Ces derniers temps, la Biélorussie est devenue le vivier des groupes de brutal death technique. Il suffit d'y voir les récents Posthumous Blasphemer ou Eximperituserqethhzebibšiptugakkathšulweliarzaxulum (mon préféré) pour s'en rendre compte. Ominous Scriptures, formé en 2013, nous vient donc tout droit de Minsk, capitale biélorusse. Et si le combo est certes technique, il tire plus du Death U.S. à la Disgorge et Suffocation.
Le groupe est composé de Sergey Liakh et Pavlon Vilchitsky, respectivement guitariste et batteur de Relics of Humanity, et d'Andrey Pilipenko au chant sur la démo, et à la basse pour l'album. Quant au chanteur actuel, il s'agit d'un nouveau venu nommé Pavel Naletski.
Me méfiant généralement de cette scène (le son dégueulasse et le nombre incalculable de formations merdiques n'aidant pas), c'est la jolie pochette de Jon Zig (chanteur de Sarcolytic) qui m'a décidé à écouter l'album. Et là je ne dirai pas que je me suis pris une méchante claque, mais plutôt que j'ai été agréablement surpris. Et comme je suis un vieux con qui râle tout le temps, ça veut dire beaucoup.
Incarnation of the Unheavenly est court, dense et violent. L'album tombe malheureusement sous la barre des vingt minutes si on enlève l'interlude et l'outro de 6mn20 inutile du dernier titre. Autant dire que tout va à pleine vitesse et qu'on ne respire que très peu durant le quart d'heure que dure véritablement Incarnation of the Unheavenly. Mais vu l'intensité du bestiau, on lui pardonnera du peu.
Il n'y a aucune mosh part si ce n'est une tentative de slam part foireuse et clichée à 1'22 sur "The Corpses Of Archangels In Bonfire". Les quelques éléments un tantinet techniques sont là avant tout pour la musique. Le groupe préfére les ambiances sombres, produisant ainsi une atmosphère véhémente. Le tempo dépasse ici allègrement les 250 bpm.
La production est certes un peu crade à première écoute mais l'album reste compréhensible. Le son old school réussit à ne pas sonner pâteux ni brouillon, ce qui sied à merveille à ce genre de death metal.
Ominous Scriptures ne se contente pas de blaster sur des accords gras en enchaînant les riffs rapidement sur un blast continu. Le groupe sait ralentir en tombant rarement dans les travers du genre. Les Biélorusses partent parfois sur d'autres horizons, comme sur "Devouring the Moans" et son break à la Incantation ou "Amongst the Inverted Icons" et ses quelques tentatives de riffs mélodiques.
La palme revenant à "Centuries of Awes" et son feeling Morbid Angel meet Suffocation. Dommage que le groupe s'attarde plus du côté gras de la force alors qu'Ominous Scriptures montre qu'il sait intelligemment sortir son épingle du jeu.
Dommage également que l'album s'essouffle à partir de "The Corpses of Archangels in Bonfire", entre un interlude négligeable ("Darkness"), un morceau sympa sans être transcendant ("The Fire Is the Last Who'll Read the Bible") et une fin qui tombe à plat.
Oui, le groupe se trimballe quelques clichés et montre parfois peu de personnalité. Non, ça ne laissera pas une grosse trace rouge sur la joue comme Embodied Torment ou Putridity l'année passée. Mais Incarnation of the Unheavenly est jouissif, brutal et intense comme il faut, un peu court certes, mais pour un premier album d'une formation récente, le résultat s'avère plutôt convaincant.
Tracklisting:
1. Incarnation of the Unheavenly (02:49)
2. Devouring the Moans (02:11)
3. Amongst the Inverted Icons (02:55)
4. Decapitate the Praying One (02:12)
5. The Corpses of Archangels in Bonfire (02:12)
6. Darkness (02:27)
7. The Fire Is the Last Who'll Read the Bible (01:54)
8. Centuries of Awe (08:32)
Durée Totale 25:12