Vektor + Angelus Apatrida + Distillator
Glazart - Paris
Vektor est en Europe. Fiou, enfin. Accompagnés d’Angelus Apatrida (qui au contraire tourne plus que jamais par chez nous) les Américains débutent leur première tournée Européenne : European First Contact Tour. Ce soir, leur vaisseau spatial se pose dans l'atmosphère glaciale de Paris, au Glazart. Mais avant ça, le jeune Distillator est chargé de chauffer la salle.
Distillator
Il n'y a pas foule devant la scène quand les zikos foulent les planches. Une cinquantaine de personne tout au plus. Les premiers coups de médiators arrivent aux esgourdes et premier constat : le son est bien pourri. Et encore, c'est de loin, on imagine la double peine pour les gars près des amplis. Malgré cette ouverture ratée, ça n'empêche pas le groupe de dérouler. Le batteur donne le rythme avec ses cheveux. Les guitaristes sont parfois mobiles, parfois visés dans le plancher, la guitare près du sol.
Au niveau du riffing, on est pile dans le thrash. En bien et en mal. Ca fait le taf, mais sans vraiment étonner, exception faite des solos. Mais ça fait le taf : les compos sont techniques, le rythme est soutenu. Le public un peu groggy en début de set se réchauffe à la fin, notamment sur Revoltionnary Cells, titre éponyme de leur premier skeud sorti cette année.
Un petit détour par Slayer avec Black Magic, et Distillator qui la scène, le job de première partie parfaitement rempli. A revoir avec un meilleur son et avec une identité plus prononcée.
Suicidal
Guerilla
Insurgency
Shiver In Fear
Distinct or Extinct
Revolutionary Cells
Black Magic (Slayer cover)
Angelus Apatrida
Angelus Apatrida arrive en terrain connu puisqu’il sont déjà passés deux fois dans cette salle cette année, ayant ouvert pour Suicidal Angels puis pour Dew-Scented. Autant dire que les Espagnols connaissent leur affaire. Les riffs conçus pour scier percer et trancher sont de retour (Violent Dawn), avec des ponts midtempo toujours bien sentis. Les parties avec chants clairs accrochent un peu (Endman) et cassent l’intensité de certains morceaux. Cependant, la teneur globale du set ne déroge pas à la règle, ça va vite, et ça ne t’attend pas. Pour faire souffler le public, Angelus Apatrida lève parfois le pied (Vomitive), mais jamais pour bien longtemps (Of Men And Tyrants).
La fosse commence à bouger et à se compacter devant les musiciens. Top départ pour le pit et le slam. Malgré une longue interruption en cours de route du à un jack défaillant, le public restera enthousiaste et impliqué. Le groupe prend plaisir à jouer et à communiquer.
La setlist est égrenée rapidement pour rattraper le retard. Sans crier gare, You Are Next et son riff de couplet hypnotique vient fermer la marche. Carton plein pour les Espagnols, si on occulte le souci technique et certains choix de setlist. AngelusApatrida commence à engranger pas mal de point et à se tailler une très bonne réputation en live.
Immortal
Violent Damn
Endman
Vomitive
Of Man and Tyrants
First World Of Terror
Give 'em War
Serpents On Parade
You Are Next
Vektor
Plusieurs questions se posent avant ma première fois avec Vektor. Le chanteur arrivera-il à casser des verres avec sa voix comme sur CD ? Plus globalement, la patte progressive du groupe fonctionnera-elle en live ? Et quid des nouveaux morceaux de Terminal Redux ? On va répondre à tout ça maintenant.
Vektor n’est même pas encore monté sur scène que déjà leur merch prend un sacré coup dans la gueule. Il est un peu tôt pour parler de succès mais ça reste un indicateur. Les Américains se font attendre un petit moment avant l’intro de Cosmic Cortex, qui ramène les spectateurs devant la scène. La fosse est un peu plus remplie qu’en début de soirée, les premiers rangs commencent à se compresser, mais on est loin du sold-out. C’est simple, derrière la régie, c’est le désert. Cosmic Cortex, donc, est envoyée en premier titre. Un titre long d’une dizaine de minutes qui va directement prouver que la mayonnaise de Vektor servie en live est toute aussi bonne qu’en studio. Le groupe est très pro et reste assez statique, même si de temps en temps les gratteux montent haut leur guitare et haranguent le public. La fosse est dans un premier temps surprise, puis dans un second temps totalement séduite par le groupe, même si deux trois fans d’Exodus et de Sodom restent sceptiques sur les côtés.
