L'édito #9 | Avril 2016
jeudi 14 avril 2016Re-bonjour tout le monde ! N'allez pas croire que vous m'avez manqué. En ce jour ensoleillé ma plume a retrouvé le besoin de sortir de son étui en faux cuir pour dire autre chose que des immondices, et j'ai pris le temps de la laisser faire.
Bon. Vous dire que les beaux jours revenant n'y sont pour rien reviendrait à mentir, mais je vous ai déjà fait un couplet là-dessus donc je vais m'abstenir. Je dois simplement admettre qu'un concours de circonstances faisant, ils m'ont permis de redécouvrir Paris. Le simple fait de pouvoir passer la nuit sur les quais de Seine sans ne sentir que le poids de regards dangereux qui ne sont pas là par choix est un soulagement. Il me semble que l'été Paris retrouve un peu de cette insouciance qui lui est propre. Puis il y a quelques semaines, j'ai reçu mon ami Aurélien di Sanzo qui parlait des errances parisiennes dans son dernier ouvrage "l'Aube de nos solstices". Il nous a tous, nous qui l'écoutions et le lisions, invité à ouvrir l'ensemble de nos sens à la ville, à l'accueillir pleinement et à la vivre dans tout ce qu'elle peut nous proposer de beau et d'étonnement sale. Il s'agit avant tout de conserver le beau, de sublimer l'affreux, et de peindre les deux dans un tableau magnifique filtré par les oeuvres d'art de notre choix.
Aurélien a choisi Hammock, j'ai choisi le nouveau Sektemtum. Le choix est singulier, mais leur musique, dans tout ce qu'elle a de cru, de décadent, et d'en même temps mélancolique, parfois exotique, me parle. Les refrains accrocheurs et les couplets criards me font rouvrir des yeux trop longtemps fermés par mon cynisme fier et démesuré. Paris est un grand artifice à l'aspect superficiel et pourtant très profond qu'il faut sans cesse modeler et repeindre pour y survivre. Aurélien m'y aide, et n'hésitez pas à vous laisser tenter vous aussi, ça vaut vraiment la peine de s'y abandonner. Une errance parisienne a ça de particulier qu'elle sent la pisse à plein nez : en masquer l'odeur est un exercice quotidien éprouvant, mais relativement séduisant.
À vous d'ouvrir les yeux et le reste où vous êtes : marcher, avancer sont des créations permanentes qui s'élaborent au fil de nos improvisations. Vous en tirerez vos plus beaux tableaux. Bisous.