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Album

14 novembre 2015 - DarkMorue

Black Bleeding

A Bright Future

LabelAutoproduit / Nihilistic Holocaust
styleHeavy / Punk / Extrême
formatAlbum
paysBelgique
sortieseptembre 2014
La note de
DarkMorue
8.5/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

On connaît tous un gros con dans la scène Metal. Mais si, vous le voyez, celui-là, l'autre pilier de bar qui suinte le whisky, qui est plus vieux que toi peu importe quel âge t'as, squatte le milieu depuis des lustres et, aussi gentil et accueillant qu'il puisse être, est le mec le plus borné de tous les temps. Le genre de gars qui va te soutenir que si c'est pas deux guitares, une basse, une batterie et du chant c'est pas du Metal, que le Metal Sympho ou Prog ça existe pas, qui crache sur tous les métissages ainsi sur l'électro et le rap parce que pour lui ça se limite à David Guetta et Sexion d'Assaut. Un bon gars mais que tu te demandes comment il a pu survivre 40 ans en écoutant rien d'autre que Venom et Sepultura. Déjà qu'écouter seulement du Metal pendant 1 semaine j'ai du mal, lui on ose pas trop imaginer l'état de son cerveau. Le mec avec qui on parle sans trop lui en demander pendant 5min, on découvre deux trucs sympas oubliés de tous, et on repart en lui foutant une tape sur l'épaule parce qu'il nous a quand même payé deux pintes et qu'il reste gentil dans le fond. Sauf si c'est un fan de Slayer. Parce qu'il y a rien de pire qu'un fan de Slayer.

Et ce mec-là, je pense que si t'as envie de lui donner une belle trique et gagner son respect en lui foutant sous le nez un truc récent qu'il connaît pas, tu peux tout de suite te ruer sur Black Bleeding. Tu lui mets "It's Good To Be A King" dans les esgourdes, avec son intro qui fait semblant de venir des States, et c'est parti pour 4min30 de cavalcade Heavy Metal à tendance Trve qui fait lever le poing et sent la gnôle, qui fait autant penser aux derniers Darkthrone qu'à Midnight et consorts. Ouaip, d'un coup ça calme. Et là, on se demande tous d'où sort cette boucherie qui pue le rock'n'roll comme pas permis ? Eh ben ça vient juste de Belgique, pour un groupe qui a désormais plus de 15ans d'existence et deux autres albums au compteur. Forts d'une sortie tous les 5-6 ans, ces gaillards nous balancent donc ici leur album le plus abouti (bien que les deux autres soient fortement recommandables), et vont même raconter sur leur Bandcamp qu'ils sont motivés pour jouer seulement en échange de bière un peu partout tellement ils ont envie de fouler les planches pour casser des gueules. Voilà qui pose le décor.

On est donc devant un mélange totalement explosif de Metal Extrême totalement perché revu à la sauce Punk qui se prend pas la tête. Un premier titre qui fédère avec des WOOOOOH WOHO WOHO gras au gosier bien imbibé, et on enchaîne. On trouve là dedans absolument tout et n'importe quoi pourvu que ça agresse et donne envie de sauter partout. Copulation improbable sur une base Heavy Metal qui a aucune hésitation à blastouiller dans tous les sens ou sortir des passages complètement Black Metal ("Zealousness of the Convert" qui se la joue Evil avant de repartir en leads urgentes), c'est juste une expérience à vivre ayant le titre d'album le plus énergique de l'année. Enfin de l'année dernière mais bon, avec la réédition cassette de Nihilistic Holocaust cette année on va dire que ça compte. Entre la fougue ultime d'une "The Curse of Self-Respect" qui manque de se muer en Stoner mais en fait non, ou "Habay Cock City / Athus Toxs City" et son intro claire gentiment fausse avant une accélération le fond des narines bourré de speed, on a de quoi en casser du mobilier. Et en plus on termine le tout sur une pièce de 7min30 qui fait monter la pression avant de décharger violemment.

Bref, donc vous voyez un peu le bestiau. Un truc hystérique, avec une production puissante mais qui sent l'artisanal, et qui se veut juste profondément Metal jusqu'au bout des cordes. Un truc qui fera bander des intégristes ultimes qui n'en percevront probablement pas le second degré et humour assez omniprésent. Qui mettra tout le monde d'accord ou presque juste pour son assemblage de violence, d'esprit Punk et de leads purement Heavy à l'ancienne, typiquement l'album Old School qui fleure à mort les années 80 mais qu'on aurait jamais pu trouver dans les années 80 de part ses idées et écarts de styles résolument modernes. Donc maintenant vous savez quoi faire hein, vous faites un tour sur leur Bandcamp (le mot est en jaune, ça veut dire qu'il faut cliquer dessus) et vous achetez l'album en digital, suite à quoi vous recevrez même par la poste un exemplaire physique. Et si vous êtes vraiment un vrai, y'a aussi la version cassette genre là, juste là. Et accessoirement si t'es dans une asso, tu viens les faire jouer en France, là maintenant. T'y perds un pack de Kro, et tu gagnes du respect. Merci. Et non personne m'a payé pour écrire ça, je suis juste en train de me branler sur "Older, Fatter, Balder" et je me dis que ce serait dommage de pas partager. Un problème ?

Tracklist :

1 – A Bright Future
2 – The Curse of Self-Respect
3 – Three More Beers and the Truth
4 – It's Good to Be A King
5 – Older, Fatter, Balder
6 – Zealousness of the Convert
7 – Habay Cock City / Athus Toxs City
8 – Can Food & Weapons