On continue dans la bonne came avec Deoxyribonucleic Acid puis vient Ultimate Artificer, tirée du prochain CD. Et malheureusement, comme prévu, ça passe moins bien. La faute à un côté plus rentre-dedans qui laisse apparaître un certain manque d’inspiration ou de prise de risque. Mais occultons cette fausse note car le groupe enchaine avec Tetrastructural Minds qui fait bouillir la fosse avec son riffing catchy inimitable. Le batteur ne joue d’avec un tom basse, ce qui créer un gros contraste entre les frappes sur la caisse claire et sur le-dit tom. Du coup la rythmique est parfaitement identifiable et permet de ne pas se perdre en chemin quand on ne connait pas les morceaux (qui possèdent parfois des parties alambiquées). Le son est bien balancé maintenant. Après deux groupes, le Glazart à trouvé les bons réglages.
Mais revenons à nos moutons avec The Cygnus Terminal, second morceau du nouveau skeud qui est plus inspiré que le précédent, mais n’arrive pas au niveau de composition d’un Black Future qui débarque juste derrière. Les courts temps morts sont l’occasion pour le groupe de remercier le public et de donner son ressenti immédiat sur le show. Un groupe qui se donne l’air détendu mais qui reste quand même très calme et appliqué. On continue de casser le rythme du set avec des nouveaux titre puisque Psychotropia est jouée et … ha non, celle là est vraiment cool et rassure un peu. La fin du set arrive et ça part en gros délire puisque Accelerating Universe est lâchée en pâture au public. Cette pépite de 13 minute résume bien le groupe : C'est inspiré, c'est cohérent, c'est technique. C'est rafraîchissant. Ca te prend à contre-pied tout en te tenant par la main dès que ça s’éloigne des sentiers battus. Et puis on a pu constater que le front-man David DiSanto brise bel et bien des verres avec sa voix, même en live.
Quand ils apprennent qu’il leur reste assez de temps pour faire un rappel, les zikos ont la banane et vont clôturer leur set par un Asteroid plein d’envie où ils se permettent de se lâcher un peu. La température augmente encore un peu dans le Glazart où le public balance tout ce qu’il lui reste. Allez, on pose les guitares, on tape dans les mains et on baisse le rideau.
Pfoua ! Quelle claque. Vektor marche-t-il en live ? Assurément, leur univers est compatible avec la scène. Le jeu est de qualité et avec un bon son certaines compos sont sublimées et exposent aux curieux le génie de ce groupe. En revanche, on a un peu peur quand à la teneur de la troisième galette qui arrive l’année prochaine. Cela fait 6 ans que Vektor n’a rien sorti, et que la majeure partie de leur titres de oufs sont tirés de démos. Vous voyez où je veux en venir ? Vektor n’a pas composé de tuerie depuis un paquet de temps, et le nouveau matos que l’on a pour l’instant pu se mettre sous la dent est poussif, tant sur Youtube qu’en live.
Mais ce point négatif est noyé dans la masse d’éloges que l’on peut faire à Vektor ce soir. Et vu le nombre de gus arborant un T-shirt du groupe le lendemain à La Cigale, il semble que le contrat ait été rempli. Vektor s’est fait attendre en Europe, mais ça valait la peine. Espérons maintenant ne pas attendre le 6ème skeud pour les revoir dans nos contrées. Merci à un Angelus Apatrida toujours solide, et au jeune Distillator qui ne se laisse pas impressionner. Enfin, merci à Garmonbozia pour l’orga au poil de cette date !
Cosmic Cortex
Deoxyribonucleic Acid
Ultimate Artificer
Tetrastructural Minds
Cygnus Terminal
Black Future
Psychotropia
Accelerating Universe
Asteroid