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Après un premier album des plus prometteurs, on était en droit d’attendre beaucoup de la part des hollandais de Detonation tant le groupe avait séduit à l’aide de ses sublimes mélodies et de ses riffs death / thrash incisifs dans la lignée des vieux albums de Dark Tranquillity. Cette fois-ci, le groupe pousse plus loin l’expérimentation et se détache de ses (trop) fortes influences pour nous pondre un album bien plus personnel !
Certes, on retrouve encore de très fortes influences de l’album The Gallery des DT dans ce Portals To Uphobia que ce soit du point de vue de la similarité des voix des deux chanteurs (c’est à s’y méprendre par moment !), mais également dans les structures des morceaux les plus énergiques où l’on ne peut s’empêcher de penser aux Suédois lorsqu’on écoute les rythmiques death et les mélodies lyriques d’un titre comme Into Sulphur I Descent ou Portals To Uphobia.
Néanmoins, on sent une réelle volonté du groupe de s’éloigner des schémas classiques de leur mentor pour nous pondre un second opus plus original, plus surprenant et surtout bien plus technique. En effet, sur An Epic Defiance, les hollandais nous avaient démontrés avec brio leur grande technicité, pourtant cette fois-ci, ils se surpassent en nous sortant des plans bien plus techniques qu’auparavant mais surtout bien plus travaillés. Ainsi, on retrouve une excellente piste instrumentale aux influences flamencos sur Lost Euphoria Part III où guitares sèches et électriques s’entrecroisent pour un rendu lourd, lent, psychédélique mais sublime. Mais le nouveau Detonation ce n’est pas seulement des plans acoustiques, c’est également des structures repensées qui rompent (partiellement) avec les clichés du death mélo, des passages plus sombres précédents des leads entêtantes et légèrement plus rapide que celles de Dark Tranquillity comme sur End of Sight, End Of Fears.
Le groupe a également gagné en maturité, jouant d’avantage avec les variations de tempos alternant blasts sauvages avec des plans plus thrash, mais aussi bien plus mélodique voire avec des soli techniques comme l’atteste l’excellente et ô combien riche The Loss Of Motion Control.
Toutefois, et oui, car comme souvent il y a un horrible mais qui vient gâcher la fête, malgré la plus grande prise de risques prise par les hollandais, l’album a perdu en intensité. Certes, sur le plan technique, c’est bien meilleur que leur première mouture, pourtant, il manque ce petit quelque chose – sûrement emprunté aux Suédois - que l’on retrouve dans trop peu de morceaux. Ainsi, Solitude Reflected est l’un des meilleurs morceaux de ce Portals To Uphobia, mais c’est également le titre qui se rapproche le plus de la discographie de la bande de Mikael Stanne.
Detonation a donc su trouver une identité qui leur est propre, s’éloignant quelque peu de leur affiliation avec Dark Tranquillity prodiguant un death mélodique plus technique et plus sombre qu’auparavant. Pourtant, en s’éloignant des traces du maître, la musique de l’élève a quelque perdu en intensité, ce qui est dommage car on n’était pas loin de l’album de l’année.
Les hollandais ont encore quelques progrès à faire avant d’accéder aux firmaments des dieux du death mélo Suédois (At The Gates, In Flames, Dark Tranquillity et consorts…) mais il est clair qu’on n’a pas fini d’entendre parler de ce groupe qui en garde encore beaucoup sous le pied !
1. Into Sulphur I Descend
2. Portals to Uphobia
3. Structural Deceit
4. Chaos Banished
5. End Of Sight, End Of Fears
6. Lost Euphoria part III
7. The Loss of Motion Control
8. Solitude Reflected
9. Beyond the Margin
10. The Source to Delve