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Désespoir, suicide, tels sont les mots qui viennent à l’esprit lors de l’écoute d’Abyssic Hate et de son album qui mérite parfaitement son titre, Suicidal Emotions.
En effet, de bout en bout cet album respire l’envie d’en finir, de quitter ce monde. Abyssic Hate nous offre avec cet album de très longs titres (4 morceaux pour une cinquantaine de minutes), longueur lui permettant de s’immiscer dans l’esprit de l’auditeur afin de lui enlever toute joie de vivre, avec un black assez simple mais mortellement efficace. Les riffs sont d’une mélancolie extrême, répétés tout au long du morceau, l’évolution se faisant rarement et lentement, dégageant une atmosphère très froide, renforcée par une production de basse qualité, mais en l’occurrence parfaitement adaptée, assez semblable au niveau du rendu d’un Filosofem, en plus crade, plus malsain.
Si la déprime est le maître mot de l’album avec des titres tels que « Depression » (part I et II), la haine a aussi son mot à dire, sur le morceau « Betrayed » par exemple, avec ses riffs plus accrocheurs et plus vifs et, peut-être n’est-ce qu’une impression, le chant est empreint d’une sorte de rage sourde, plus prononcée que sur les autres morceaux où le chant était un cri plutôt aigu et étouffé, légèrement en retrait par rapport aux guitares et à la batterie (ou plutôt la boite à rythmes, Abyssic Hate étant un one-man band), ce qui lui confère énormément de puissance, donnant le sentiment qu’aucune issue n’est possible, seule la mort salvatrice peut être notre refuge.
Comme dit en début de chronique, les titres d’Abyssic Hate sont très longs, et Suicidal Emotions se termine sur Despondency, morceau de plus de 17 minutes, dans l’esprit des morceaux précédents, froid, déprimant et du genre à atteindre très profondément l’auditeur, tant la répétitivité des riffs n’est pas un problème, et même au contraire, elle fait la jouissance de cette musique, mais cette fois, on a le droit à un morceau qui évolue, et après un break à la 6ème minute, la musique reprend plus déprimante que jamais, avec un riff triste à en faire déprimer Anny Cordy, et cerise sur le gâteau (gâteau qu’on a laissé deux semaines sur le bord de la fenêtre en décembre hein !), le riff change rapidement, évolue, et une vraie mélodie s’élabore, toujours étouffée par cette production glaciale. Toute cette tristesse de vivre finit par prendre fin vers la 14ème minute, lorsque la musique s’arrête, laissant place à une plage de trois minutes d’ambient (jouée par Raison d'être), avec cette fois ci une production plus propre, comme si cette plage marquait la mort et le repos qu’elle nous offre, après ces trois quarts d’heure de réprime absolue.
Difficile d’en dire plus sur cet album, Abyssic Hate ayant réalisé selon moi un petit chef-d’œuvre de black dépressif, qui ravira à n’en pas douter les fans de Burzum et autres Shining. A posséder absolument.
1. Depression: Part I
2. Betrayed
3. Depression: Part II
4. Despondency