Ascension + Bölzer + Vassafor + Dysangelium
Clé de Voûte - Saint-Etienne
Voilà bien deux mois que ce concert a été annoncé par Wintermoon Productions, incontournable dans la région et toujours sur les bons coups. Les amateurs affûtés de la scène underground n’ont pas mis longtemps à se rendre compte de la qualité de l’affiche proposée, d’obédience occulte : Ascension, Bölzer, Vassafor et Dysangelium. Elle n’aura pourtant pas attiré grand monde, à peine 80 personnes, milieu de semaine oblige, probablement. Les hostilités se déroulent à l’habituelle Clé de Voûte de Saint-Etienne, offrant un cadre tout trouvé au registre pratiqué ce soir avec son décor de pierres.
Un décor idéal pour agrémenter la prestation des trois premiers groupes. Un autel où trônent crâne de bouc et bougies, sobre mais efficace. C’est dans ces conditions que démarre le set de Dysangelium, avec la traditionnelle demi-heure de retard ici. Les allemands sont assez nouveaux dans le milieu même si leur démonstration ne va pas du tout le laisser transparaitre tant celle-ci va s’avérer carrée et professionnelle. Après seulement trois démos, le quintet d’outre-Rhin a sorti l’année dernière leur premier opus « Thánatos Áskēsis » sur l’excellent label World Terror Committee (WTC), que je recommande vivement, soit dit en passant. Ce sont les titres de cet opus que les teutons sont venus défendre en partie ce soir. Et quel set ! Les compositions délivrées par Dysangelium se sont révélées furieusement efficaces et prenantes, des riffs aiguisés, une batterie assommante et surtout une énorme prestation du vocaliste ; une voix puissante, profonde et un bonhomme possédé de bout en bout. Occulte et malsain, voilà les deux mots pour résumer la performance des allemands. Le meilleur groupe de la soirée pour ce qui me concerne.
Setlist :
Chaomega
Obelisk Of The Sevencrowned Son
Words Like Flames
Gateways To Necromancy
Ace Obscuritas Incarna
I Am The Witness, I Am The Servant
Au tour des néozélandais de Vassafor de fouler les planches de la Clé de Voûte. L’imposant leader « VK » me dit quelque chose…après vérification, il était bien déjà venu ici l’année dernière pour participer à un bout de set avec Pseudogod en tant que guitariste. Aujourd’hui, il va jouer les premiers rôles en tant que vocaliste-guitariste, arborant d’ailleurs un crâne de bouc en guise de pendentif. On peut dire que le quatuor n’a pas l’intention de bricoler ce soir. Les locataires d’Auckland nous ont balancé un Black/Death old school de très bonne facture, jouant entre les instants lents, lourds et mystérieux et les passages très rapides, presque épileptiques, avec quelques soli supersoniques de la vieille époque. C’est primaire et direct, aussi bien au niveau des instruments que de la voix, l’individu grommelant ses incantations morbides. A classer à côté des Teitanblood, Diocletan et Grave Upheaval. Très bonne démonstration !
Setlist :
Rites of Ascension
Elegy of the accurser
Sunya
Craft of dissolution
Crowned in irradiated asches
Tormentum aeturnum
Manifestement, les gens sont venus pour Bölzer ce soir. Avec seulement deux EP et une démo, le duo fait l’objet d’un certain engouement de la part du public. Alors certes, de ce que j’ai écouté c’est plutôt correct voire bon, mais j’ai du mal à comprendre toutes ces masturbations au sujet de Bölzer (au même titre que les Baise ma Hache, Deathspell Omega et tous ces trucs-là). Le mieux est donc de juger par leur prestation de ce soir. Déjà, rendons honneur à ce brave KzR qui occupe seul la scène avec sa guitare et sa voix, à la manière d’un Dagon (Inquisition). L’individu, fortement tatoué, se démène comme il peut, avec bon nombre de rictus quand on y prête attention. Les suisses vont couvrir l’ensemble de leur discographie avec un jeu bien propre à eux, un Black/Death un soupçon thrash. Mais à vrai dire, à part leur premier titre « Coronal Mass Ejaculation » qui va me faire tapoter du pied, ça ne va pas décoller chez moi. Du coup on va attendre sagement la fin du set…
Setlist :
Coronal Mass Ejaculation
Steppes
Roman Acupuncture
Soul eclipse
+/- oo
Entranced by the Wolfshook
Zeus - Seducer of Hearts
La salle s’est donc partiellement vidée au moment d’accueillir la tête d’affiche, Ascension. Les allemands, bien que dans l’ombre d’un Watain, se sont faits un nom dans le milieu avec leur Black Metal orthodoxe, notamment par leurs deux albums en date : Consolamentum et The dead of the world, sortis chez World Terror Committee (oui, encore ce label !), dont sont issus les morceaux interprétés ce soir. Pendant environ une heure, le quintet va nous délivrer leur musique emplie d’occultisme, dans une violence hypnotique. Les riffs sont incisifs, parfois même vicieux comme ce petit crochet sur « Death’s golden temple », ponctués par quelques soli à l’instar de leurs mentors suédois. Le vocaliste, tout de blanc vêtu (que j’ai cru en pyjama lors de sa montée sur scène !), démontre toute son inexpressivité, tandis que ses acolytes sont entièrement grimés de noir. Sans être particulièrement transcendants, les allemands nous ont distillé un show correct.
Setlist :
Intro
The silence of Abel
Deathless light
Fire & faith
Interlude
Angel of the burning sun
The dark tomb shines
Death’s golden temple
With burning tongues
Mortui mundi
Une bien bonne soirée avec une affiche qui aura dans l’ensemble tenu toutes ses promesses. On regrettera la faible affluence cependant. Merci à ceux qui sont venus et aux groupes. Merci à Wintermoon Productions, s’acharnant à organiser ce type d’événement, pour le plaisir de ceux qui se donnent la peine de venir…