Carnifex + Within The Ruins + Fallujah
O'Sullivan - Backstage - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mercredi 9 décembre, la charmante salle du Backstage (O'Sullivan), sise dans le 18ème arrondissement de Paris, acueillait une soirée placée sous le signe du death(core) avec Boris The Blade (Deathcore - Australie), Fallujah (Death progressif/Deathcore - USA), Within The Ruins (Metalcore progressif - USA) et enfin Carnifex (Deathcore - USA), en tête d'affiche. Retour en textes et en images sur un concert qui aura fait mosher Pigalle.
Fallujah :
Fraîchement arrivé dans la salle – que je découvrais d’ailleurs : spacieuse, claire, agréable, bar à proximité, sièges, un presque sans faute à l’exception de ce pilier central –, les Américains de Fallujah entrent sur scène.
A la frontière entre le death metal technique et progressif, avec un soupçon de deathcore sur leur premier opus qui les avait révélés, le groupe va offrir pendant un peu plus de 30 minutes un récital de qualité au public parisien. Avec une musique moins catchy que les autres groupes du soir (comprenez pas de breakdowns à outrance et des compositions moins abordables), le groupe va nous distiller sa musique avec passion et énergie.
Un show carré, sans concessions ni fioritures, un peu en décalage avec le reste de la soirée plus orienté vers les sous-genres en –core, notamment s’agissant de la présence scénique. A l’exception d’un bassiste survolté (voir les photos), le groupe n’est pas des plus démonstratifs et se contente de nous lâcher sur le râble des riffs dont il a le secret, avec succès. La palme du soir revenant aux titres The Dead Sea et Sapphire, qui auront créés quelques remous dans une fosse relativement calme.
Quoi qu'il en soit, le groupe aura convaincu ce soir.
Setlist :
Carved From Stone
Cerebral Hybridization
Abandon
The Dead Sea
Sapphire
Ritual of Godflesh
Within The Ruins :
Pour ceux qui, comme moi, n’ont pas pu se rendre à leur concert en tête d’affiche au Batofar au début de l’année, le concert de ce soir avait des allures de séance de rattrapage. L’occasion de pouvoir – enfin – faire craquer ses genoux sur les titres d’Elite et Phenomena, les deux dernières perles du groupe. Surtout, ça allait être l’occasion pour moi de voir ce que donne le groupe en live, d’une manière générale, et d’apprécier s’il parvient à conserver la richesse de ses compositions avec un seul guitariste.
Et le résultat est globalement positif, en dépit des samples. Si Tim Goergen n’est pas le meilleur frontman qui soit, assez discret et pas forcément ultra mobile, et que Joe Cocchi, le guitariste, n’est pas davantage expressif, l’impression sur scène est très agréable. A vrai dire, seul Paolo Galang, bassiste de son état, rentre dans le moule (presque confinant au cliché) du groupe estampillé metalcore. Peu de headbanging, pas de sauts partout, un metalcore efficace, puissant et mélodique dans son plus simple appareil. Et ce n’est pas sans faire son petit effet.
Dans un set largement dominé par les deux derniers albums, le groupe aura passé en revue ses meilleurs titres : Gods Amongst Men en guise d’entrée, et un final Hegira / Calling Card qui nous rappelle qu’une bonne double pédale combinée avec un guitariste doué peuvent faire des merveilles. C’est évidemment Feeding Frenzy, dont on ne se lassera peut-être jamais, qui fera bouger la foule correctement pour la première fois de la soirée, avec circle pits et quelques bras qui volent par ci par là.
En somme, une prestation solide, pleine d’humilité, qui évite tous les écueils du genre qui peuvent vite exaspérer. On en redemande.
Setlist (de mémoire) :
Gods Amongst Men
The Other
Invade
Elite
Feeding Frenzy
I, Blaspheme
Hegira
Calling Card
Carnifex :
Au fil des années, les Américains de Carnifex se sont créés une certaine réputation, en partie fondée par un premier album qui avait fait du bruit (Dead In My Arms) et quelques sorties suivantes alternant le bon (Until I Feel Nothing) et le médiocre (The Diseased and the Poisoned ; Die Without Hope). En tout cas, le groupe est clivant, certains y voyant une référence du genre et d’autres n’hésitant pas à les qualifier de pire groupe de deathcore de l’histoire. Rien que ça. La vérité est sûrement entre les deux. Les Américains n’ont pas toujours brillé par leur originalité, se laissant bercer par la vague qu’ils ont créée, mais demeurent un groupe qu’il est toujours bon d’écouter, avec parcimonie.
En live en tout cas, Carnifex se révèle être un groupe puissant, dynamique, somme tout assez juste et surtout humble. Assurément le mot de la soirée. Vous ne trouverez pas ici les défenseurs d'un metal/deathcore champagne, où poser sur scène prend le pas sur la musique. Le seul reproche que l'on peut faire au groupe en live est qu'il peine parfois à marquer sur la longueur, sauf à être un die-hard fan. Le deathcore efficace mais peu varié du groupe finit par peser (sur les curieux) en milieu de set, même si l’attention finit toujours par être piquée par un bon riff bien bas du front ou un breakdown qui nous rappelle ce pour quoi on est venu. Les fans étant quant à eux dans un état de transe assez visible, avec circle pits et slams à gogo, faisant monter la température d’un cran dans le Backstage.
Côté setlist, le groupe a passé en revue tous ses albums, tout en privilégiant (avec 5 titres) Die Without Hope, le petit dernier. Celui-ci se révélant d'ailleurs bien meilleur en live que sur cd, avec une énergie certaine. Il faut dire aussi que le groupe aura été aidé par un son globalement bon, où que l'on se situe dans la salle, permettant d'apprécier la double omniprésente et un jeu de guitare léché.
Un combo Lie To My Face / Hell Chose Me en fin de set fini d’achever les plus solides présents dans la fosse, et c’est sous un tonnerre d’applaudissements et de voix enrouées que le groupe quitte la scène. De quoi ravir les fans, à coup sûr.
Setlist :
Salvation Is Dead
Dark Days
In Coalesce With Filth and Faith
Hatred and Slaughter
Slit Wrist Savior
Where the Light Dies
Until I Feel Nothing
Sorrowspell
Dead But Dreaming
Die Without Hope
Lie to My Face
Hell Chose Me
Merci à Oneheartbeat productions pour l'accréditation.