedans c'est comme faire un rapport détaillé et exhaustif de chaque secousses de la crise d'épilepsie de frères siamois éclairés aux stroboscopes) -. Wormed est toujours Wormed, avec son Brutal Death Tech en forme de boss de fin de la musique, à tendance astrophysique quantique qui renvoie la fin d'Interstellar dans son couloir d'étagères de noob. Un changement de batteur et un changement de label (on upgrade du sniper de niche Willowtip au plus friqué Season of Mist) et nous y voilà.
On se rappelle du monumental "Panisphaerium", véritable album culte du genre, qui avait repoussé les limites de la musique extrême au début des années 2000 et sonne toujours en avant-garde à l'heure actuelle. Album proprement taré qui envoyait un Brutal Tech Death jazzy aux confins du cosmos avec des plans simplement inhumains. On a également encore mal en repensant au titan "Exodromos" qui faisait tout simplement la même chose en mieux, mais 10 ans après. Et on est heureux de voir qu'ici la ligne directrice est reprise. Que cette musique de furieux n'a pas pris de revirement et applique à la lettre sa propre recette que quasi personne n'a jusque là réussi à véritablement imiter. Par contre on repère d'office de légers changements dans la forme. Allant toujours plus loin dans son concept SF, Wormed sonne toujours plus synthétique, carré et robotique. Il y a des chances que ça en dérange certains, mais pour le coup je trouve que cette prod d'une précision extraterrestre (tout en gardant le gras qu'il faut) leur va comme un gant. Il en est autrement de la pochette aux airs un peu cheap et ne représentant absolument rien d'intéressant, ainsi que du clip avec ses images de synthèse copyrightées Jeu Flash sur Windows XP. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Et donc, fort de cette plastique sans compromis, nos Espagnols sont revenus tout casser. Et une fois de plus, on se fait vriller la cervelle. C'est d'une brutalité sans compromis, ça bûche dans tous les sens, les transitions viennent littéralement de l'espace tant ça ne tient jamais 3 secondes en place et que ça déferle un nombre de notes bien trop grand pour un esprit mortel, tout en pétant de la Slam Part qui dégueule aux endroits les plus stratégiques. Essayez d'encaisser les 2 minjutes de furie pure de "The Singularitarism" pour voir. Je ne saurais pas dire si le niveau de jeu s'est élevé par rapport à "Exodromos" vu qu'on compare des trucs joués à un niveau tellement des millénaires au dessus du mien que j'y vois pas de différence apparente, en revanche au niveau de la composition pure on fait ici dans du moins immédiat, moins tubesque (dans le sens efficace et marquant, pas radiophonique hein), partant encore plus en vrille. Okay on a un peu de viandage (les deux premiers titres font un tour du propriétaire parfait, malgré un fade out final totalement daubé sur le second) mais on se retrouve surtout complètement paumés dans l'espace, jetés en pâture à des machins qui nous dépassent de très loin.
Les petits arrangements, claviers et autres transitions aux sonorités astrales sont légion. "Eukaryotic Hex Swarm" n'est que passages rapides de concassages brutaux à envolées de claviers. Jonglant toujours entre tous les types de riffs possibles, enchaînant de manière épileptique et naturelle les dissonances, les blasts en vitesse lumière (le petit nouveau batteur de 25ans a de quoi tuer sur place quasi toute la scène, malgré un son synthétique comme pas permis) et les accalmies, nous entraînant dans une spirale chaotique sans fond ni baisse de qualité. Et à ça, purée, Phlegeton. C'est pas compliqué, ce mec est l'unique vocaliste au monde à avoir l'autorisation de faire du chant inhalé. Sa voix ultra gutturale partant totalement en vrille est juste jouissive, encore un cran au-dessus des deux premiers albums, ne plaisant pas à tout le monde mais totalement unique et faisant toute la personnalité du combo. Après, je vais pas débattre sur les détails, parler de tel ou tel interlude, signaler un dernier titre particulièrement dantesque ou faire un listing best-of, ça sert à rien et ce serait aussi chiant à lire que le mémoire d'un étudiant en Biologie #TeamVraiesSciences. On se laisse donc là en concluant que Wormed, rien à faire, c'est toujours le patron en son créneau, c'est limite presque encore pire qu'avant, et on va quand même clairement pas s'en plaindre.
Et là, on peut remettre la première phrase de la chronique sans se faire emmerder. Merci.
Tracklist :
1 – Pseudo-Horizon
2 – Neomorph Mindkind
3 – Agliptian Codex Cyborgization
4 – The Singularitarism
5 – Eukaryotic Hex Swarm
6 – Computronium Pulsar Nanarchy
7 – A-Life Omega Point
8 – 57889330816,1
9 – Zeroth-Energy Graviton
10 – Molecular Winds