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La scène death regorge d'excellents groupes qui souvent mettent du temps à sortir de l'ombre et les Tchèques de T.O.O.H (The Obliteration Of Humanity) en sont un parfait exemple. Signé chez Earache pour son troisieme album sombrement intitulé Order and Punishement, le quatuor n'est pourtant pas né de la dernière pluie. Méconnue jusqu'à présent, la formation, qui a survécu plusieurs changements de lineup et a encontré multiples péripéties, persévère depuis 1993, proposant un death ultra technique et sacrément torturé, alimenté de grind et de black. Décorticage de cet opus pour le moins surprenant.
En glissant ce disque dans sa platine, on est accueilli par une intro qui annonce le carnage a venir: murmures, puis grognement de bête féroce suivi d'un cri de bébé appeuré. On est ensuite catapulté dans Al-Amin qui ouvre un bal musical pour le moins atypique. Autant vous avertir d'emblée que le vocaliste de T.O.O.H, qui a adopté le pseudo de Humanoid, chante dans sa langue maternelle, en l'occurence le Tchèque. Pas de panique, ce détail n'empêche pas l'appréciation de ce groupe pour sa juste valeur, et contribue même, si j'ose dire, à son originalité. Et cette dernière n'est pas en reste. En effet, s'il n'est pas nécessaire de lire les remerciements du livret pour se rendre compte que Death, Cynic, Atheist et autre Gorguts n'y sont pas pour rien dans l'orientation musicale du groupe, cela n'empêche pas T.O.O.H de créer la surprise et d'ajouter de nouvelles couleurs au genre. Tout d'abord, Humanoid a une voix bien plus black que death, ce qui, en plus de la langue, démarque dès le départ le groupe. Le rythme vocal saccadé rapelle également par moment System of a Down, comme sur Al-Amin, premier titre de l'album. Ensuite, la technique des trois autres musiciens de la formation est tout simplement hallucinante.
A les ecouter, et sans tenir compte de leur pseudo, on veut bien croire que les membres de T.O.O.H viennent d'une autre planète. Schizoid se défoule derrière ses fûts avec une rapidité hors-pair, alternant blast-beats, comme sur Analyza Zahnedi, et double sans relâche, encadrant parfaitement les riffs techniques et mélodiques de Wokis, qui épaule Humanoid à la guitare. La basse est elle aussi tres présente et mise en avant au niveau de la production. Pas difficile de comprendre pourquoi. Les lignes de Freedom, qui ne sont pas sans rappeler Necrophagist ou encore Lars Norberg, bassiste vituose de Spiral Architect, se baladent telle une anguille sur la musique, contribuant largement à enrichir cette dernière comme chez de nombreux groupes de death technique. Freedom s'illustre particulièrement sur Kali, sur lequel le goupe alterne grind et death mélodique. L'outro de ce titre est une pure merveille qui n'est pas sans rappeler la dernière galette des québecois d'Augury. Bref, un petit bijoux sous tous ses angles qui a eu les faveurs de votre chroniqueur, même si chacun des 10 titres devraient satisfaire tout assoiffé de death technique.
T.O.O.H se révèle au monde (petit, il est vrai, quand on parle de death technique) avec panache sur Order and Punishment. Les férus du genre et des divers groupes cités précedement apprecieront, nul doute, cet album, d'un point de vue instrumental tout du moins. Si la voix écorchée de Humanoid ne fera pas l'unanimité, elle a, j'insiste, le mérite d'être unique. Au final, T.O.O.H sort un album qui ne passera pas inapercu malgré d’excellentes sorties déjà cette année.
1. Al-amin (aneb jak vycakat jelito)
2. Analyza zahnedy
3. Konec kontinentalniho kontejneru
4. Hanicka – pribeh nebozacky
5. Abu-Hassan
6. Rad a trest
7. Ja samaritan
8. Kali
9. Padaji, piskaji
10. To je jizda bozinku
