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Thrice est probablement l’un des meilleurs groupes sur la scène émocore américaine, et le mois dernier ils sortaient leur nouvel album (quatrième) « Vheissu », les fans ont eu 2 bonnes années à attendre pour ce nouvel opus même s'ils ont pu patienter avec le best of-bsides album sorti début 2005. Est-ce que le plaisir d’enregistrer en studio est revenu chez Dustin Kensrue (chanteur et guitariste) ? Je l’espère car c’est avec un plaisir certain que je mets pour la première fois cet album sur ma platine, il y a juste la petite inquiétude passagère et tout à fait normale de savoir si le quatuor américain a réussi à faire aussi bien que leur très bon « The Artis In The Ambulance ».
Mais la première chanson de « Vheissu », qui est aussi le premier single de l’album, « The Image Of The Invisible », me rassure tout de suite (enfin pour l’instant). C’est un gros punk à la Rise Against que nous sort le groupe de Orange County, un de ces punks ultra efficaces avec une voix très saturée et des chœurs aussi magnifiques que virils (au moins dans le couplet). Les riffs de Teppei Teranishi sont géniaux, ils ne donnent pas l’impression d’être joué par une guitare mais par un violon, c’est impressionnant, très bien trouvé, et ça donne une originalité très forte au morceau. A ce moment je me dis donc que le mentor de Thrice, Andy Greene, a eu raison de l’émocore que jouait le groupe avant et les a amené vers le punk, son domaine de prédilection, ce qui leur va aussi bien. Mais il n’en est rien, car tout de suite après, avec « Between The End And Where We Lie », on change totalement de style, et on plonge vers un rock calme sur les couplets avec un clavier (joué par Teppei) très présent, plus émo sur les refrains, avec des guitares légèrement plus lourdes, mais restant très lent par rapport à ce que j’ai entendu au début.
Et ça continue avec la chanson suivante, « The Earth Will Check », dont l’intro ressemble presque à du Coldplay, mais finalement et heureusement, on peut très rapidement apprécier les premiers cris, de Dustin qui sont absolument sompteux et peu habituels pour l’émo puisque il pousse des cris très rauques (alors que je suis habitué à beaucoup plus aigu). La fin du morceau est magnifique, Thrice nous sert avec ses guitares très lourdes et ses riffs très travaillés un metalcore impressionnant, comme on en avait sur certains passages de « The Artist In The Ambulance ». Sur « Vheissu », Thrice nous sort une structure de chanson assez étonnante puisque sur « For Miles » (et son début absolument sublime au piano ressemblant à une balade très émouvante), « Hold Fast Hope » ou encore « Stand And Feel Your Worth » (dont les cris finals sont impressionnants et extrêmement bien mixés), la première moitié de la chanson est un mélange de pop et de rock, avec un piano très présent et une voix chantée magnifique, et puis la deuxième Dustin se met à cirer, pour mon plus grand plaisir d’ailleurs, et les guitares deviennent très lourdes jouant des riffs très beaux.
La première constatation après l'écoute de « Vheissu » c’est que Thrice s’est drôlement calmé, et c’est un petit peu décevant pour un groupe aussi « violent » dans ces précédents albums de produire quelques chansons comme « Like Moths To Flame » ou « Music Box » qui malgré son excellent sampler, s’apparente plus à de la soupe écoutable uniquement à la radio. Il y a certes quelques bons morceaux sur cet album (dont « Atlantic » qui est un très bon modèle d'émo), mais il y a aussi vraiment beaucoup moins bon, et c’est vraiment dommage.
1. Image of the Invisible
2. Between the End and Where We Lie
3. Earth Will Shake
4. Atlantic
5. For Miles
6. Hold Fast Hope
7. Music Box
8. Like Moths to Flame
9. Of Dust and Nations
10. Stand and Feel Your Worth
11. Red Sky