U-Zine

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Des groupes de Black Metal est-européens, ça pousse comme des pâquerettes, c'est courant, c'est la mode et on en trouve à foison. Mais pour ce qui est des groupes qui viennent de Biélorussie, on ne peut pas dire qu'il y en a des masses. Dies Nefastus, voilà le seul et unique groupe de Black Metal biélorusse à ma connaissance, et je découvre à peine. Depuis 1997, cette formation slave aura réalisé deux démos avant de sortir leur tout premier full-lenght, Воспоминания, ou The Memories version anglaise.

Pour commencer, je vais dire que la musique qui nous est livrée ici par ce duo nécessite, selon moi, plusieurs écoutes avant de réellement y prendre goût. C'est bien du Black Metal, où la partie vocale purement Black pour la plupart du temps Burzumesque et où les dires - prononcés clairement - dans leur langage charmant n'est pas sans me déplaire. Les guitares sont recherchées, on pourra d'ailleurs entendre pas mal de solo, et c'est une boîte à rythme qu'on aura en guise de batterie, ce qui est bien dommage pour ce dernier point. D'autre part, je dois avouer que le concept païen du départ me plaît. Les textes, tous rédigés en russe et dont certains seraient, il me semble, rédigés en biélorusse (à vérifier) touchent, d'après le groupe, la nature, les rêves, notre monde moderne vide, un combat contre le christianisme et la multiculture, ...
Côté visuel, l'artwork est bien foutu, le logo actuel du groupe est un logo complexe, et à mon goût sympathique et peu commun. Par contre, il ne figure pas sur la pochette de ce nouvel opus, encore dommage.


"Воспоминания", soit "The Memories" s'occupera d'ouvrir l'album comme il le faut. On pourra, sur ce premier titre, clairement distinguer les quelques mots prononcés par le chanteur dans sa langue, accompagné par cette boîte à rythme et par ces guitares Heavy et mélodiques. On aura également un excellent passage avec des guitares plus Black et un chant dédaigneux et attrayant auquel il ne faudra pas s'habituer. Globalement, le synthétiseur accentue cette ambiance qui, finalement, s'avère plutôt guerrière, épique, aux tendances nostalgiques - à certains passages. Le prochain titre, "Рождение Ночи", soit "Birth of the Night", nous fait découvrir un chant plus Burzumesque, que l'on entendra avec plaisir jusqu'à
la fin du disque. Ici, on a des solo de guitare, et on se rendra compte par la suite qu'on en trouve relativement beaucoup pour un album de Black Metal. Les solo de guitare de Dies Nefastus sont, il faut dire, assez techniques et ne donnent pas cette touche de frénésie que donnent les solo de guitares dans le Black, en règle générale. Bref, suite à ça viendront "Тропа" ("The Path") et "Раны" ("Wounds"), et leurs tons acoustiques. On remarquera que la sonorité des passages acoustiques de ces titres est vraiment laide, ce qui est fort dommage. Ensuite viendra "Тастамант" ("Testament"), puis "Кровь" ("Blood), où le début acoustique et l'atmosphère créée par le synthétiseur sont des plus réussies - encore dommage pour ce son ! Viendra alors la cerise sur le gâteau, "Маці-Поўнач", soit “Mother North”, reprise du titre cultissime de Satyricon. Le titre ne perd pas de sa majestuosité, le chant Burzumesque lui donne même un côté assez désespérant qui lui était connu. Cependant, il y a un reproche à faire, la boîte à rythme sonne beaucoup trop “boîte à rythme”...
The Memories se clôt avec une reprise de “Nation” de Death in June, ce qui n’est pas sans surprendre... Mais je ne connais d’abord pas le titre original, et que trop peu le groupe en lui-même pour commenter cette reprise...


Ce premier album de Dies Nefastus se révèle, d’après moi, assez difficile à cerner. Il m’a bien fallut plusieurs écoutes afin de l’apprécier à sa juste valeur, et finalement, il se révèle très convainquant. A suivre.

1. The Memories
2. Birth of the Night
3. The Path
4. Wounds
5. Testament
6. Blood
7. Маці-Поўнач (Satyricon Cover)
8. Nation (Death in June Cover)