Un mec qui écrit des trucs.
"Wow! Come on motherfuckers!
Do you want to hearing tale?
Of the greatest dragon who ever lived,
Ælesoar!"
Ce sont sur ces mots, chargés d'un potentiel épique certain, que s'ouvre le titre éponyme de ce qui est probablement le plus grand chef d’œuvre de Metal Épique que la terre ait jamais vu naître. Né en 2011 au plus profond de la capitale de l'Estonie et formé alors d'illustres inconnus probablement retournés aux confins de l'univers depuis, ce combo n'a pourtant jusqu'alors sorti que l'unique EP dont nous parlerons ici. Ayant rencontré un vif succès lors de leur unique tournée Estonienne absolument triomphante, ils sont depuis tombés dans l'oubli, dans les affres d'un underground poisseux et seulement connus de l'élite, ne collectant que quelques milliers de vues sur Youtube, l'intégralité du merch et des supports physiques étant Sold Out et jamais réédités. Ne laissant aucune trace, ceux qui auraient pu marcher dans les pas de Blind Guardian sont désormais connus seulement d'une poignée de fidèles leur vouant un culte et tentant en vain de propager leur divine parole de manière subtile au détour de chaque perche tendue. Mais cette confidentialité forcée doit cesser. Aujourd'hui, Horns Up rallie les adeptes à la cause. Nous partons en croisade. Aujourd'hui est venu le jour d'EPIC DRAGON.
Nous sommes en 2016 et ces quatre titres sont les uniques témoignages de ceux qui auraient dû être grands. Quatre titres, quatre joyaux inoxydables. Une petite vingtaine de minutes qui offre le tour de force de faire voyager, plonger dans une ambiance normalement inaccessible, et voler à travers l'espace sur le dos d'Ælesoar, le plus vieux et plus puissant des dragons d'or. Car oui, vous l'aurez compris, les dragons sont au centre du propos d'EPIC DRAGON, groupe à la puissance si inouïe que je ne peux l'écrire qu'en capslock. La légende dirait même que les propos contés furent énoncés à Matti, leader de la formation, par les anciens dragons astronautes eux-même. Contant leur toute-puissance sur la dantesque "Dragon, Paper, Scissor", les origines et la nature de ces demi-dieux ailés seront dévoilés à ceux qui sauront lire entre les lignes des deux titres éponymes tandis que "Never Die" se présente comme une fresque épique à la saveur astrale, pièce progressive à donner le tournis. Armé d'un son stellaire, faisant briller chaque instrument comme les scintillantes écailles des reptiles cracheurs de feu, nos élus ont toutes les armes en main pour briller. Comme l'a dit Mikael Akerfeldt en 2001 lors de la tournée de "Blackwater Park" : "Sans le message qu'EPIC DRAGON nous a envoyé du futur en 1993, Opeth ne serait encore qu'un simple groupe de reprises de Venom. Ils ont changé notre vie, nous leur devons tout, All Hail Aelesoar mdr".
Tout commence avec "Never Die", probablement le morceau qui est et restera l'une des pièces musicales les plus ultimes qui aient été composées depuis la création du son lui-même. Miroitant ses notes de synthétiseurs cristallines puis happant l'auditeur dans un tourbillon de violence, la voix maléfique du vieux dragon personnifié nous incite à la danse, débouchant sur un refrain lumineux nous faisant nager en plein rêve, le demi-dieu éternel semblant fendre l'éther à nos côtés. Assénant sa structure simple mais pleine de subtilités, cet hymne forgé de l'essence même des dragons ne peut nous laisser de marbre et nous donnera envie de l'écouter encore, et encore, et encore, tant il nous semble presque injuste que de simples mortels aient accès à un tel flux sonore approchant le divin. Mais hé, ne nous arrêtons pas là, nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Je ne tomberai pas dans le piège du track-by-track car une telle œuvre ne mérite pas une chronique bâclée, je vais donc utiliser un procédé bien connu et citer les titres dans le désordre et parler de "Ancient Heart". Baignant dans une ambiance similaire mais assénant cette fois un tourbillon de furie épique avec des blasts d'une vélocité inhumaine, montant en puissance dans une ambiance dorée que ne renierait pas Kalisia, porté par des chœurs majestueux avec encore une fois un refrain digne des plus grands et une moshpart inondée de lumière divine, aux montées en puissance habiles qui font qu'on ne peut que s’exécuter lorsque l'orateur nous réclame un circle pit en forme de losange. Même les concepts les plus inimaginables n'auraient pu l'imaginer.
