Di Sab

Chronique écrite dans la douleur. Tout était bien parti pourtant putain ! Dixie Dave est la personnification même du sludge de COTOREP du Deep South et fait mouche à chaque fois (sauf peut être lorsqu’il se tire dans le doigt de pied en nettoyant son flingue) : entre Buzzoven et son phénoménal At a Loss, Bongzilla et les 4 premiers Weedeater, on pensait que ça allait le faire une fois de plus, qu’on ne serait pas être surpris mais qu’on allait crouler tout de même sous des riffs bien poisseux… eh bah il faut un début à tout, et voilà, here we are, Dixie Dave a sorti le premier disque vraiment chiant de sa vie.

Je pourrais m’arrêter là, tellement il n’y a strictement rien à dire sur cet album à part qu’il est monstrueusement ennuyeux et tellement décevant quand on voit ce qui le précède. Le titre faisait envie en plus ! Goliathan bordel ! Tu t’attends à un bon gros colosse sonore bien vénère qui va te dire « ramasse ta nuque et va te laver…et je te le répéterai pas ! » mais non ! Tu ramasses rien du tout, tu t’emmerdes juste de A à Z.

Dès le titre d’ouverture (Processionnal) ça sentait le traquenard : une espèce de son d’orgue synthétique ultra cheap tout droit sorti d’un synthé Casino… ça surprend, et pas agréablement. Mais une mauvaise intro n’est pas toujours synonyme de mauvais album. Malheureusement les choses ne s’arrangent pas avec Goliathan malgré ce son de basse reconnaissable entre mille. Plus généralement, les compositions qui n’excèdent pas les 5 minutes ont un sale goût d’inachevé (Cain Enabler en est le parfait exemple), en plus de ne pas contenir de moments mémorables. Quant au mix, la guitare n’est pas assez mise en avant, la structure rythmique y perd donc forcément en compacité. On se surprend à penser à And Justice for y’all avec nostalgie.

Cet album continent néanmoins quelques bonnes choses : la basse est pachydermique et est ici bien mise en valeur, ce qui est plaisant. Dixie Dave est, quant à lui, toujours autant habité et délivre une très bonne performance vocale, il suffit d’écouter la fiévreuse Bully pour s’en convaincre. A noter également la meilleure piste, l’excellent Battered&Fried, un morceau où le banjo et l’harmonica se mêlent au son de cannettes de bières que l’on ouvre, ambiance redneck à la Délivrance garantie.

Ennuyeux dans ses pistes les plus sludgy, la faute à un cruel manque d’inspiration, Goliathan ne nous marque pas. Les expérimentations peuvent être totalement ratées (Processionnal) ou très réussies (Battered&Fried) ce qui fait que globalement, la demi-heure s’écoule sans être un supplice auditif, mais à son terme, nous ne retenons absolument rien. Weedeater propose ici un album fort moyen et confirme que 2015 sera probablement une année bien moins riche que 2014 pour les fans de gras...et en général pour les fans de metal. Pentagram, au secours! 

Tracklist:
Processionnal
Goliathan
Cain Enabler
Bow Down
Battered&Fried
Clow of the Sloth
Bully
Joseph (All talk)
Reprise
Benaddiction