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Album

27 octobre 2015 - Nostalmaniac

Iron Kingdom

Ride for Glory

LabelAutoproduction
styleHeavy Metal
formatAlbum
paysCanada
sortiejuillet 2015
La note de
Nostalmaniac
8/10


Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

La scène Heavy Metal canadienne est loin de s’éssoufler, bien au contraire ! Rien qu’à Toronto (terre natale de Anvil !), on trouve de nombreuses formations dont certaines bien connues par chez nous comme Skull Fist et Cauldron ou bien encore Midnight Malice et Axxion pour les plus connaisseurs. Toutefois, le groupe qui nous intéresse aujourd’hui nous vient de Colombie-Britannique, à l’Ouest du Canada. Fondé en 2011 du côté de Surrey, Iron Kingdom n'en est pas à son coup d'essai et sort cette année sa troisième galette. Son prédécesseur, « Gates of Eternity » (2013), leur avait permis d’organiser une première tournée européenne l’année dernière et de jouer en ouverture du réputé festival Keep It True, grand-messe allemande des nostalgiques et des passionnés.

Déjà, fini les pochettes de mauvais goût ! Le groupe a fait appel cette fois-ci à l’artiste britannique Alan Lathwell (qui a déjà collaboré avec Helcaraxë et Midnight Priest). Le resultat est magnifique et plante immédiatement le décor de ce nouvel opus. En effet, « Ride for Glory » a pour thème principale les guerriers à travers l’Histoire (Leif Erickson, Triệu Thị Trinh, Vlad III l'Empaleur ou encore les Samouraïs).

Musicalement, en revanche, la formule ne change pas vraiment par rapport aux précédents efforts du groupe. Si le quatuor cite volontiers 
RushScorpions ou Judas Priest parmi ses influences, la plus évidente reste celle d’Iron Maiden. À commencer par l'introduction instrumentale (On the Eve of Battle) dans la lignée de "The Ides of March", assez accrocheuse. Encore une fois, le groupe canadien ne se cantonne pas à des formats courts et ses figures imposées. Preuve en est avec le premier morceau dédié à l'explorateur islandais Leif Erikson (7'34 au compteur). Ses riffs gallopants et la basse mise en avant ne tromperont pas les fans du groupe phare de la NWOBHM. Cependant, et au contraire de nombreuses autres formations du genre, Iron Kingdom a bien saisi le sens de la mélodie des Anglais. Les soli et les interludes sont prenants et donnent ainsi plus de profondeur au caractère épique de leur Heavy Metal. De même, si l'ombre de « Powerslave » est planante sur le morceau-titre, le vocaliste et guitariste Chris Osterman n'est pas pour autant un sosie vocal de Bruce Dickinson. Son chant expressif évoque plutôt un croisement entre John Arch (ex-Fates Warning) et Michael Kiske (ex-Helloween) ! Le genre de chant qui ne fait pas vraiment l'unanmité : ça passe ou ça casse.

Moins brouillonne qu'auparavant, l'écriture est plus réfléchie comme sur "Lady Triệu and the Kingdom Of Wu" qui alterne parfaitement mélancolie et révolte (ce magnifique solo à mi-parcours) ou le plus frondeur "The Samurai". Il faut bien avouer qu'on a du mal à s'ennuyer tant le contenu est riche. Bien sûr, soyons clair, on reste dans un registre Heavy Metal dont le profond enracinement est assumé. Sans crier au génie, on peut parler de talent et c'est bien ce qui fait la différence dans cette scène dite
traditionnelle qui a toujours existée contre vents et marées. La seconde moitié de l'album est tout aussi excitante. "Night Attack", qui s'inspire directement de l'attaque éclair des forces de Vlad III l'Empaleur contre l'armée ottomane, brille par son côté haletant renforcé par des soli encore judicieusement disposés. L'instrumental qui suit ("A Call to Arms") ne casse pas la dynamique et sert de prologue à "The Veiled Knight" à l'ambiance baignée de mystères. Plus complexe, ses guitares jumelles flirtent avec des soli déchirants. Une conclusion de haute volée !

En résumé, « Ride for Glory » est un disque bien écrit et plus mature qui ravira les amateurs de Heavy Metal traditionnel. Son thème épique n'est pas un leurre. Les compos sont assez bien travaillées pour nous faire ressentir la révolte, le feu de la bataille ou encore la soif de la liberté... et de gloire bien entendu. De plus, la production est plus propre et valorise ainsi mieux les guitares et la batterie même si cette dernière sonne encore un poil synthétique. Rien de bien facheux dans l'ensemble. Malgré qu'il y puise son influence (l'incontournable « Powerslave » en tête), cette nouvelle offrande est loin d'être un enième hommage insipide au Iron Maiden post-Di Anno et Iron Kingdom ne se destine apparemment pas à être un sous-White Wizzard. Tant mieux !

Tracklist:
1. On The Eve Of Battle
2. Leif Erikson
3. Ride For Glory
4. Lady Triệu and the Kingdom Of Wu
5. The Samurai
6. Night Attack
7. A Call to Arms
8. The Veiled Knight