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"Ziggy, il s'appelle Ziggy... je suis "folle" de lui... c'est un garçon pas comme..." euuh ah nan c'est Siggy le nom du chanteur, au temps pour moi, desolé.
Après cette touche d'humour foireuse (je n'ai pas pu m'en empêché), commençons par le commencement si vous le voulez bien : après le split d'Einherjer (Viking Metal), trois membres de cet ancien groupe, à savoir Frode Glesnes "chanteur/guitariste", Aksel Herløe "guitariste", et Gerhard Storesund "batteur" décident de s'essayer au thrash metal, et fondent Battered, en compagnie de deux ex-membres de Headblock (Siggy Olaisen "chanteur", et Ole Moldesæther bassiste"). Suite à la sortie en 2004 d'une démo auto-produite appelé "...Beyond recognition", nos thrasheux norvégiens sortent en 2006 leur premier album dix titres, via le label Tabu recordings.
Le rouge foncé de la pochette de cet opus éponyme ne m'inspire positivement qu'une seule chose : le combo n'a cure de leur apparence exterieure, ce qui compte chez eux c'est la puissance de leur musique. Siggy et les siens veulent uniquement en d'autres termes faire saigner à vif nos précieux tympans, et entretenir par la même occasion la bonne santé du thrash moderne... ce thrash est-il arrivé à nous faire jouir par les oreilles ?
Les influences de Battered se trouve au croisement de Kreator, Slayer (le chant crié de Siggy étant très similaire à celui de Tom Araya) et The Haunted. La galette commence sous les meilleurs hospices d'ailleurs, avec le titre "Oblivion Awaits" qui est à cette mouture présente ce que "Enemy of God" est à Kreator sur leur dernier album en date du même nom. "Oblivion Awaits" est rapide, direct, original, et donc efficace, avec de jolies changements de rythme (comme on pourra en voir sur d'autres morceaux). Les chansons qui succèdent à ce morceau suivent un rythme plutôt soutenu, avec des mid-tempo disseminés ci et là entre deux accélerations ("perfect illusion" est le parfait exemple).
Le chant thrash (aux raisonnances hardcore un ptit peu) de Siggy reste assez linéaire et ne change pas énormement tout au long du disque, mais l'originalité tient de ce second chant rauque plus black metal de Frode, qui apparaît sur "Not one", "The dig", "Industrial killing" et surtout "Perfect illusion". Ce côté plus sombre se répercute aussi sur la musique ("Demagog", et "Perfect illusion").
Autre point intéressant à souligner, Les guitares sont essentiellement mises en avant sur le disque certes, mais Gerhard nous propose des plans de batterie agressifs et tout à fait convaincants sur "Demagog", "Not one", et même "Industrial killing" (un peu de double pédale ne faisant pas de mal que diable !) . Tout les musiciens s'en sortent aisement avec une mention "BIEN".
La chanson m'ayant le plus surpris est "derelict" (elle clôture l'album). Le début est une espèce de ballade thrashisante, avec un chant clair à la In Flames pour le moins surprenant. La suite se compose de tonalités et rythmes aux chants variés, soutenus par des riffs tantôt lents, tantôt rapides, donnant une harmonie à la fois lourde et entraînante au morceau. Si le final est séduisant donc, je dois avouer quand même que toutes les chansons ne font pas preuve d'une originalité sans faille comme celle là (je pense surtout à "New lament", "Demagog", dont certains riffs font trop penser à ceux de la chanson précédente, et "The flagellant"), mais elles ont le mérite de nous tenir de bout en long en haleine, et rompre une monotonie qui aurait pu legitimement s'installer, sans qu'elle ne se fasse désirer.
Au niveau des curiosités, je retiendrai aussi le petit passage où on entend la voix d'un discours du Hitler dans "Industrial killing", un morceau aux paroles fortes en significations (extraits :"Speech and silence are one/Bell tolls, no where to run/Not to be forgotten/Not to be forgiven").
Ce premier essai de Battered n'atteind pas non plus l'everest du thrash, mais nous livre cependant une production plus que correcte, qui plaira sans problême à tout bon thrasheux de base qui se respecte. Le groupe a ses influences ci et là, mais chose importante, possède sa propre identité musicale, même si l'originalité n'est pas clairement identifiable sur tout le disque... et vu que nous n'avons pas à faire à du thrash pure sang, on était en droit d'attendre un peu plus d'innovation. Passons... toujours est il que les très bons passages instrumentaux dénotent de la qualité des musiciens, ceux-ci pouvant aller plus loin sur les arrangements musicaux, à l'image bien entendu du dernier titre ce cette galette.
Je sens que je vais suivre avec interêt la suite de leur parcours...
1. Oblivion awaits
2. New lament
3. Demagog
4. Not one
5. The dig
6. Industrial Killing
7. Perfect Illusion
8. Parasight
9. The Flagellant
10. Derelict