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Il y a des groupes qui marquent, d’autres moins ; The Secret fait partie de cela. Ce combo italien, qui se dit avec de multiples influences allant de Meshuggah à Mogwai, sort un premier album des plus expérimentaux. La pochette peut nous faire penser à un groupe d’atmosphérique, mais c’est bien dans un "genre" de HxC que le groupe opère, mais pas un hardcore conventionnel... Quand on jette une oreille à leur création, on s'aperçoit que c'est très new school, voire même indéfinissable.
Après un titre d’intro à la Cult Of Luna du fait de ses parties aériennes, le groupe nous entraîne dans un style très particulier. La sauvagerie est bien au rendez-vous avec un HxC plutôt efficace très teinté Converge ; en effet, on retrouve le côté très oppressant et stressant des américains. De gros riffs convergiens sont présents sur tout l’album, avec des exemples fragrants comme sur "Memento Mori" ou "Close to Me, Inside My Heart". Vous savez, ces riffs qui nous glacent le sang une fois passés dans nos esgourdes ? Et bien, The Secret les affectionne tout particulièrement, pour nos plus grand plaisir. Mais comme je vous le disais, la formation sait aussi bien exécuter un son détonant de bestialité que des parties avec des atmosphères aériennes et pesantes. Ce double jeu permet une grande diversité, alternant ainsi deux styles presque totalement opposés. Mais les influences de Meshuggah se sont aussi sentir du fait de la complexité et la déstructuration la plus totale dans les compos, de la même façon qu’est d’ailleurs la musique de Converge.
Cependant le chant est trop mis en retrait, ce qui n’est pas sans me remémorer un style de chant auquel j’adhère. Le vocaliste Marco Coslovich (le seul membre n’ayant pas un nom à consonance italienne) a un timbre post-core, similaire à un chanteur que je connais mais dont il m’était impossible de retrouver le nom… Mais c’est en fait le timbre de Jaja de Nostromo auquel je pensais ; en effet, à égal de ce dernier, ce chanteur utilise une voix étouffée. C’est avec regret que l’on attendra le septième titre, "Pretty Girls Make Graves", pour entendre un (magnifique) chant clair.
Malgré ces quelques points forts, cette formation a une bête noire ; bien que variée, leur musique reflète un style un peu trop linéaire. L’album défile et quelques minutes plus tard, quand on regarde à quel titre on est, on se dit ; « Tiens, déjà la cinquième ? J’aurais pourtant juré que l’on était encore à la deuxième ». Comme vous l’avez compris, la variété musicale de la formation est à la fois son point fort et son point faible. Ceci reste tout de même inquiétant de ne pas sentir le changement d’un titre à un autre… Mais cela peut être vu de deux façons : d’une part, en se disant que ça signifie une certaine continuité, mais d’autre part, que cet album est bien trop rébarbatif ! Pensée qui se confirme, car même si toutes les compos sont bonnes, on a déjà l’impression de les avoir déjà toutes entendues dix fois.
Ca me fait du mal de dire du mal d’un album qui (dans le fond), n’est pas si mauvais que ça. S’étant de plus essayer à un style où, très peu voire même aucun groupe avait mis les pieds jusqu’à présent, ce premier effort mérite le respect, mais pas encore la prosternation ! En espérant que ce jeune groupe tente plus dans le futur, d’améliorer le fait de ne pas spécialement différencier un titre d’un autre. Un groupe à suivre…
1. The Long Night Of Mademoiselle Victorine Lafourcade
2. Memento Mori
3. Close To Me, Inside My Heart
4. Fire Isn't Always Meant To Burn
5. The Last One
6. Segue
7. Pretty Girls Make Graves
8. Oslo