Un mec qui écrit des trucs.
J'aimerais bien faire une intro sur le fait que tous les groupes de Death Old School du début des années 90 font des comebacks pour sortir un album ces dernières années. Ce serait bien, ce serait tellement facile, avec une petite blagounette pour faire passer la pilule et tout. Mais bon, c'est quelque chose de rabâche à outrance, dans toutes les chroniques de tous ces groupes (et Dieu sait qu'ils sont nombreux justement) et c'est donc désormais aussi original que se croire drôle en balançant un faux spoil du nouveau Star Wars. Du coup je vais juste parler de Wombbath. Qui ont sorti un premier album au début des années 90 et... Et je l'aime pas trop en fait. On voit la pochette de "Internal Caustic Torment" absolument partout quand on cherche à se documenter sur les classiques discrets du Death Suédois. Peu importe où on fouille, quel Top 50 on mate, cette pochette étrange va TOUJOURS nous popper à la gueule très très vite. Mais à part son titre d'ouverture, j'ai jamais trouvé ça folichon, typiquement le truc qui a fait un bide à l'époque et que tout le monde déterre maintenant et dresse au rang de culte juste parce que c'est vieux. Alors que non, à l'époque c'était rien et ça jouait dans les MJC avant de splitter suite à un EP absolument inqualifiable. Mais bon.
Et donc, en 2014, le guitariste Hakan Stuvemark a décidé de ressusciter son bébé en s'entourant de nouveaux membres, vaguement connus et ayant fait leurs armes en seconde division pour la plupart, et hop on se remet au boulot. Et le groupe est un peu méconnaissable. Si au début des 90's ils se démarquaient en sonnant un peu moins Suédois que le reste de la Suède, un peu plus arides et au riffing bien influencé par l'Outre-Atlantique (on pensait davantage à un Broken Hope en plus groovy à bien des moments), maintenant, c'est plutôt... patriotique. On branche les HM-2 à fond et on fait péter un Death Metal ultra gras qui joue des coudes avec Entrails et consorts en hommage total à la clique du Sunlight. A tel point que ce "Downfall Rising" détient presque la palme de l'album le plus impersonnel et le moins original qui soit jamais sorti dans le style tellement on reprend les poncifs exacts des grands. Pour faire court, c'est du Fleshcrawl des derniers albums, en exactement pareil (et forcément un peu moins bon). Mais bon, y'a des bons morceaux hein, on va pas faire la fine bouche.
Tout est là. Le mur de guitares qui croustillent (miam ce début bien malfaisant de "Underneath This Rotten Soil"), la voix gutturale imposante, le riffing catchy de tout instant, enfin bref. Vous prenez votre manuel de scouts, vous allez à la page "comment fabriquer un album de Death Metal de Suède à partir de seulement une guitare, une basse et une batterie" et vous suivez toutes les instructions à la lettre et vous aurez cet album. Le plus cliché de tous du début à la fin. Tous les stéréotypes y sont. Tout ce qu'on s'attend à entendre à un moment dans ce genre d'album. Outre l'intro atmosphérique et le dernier morceau qui rajoute des claviers (sérieusement), on a le morceau ultra violent en 3e position avec ce délicieux "I Am the Abyss" conquérant et même le rappel avant la fin (entre ça et le totalement furax "Paid in Blood" on a notre dose de blasts). Enfin, voilà, on a là un album de Death Metal qui est tellement un album de Death Metal qu'on sait pas quoi en dire d'autre. Si j'allais voir quelqu'un pour lui donner envie de l'écouter, je lui dirais juste "ben c'est un vieux groupe de Death Metal qui s'est reformé, et ils ont sorti un nouvel album mais genre c'est vraiment, vraiment du Death Metal, en mode Death Suédois avec des morceaux de Death Metal qui sentent bon le Death Metal". Et c'est tout.
C'est d'ailleurs dommage que le tout soit pas plus marquant que ça. Si les autres grands maîtres du Death Revival qui ont balancé des gros chefs-d’œuvre comme Bloodbath, Entrails, Revel in Flesh et autres Fleshcrawl ou Smothered sont allés au bout du cliché également, ils ont tous leur tripotée de titres qu'on a immédiatement en tête et qui ne quitteront plus l'auditeur de sa vie. Ici, on passe un bon moment, on bouge la tête comme un demeuré, on se demande à quel groupe fait successivement penser chaque riff basique, on est en mode "oh ouaaaaaais" dès que ça envoie du gros blast ou des claviers, et remballé c'est pesé la demi-heure de croustillements mignons et inoffensifs. En 2015, y'a assez de bons albums qui sortent pour que le metalleux moyen s'y attarde pas, mais bon, pour le féru de Death Metal, ça fait toujours bien plaisir. Un album plaisant mais oublié dans 6 mois qui sert davantage de thermomètre et montre que le niveau moyen est encore satisfaisant, la scène est pas encore morte.
Tracklist :
1 – Intro
2 – Under Apokalypsens Svarta Vingar
3 – Underneath This Rotten Soil
4 – I Am The Abyss
5 – Fall of the Weak
6 – Putrid and Bound (By the Seed of Satan)
7 – Paid in Blood
8 – Abandoned Furthermore