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Nombreux sont les fans de métal à vouer un culte total à S.U.P. ; je n’en fais (malheureusement ?) pas parti… Même si je dois admettre que leur musique a une touche unique, elle ne m’a jamais transcendée au point de me convertir en un fan ultime. Par contre, pour ce qui est de Supuration (composé des mêmes membres), mon opinion est toute autre… En effet, comme le soulignez Fabrice (notre regretté chroniqueur) dans sa chronique d’Incubation, « Supuration est tout de même un peu plus accès vers le death metal, vers quelque chose de plus brutal ». C’est donc ce petit détail qui fait à mes yeux toute la différence entre les deux formations. Mais revenons à nos moutons car il s’agit bien ici du dernier album de S.U.P., Imago.
La donne a bien changé entre Incubation et ce dernier opus. La musique se fait désormais plus douce, plus lente, plus sombre… Si la brutalité illustre bien les œuvres des feu Supuration, les membres ont levé le pied sur la sauvagerie pour la remplacer par une toute autre approche, la mélancolie. C'est sans doute le principal sentiment dégagé par la musique de S.U.P.. Cet album repose sur un concept peu commun ; celle d’une drogue, la chrysalide, que l’on ne peut prendre qu’une seule fois dans sa vie. Même si cette drogue est imaginaire, il faut souligner l’originalité du sujet abordé.
Imago est une œuvre recherchée, maîtrisée, exécutée par des musiciens ayant plus de quinze ans de carrière, et certains diront presque l’album de la maturité. Il est vrai que ce dernier a tout d’un grand. Les compositions sont entraînantes et travaillées, évidemment plus accessibles que Supuration étant donné le style pratiqué, mais permettent surtout aux différents titres de bien se recycler sans trop se ressembler. L’alternance des chants des deux frères Loez est comme d'habitude fort intéressant, même si les chants clairs sont maintenant largement prédominants. Néanmoins, sur quelques passages, la voix reste tout de même bien caverneuse. Les chants clairs et growls se croisent au fil des morceaux et donnent beaucoup de relief aux morceaux tels que sur "Hybrid State" ou "Apprehension".
Jouissant aussi d’une production plutôt soignée, la formation enrichie la galette par l’ajout de somptueux claviers (“From Blood to Chrysalis” et “The Deformed Army”). Le groupe pense tout de même à faire honneur et plaisir à leurs fans brutaux sur des titres comme "Liquid Flows", "Insect Drug", tout en restant évidemment relativement calme. L’opus se finit sur le morceau titre "Imago", un instrumental de plus de 6 minutes qui ravira tous les amateurs de ces français hors-pairs.
Quelque soit votre bord musical, vous passerez un très bon moment à l’écoute d’Imago grâce à une alternance judicieuse entre chants clairs et rauque mais aussi et surtout grâce à des mélodies rares dont on se délecte avec plaisir.
Cependant, je suis peut-être vieux et aigri avant l’heure, mais je préfère bien plus les oeuvres précédentes du groupe sous le nom de Supuration...
01. From Blood to Chrysalis
02. Insect Drug
03. Desolation
04. Metamorphosis
05. Hybrid State
06. Strange Vibrations
07. Liquid Flows
08. The Deformed Army
09. Apprehension
10. Nothing I Control
11. Sublimation
12. Imago
