LudwigRGF, chroniqueur et live reporter à dominante Black Metal,mais également Thrash, Death, Grind, Crust et Hardcore, made in Clermont Ferrand!
- Le fanatique ;
- L'amateur ;
- Et le mec qui s'en branle ou ne connaît que vaguement le groupe.
Et ce constat est également valable pour Motörhead. On fête cette année les quarante ans de métier du combo britannique, vingt-troisième album studio, et soixante-dix ans de Lemmy Kilmister. On ne chronique pas Motörhead comme tout autre groupe, car on parle ici d'un pilier fondamental de l'Histoire du Rock'N'Roll et du Metal, le groupe ayant évolué à travers bon nombre d'époques, de phases et de genres. Né à l'époque du Rock Psychédélique et des acides, façonné dans le moule de la culture Heavy Metal Britannique naissante, mature alors que le Thrash en était à ses premiers balbutiements, Motörhead fait partie intégrante des fondations de la musique "extrême" moderne.
Certains avancent que Motörhead ressert le même gratin à chaque album. On ne va pas nier que l'on retrouve une logique, des riffs, un sens du rythme et des titres qui au premier abord se ressemblent beaucoup, mais c'est bien pour cela qu'il faut prendre le temps et plusieurs écoutes pour discerner les subtilités d'un album sur l'autre. Le son de Motörhead évolue, le groupe semble constamment fonctionner par "phases" de trois ou quatre albums qui partagent un son commun, qui se fondent quelques peu les uns dans les autres, pour arriver sur le dernier album de la série, plus abouti du lot. Le dernier lot en date était le quatuor Hammered, Kiss Of Death, Inferno, Motörizer, les deux derniers étant de loin les plus aboutis et plus emblématiques de ce lot, aux sonorités beaucoup plus Metal que Rock'N'Roll.
Encore une fois Motörhead sait renouveller sa recette en gardant les mêmes ingrédients, c'est l'album qu'attendaient les fans déçus par The World Is Yours et ragaillardis par Aftershock. Tous les éléments sont en effet là : la voix toujours aussi singulière de Lemmy, les breaks Heavy de Phil Campbell, le jeu de batterie tout en roulements de Mikkey Dee, et surtout les "Hymnes". Car oui, c'est aussi ça Motörhead, des morceaux cultes sur chaque album, Motörizer avait Rock Out, The World is Yours avait I Know How To Die et Aftershock avait Heartbreaker. Ici nous trouvons encore une fois le chant à entonner une canette à la main avec Victory Or Die, qui est tout aussi clair, concis, que puissant et vibrant. Motörhead nous démontre encore une fois que le Rock'n'Roll se passe de fioritures. La recette est du reste assez simple puisque tout réside dans l'énergie qu'on y investit. La clôture de l'album, une cover de Sympathy For The Devil des Rolling Stones,nous le rappelle d'ailleurs bien. A travers cette reprise, Lemmy semble vouloir nous dire "essayez toujours les jeunes, on a déjà joué ce qui pouvait se faire de mieux à l'époque" comme pour affirmer encore une fois que (comme tous les connards dégarnis se plaisent à le dire à chaque pause clope de n'importe quel concert de France) : "Le Rock'n'Roll c'était mieux avant et on l'a connu".
Tracklist:
1. Victory Or Die
2. Thunder & Lightning
3. Fire Storm Hotel
4. Shoot Out all of Your Lights
5. The Devil (avec Brian May de Queen)
6. Electricity (lyric video ici)
7. Evil Eye
8. Teach Them How To Bleed
9. Till The End
10. Tell Me Who To Kill
11. Choking On Your Screams
12. When The Sky Comes Looking For You
13. Sympathy For The Devil (reprise des Rolling Stones)