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Après la sortie de « Biocarbon Amalgamate » en début d’année 2005, Revok n’a vraiment pas chômé pour nous sortir ce mois si son nouvel EP, « Program Medics And Cathode Clinics ». Et il faut dire ce qui est j’ai accroché dès la première écoute, tant la musique est originale et sort un peu de ce que l’on entend en permanence dans le petit monde émo-screamo-post hardcore. Ce n’est pas un nouveau genre qu’invente les franciliens de Revok mais presque, ce qu’ils font étant totalement décalé, mais génial. Le style est très difficile à décrire parce qu’ils se servent de beaucoup d’influences allant du screamo et post hardcore, la plus flagrante, au rock en passant par le punk et l’émo, ça reste dans le registre du rock mais c’est plus violent, screamo est peut être ce qu’il va le mieux à la formation française parce que c’est, par défaut, le style qui le moins loin de leur musique.
Par rapport à leur précédente sortie, les compos sont restées les même en terme de tristesse, de dépression (dépressif s’abstenir car risque d’augmenter le mal), leur morceaux sont très sombres, et l’univers que crée le groupe sur « Program Medics And Cathode Clinics » est très oppressant, on s’en rend totalement compte au milieu de « Long Lost Art » où le passage avec des guitares presque pop est extrêmement agréable, et que l’on pourrait interprété comme une sortie tant on se sent oppressé par le début de chanson. On retrouve cette impression à la fin de la dernière chanson, « Death Conception Of Life » avec ses riffs à la limite du supportable.
Les guitares véhiculent la même tristesse que celles de Envy, elles ne sont jamais très violentes, excepté sur l’intro de « Akinesy » qui est presque hardcore. Elles sont juste saturées comme il faut pour ne pas paraître trop lourdes, ni trop rocky, c’est un savant dosage que Revok a l’air de maîtriser parfaitement. La voix de Fabien et la production jouent aussi beaucoup sur les émotions dégagées par le groupe. En effet la production qui est d’ailleurs très propre pour quelque chose de fait maison, met un peu la voix en retrait ce qui nous oblige à faire un effort pour bien l’entendre, et accentue les guitares. Ces chants qui sont absolument impressionnants, et qui n’étaient pas spécialement matures sur leur premier EP, deviennent une arme musicale pour Revok. On pourrait rapprocher les cris à ceux de Benjamin Perri (de From Autumn To Ashes), par leur gravité et la voix chantée (surtout à la fin de « Long Lost Art ») à celle de James Munoz (de The Bled).
Les influences punks sont flagrantes sur « Death Conception Of Life », où en plein milieu du morceau on l’impression d’entendre du The Turbo A.C.’s. Ca peut paraître étonnant comme ça mais ça rend très bien à l’écoute.
Revok est un très jeune groupe (la formation remonte à 2003) mais avec un avenir très grand si ils réussisent à garder intact leur originalité et surtout leurs compositions aussi sombre (ce qui fait beaucoup du charme de Revok).
1. Akinesy
2. A Long Lost Art
3. Program Medics And Cathode Clinics
4. Death COnception Of Life