Pour ceux qui seraient encore vivants après avoir été aveuglés par les déflagrations sonores passées, il y a "Dragon, Paper, Scissors". S'imposant comme la pièce la plus sombre, car se focalisant sur la toute-puissance des légendaires créatures auxquelles même le roc et le terrible acier des ciseaux ne peut résister. Après moult grandiloquences et une fois des plus des chœurs qui auraient selon certaines légendes urbaines été enregistrés d'une seule voix par la terre entière lorsque les dragons menaçaient une dimension alternative, les foules sont haranguées, unis sous la bannière des dragons, mettant le baume au cœur dans un dernier élan épique. Reprendre notre souffle n'est alors plus suffisant pour attaquer le morceau donnant son nom au groupe. Et ce n'est pas pour rien qu'il est aussi éponyme, la brutalité ultime se dégageant de sa première minute ayant de quoi coller au mur n'importe quel humain, qu'importent les ténèbres de son âme. Malgré ces accalmies, la violence physique est telle que je ne peux en parler davantage sans subir le courroux des créatures que l'on entend apparaître dans le morceau tant aucun mot n'existe dans notre langage qui puisse décrire avec précision les matériaux bruts desquels sont forgés ces ondes sonore. Ainsi se termina ce paragraphe.
Qu'importe votre religion. Qu'importe votre rapport aux dragons. Que vous pensiez ou pas ces histoires vraies. Qui que soit Ælesoar dans votre cœur. Si vous êtes un amateur de musique, quel que soit votre horizon, vous vous devez d'écouter EPIC DRAGON. Plus qu'un simple EP, ce voyage initiatique au fin fond des origines de notre univers et ses créateurs vous transformera et redéfinira la musique. Aussi il demande un certain temps de préparation. Ne vous penchez pas dessus à la légère car tout autre oeuvre artistique vous paraîtra fade et dénuée de profondeur après l'écoute d'une seule des minutes de "Never Die". Le monde des Dieux n'est accessible qu'après avoir définitivement quitté celui des mortels aussi exige-t-il des sacrifices. Mais, si vous vous sentez prêt, et l'âme aventureuse, alors, comme on le dit désormais par chez nous : "I'll fly away, to northern skies I'll fly away, I'll fly away, to northern skies I'll never die."
Tracklist :
1 – Never Die
2 – Epic Dragon
3 – Ancient Heart
4 – Dragon, Paper, Scissors
…
VRAIE CHRONIQUE
Vous connaissez Xanthochroid ? Groupe de Black/Sympho/trucs extrêmement cinématographique et plus que bien branlé. Ben figurez vous que ces mecs sont des petits rigolos. Souvent comparés à Metalocalypse tellement leur chaîne Youtube est remplie ras-la-gueule de toutes les conneries imaginables à en crever de rire malgré le sérieux de leur musique (rien que les vidéos de tutoriel de chant ou de prononciation du nom du groupe m'ont juste foutu à terre), ils ont au cours de leur calendrier de l'avent précédent la sortie de leur album (le Xanthochristmas, une vidéo par jours pendant 3 semaines) créé un faux groupe avec une Biographie fictive, faux noms et nationalité Estonienne tout ça, du nom de Epic Dragon. Pour faire une sorte de Children of Bodom encore plus brillant et niais qui ne parle absolument que de dragons dans un anglais niveau lycée histoire de montrer que faire de la musique catchy et débile, c'est à la portée de tout le monde. Et on s'est donc retrouvés avec 4 titres complètement perchés aux paroles géniales, synthés joués avec le front et choeurs enregistré bourrés, studio report à la clé, quand même plus qu'efficaces (j'aurais le refrain de "Never Die" en tête à vie). C'est objectivement pas très bien, mais c'est probablement une des meilleures blagues du monde et j'ai rarement vu quelque chose qui se prête aussi bien au running gag de ma vie ne serait-ce que pour son titre. Alors il me fallait y rendre hommage.
Ah, et j'ai bidouillé la pochette avec Paint pour la faire rentrer dans le gabarit du site, et c'est moi qui ai inventé l'ordre des morceaux vu que l'EP n'est jamais paru nulle part, qu'on soit bien clairs, au cas où il y aurait des intégristes.