Sale Freux + Malcuidant + Neptrecus + Mortis Mutilati
Le Klub - Paris
Dans l'équipe car il était là avant.
En ce dimanche 22 février, on peut trouver un bout de campagne à Paris, Sale Freux vient y vagabonder afin d'y exécuter sa première représentation ! Organisé par Pavillon Noir Asso, le concert se déroule au Klub, l’exiguïté de cette cave est tout à fait adéquate pour ce genre de soirée. D'autant plus que le Klub affiche complet ce soir, avec des personnes venant d'horizons divers. Comme Nantes, Lille, les Pyrénées voire même de... New York, rien que ça ! Tout est donc réuni pour que le concert se déroule sous les meilleurs hospices. Et ce fut le cas ! Car on est bien passé de la soirée en mode « tiens, Sale Freux donne son premier concert, il faut voir ce que ça donne » à une putain de date de Black Metal, la meilleure que j'ai fait depuis un moment !
Après une intro sur Funeral of Queen Mary D'Henry Purcell (l'original, pas la version d’Orange Mécanique ) où sont mêlés des hurlements de douleur féminins, Mortis Mutilati entame son concert. Mené par un frontman vêtu de guenilles et aux yeux blancs et livides, la musique jouée est elle aussi à cette image: un Black Metal sale et mélancolique, le genre qui s'écoute attentivement pour se laisser transporter. Devant une assistance déjà bien fournie, Mortis Mutilati va accentuer son set sur leur dernier album en date, Nameless Here for Evermore, mais n'oublie pas un bref retour sur Sombre neurasthénie et surtout va nous proposer deux extraits de son album à venir en mai avec Morte et Ophelia. Le set se termine avec une reprise de G,G, Allin qui fait son petit effet, certains traversant tout la fosse pour venir gueuler les paroles au premier rang.
Intro
Nameless Here for Evermore
Way to End Your Useless Life
Morte
Neige de sang
Taphophilia
Ophelia
Bite It you Scum (G.G.Allin cover)
On laisse tomber les corpsepaint un moment et on monte un drapeau bleu à fleur de lys doré, Neptrecus prend d’assaut la scène pour un black bien plus guerrier devant une fosse d’où s’échappent quelques « vive le roy ». La set list sera principalement axée sur des titres de leur album à sortir très prochainement, ce qui ne rebute pas les fans présents, prompts à suivre le groupe dans ses voyages historiques, revisitant plusieurs passages de l'Histoire de France. Neptrecus alterne passages rapides et violents avec des moments plus épiques, parsemés de solos bien amenés et de riffs incisifs. Recette parfaite pour un black belliqueux et efficace.
Chargez !
Quand le Chassepot rencontre la Dreyse
Auld Alliance
Magna Grecia
Fleurs aux Fusils
Les Cuirassiers de Morsbronn
Neustrie
La soirée monte encore d’un cran avec Malcuidant. Je les avais déjà vus il y a quelques temps, mais boudiou, j’avais pas le souvenir que c’était aussi bon ! Il va vraiment falloir que je me mette sérieusement à ce groupe car deux fois que je vais les voir et deux fois, ils me cueillent avec une belle balayette... Sous l'impulsion de morceaux rapides, avec même parfois des passages à la limite du punk, le public devient bien plus nerveux et commence à lancer les premières grosses mêlées. Mais Malcuidant sait aussi ralentir le tempo, se faisant plus lugubre ou même grandiloquent avec l'aide du second guitariste qui se charge du chant clair épique, dans le style que l'on peut retrouver chez Belenos. C'est violent mais ça sait aussi poser des ambiances quand il le faut pour permettre un contraste énergique sur son Black Metal. Prestation de haut vol qui a permis de chauffer le klub comme pas deux juste avant la prestation du corbeau.
Alors que Sale Freux s’apprête à investir la scène, petite aparté sur le public d'ailleurs, celui-ci est composé à 95% de personnes qui arborent un patch, une casquette ou encore un hoodie à l'effigie de Peste Noire, sûrement que beaucoup ont dû découvrir Sale Freux à la sortie de L'Exil sur la Mesnie Herlequin, du genre, heu... Bah moi... Mais là c'est quand même dans des proportions assez folles.
Un bruit de pluie se fait entendre, les musiciens montent sur scène, un léger corpsepaint sur le visage puis Sale Freux commence son concert sur le cri déchirant de Edelweiss. Pour être honnête, j’avais quelques réserves sur le fait de voir Sale Freux en live, mes appréhensions se portant surtout sur la capacité de Dunkel à reproduire en live son chant, mais surtout ses cris d'écorché... Et le gaillard m’a bluffé en sortant une performance très proche du rendu sur cd ! D'ailleurs, son attitude est en parfaite équation avec l’ambiance de sa musique, constamment une bouteille de vin à la main, se contenant de quelques doigts d’honneurs çà-et-là, ou encore frappe le sol ou sa propre tête quand les montées musicales lui forcent cet acte. Mais surtout il y a zéro communication entre les morceaux, les temps morts d’inter-titres sont comblés par le sample omniprésent de pluie, comme il en est sur l'album La Mélancolie Des Pennes, renforçant ainsi l’ambiance sans qu’elle ne soit elle-même cassée par des interventions inutiles en cette situation.
On commence à réellement sentir le sold-out de ce soir. Le public est devenu bien plus compact que lors des premiers groupes et on se sent bien compressé... Enfin pas moi vu que j'ai mon siège réservé : le caisson de basse ou je sais pas quoi. Ce qui me permet d'assister au concert de très prêt sans être absorbé par les mouvements de la fosse rendue ivre par les émanations alcoolisée du Black Metal de Sale Freux ! Bon, la contrepartie c'est que le concert m'as sûrement rendu stérile. Dommage pour la France...
Après nous avoir éjaculé sa crasse avec ce premier titre, Sale Freux nous emmène errer dans ses méandres avec Averse de Plumes et Un Saule, deux titres bien plus dépressifs. Puis vient le temps de lever son verre car voilà que les guitaristes entament le riff si caractéristique de Santé Nom de Freux ! qui reçoit un énorme accueil de la part du public, les premiers rangs devenant fous dès les premiers « PAC PAC PAC » de la batterie, se vautrant sur scène comme d'autant de clochards dispomaniaques titubants ! Après un final où les « LA LALA LA LALA » sont repris de concert, on laisse cette euphorie enivrée derrière nous car l'alcool devient à nouveau triste et mauvais sur Rats des champs (Rural Black Metal) et ses nombreuse variations de rythmes et d'atmosphères. Si sur CD il est l'un des meilleurs titres du corbeau, on peut noter qu'en live il survole aussi la prestation !
Le concert se termine sur Aux Âmes Éclairées, long morceau de plus de 10 minutes aux riffs entêtants qui figurera sur un prochain album de Sale Freux et qui annonce de l'excellent pour l'avenir du groupe. Après ses ultimes croassements, Dunkel quitte directement la scène laissant ses musiciens finir le concert par une longue partie instrumentale, après prêt d'une heure de rituel intoxiqué..
Pour son tout premier concert, Sale Freux réalise un sans faute par sa performance qui va bien au delà de toutes les attentes. Le seul point à améliorer serait sur ma personne, car ma non consommation de produit éthyliques me donne par moment l’impression d’être un frein ; car pour entrer en osmose totale, avoir les yeux rendus brumeux par les vapeurs d’éthanol devrait être un grand plus. Mais bon vu les épaves se retrouvant parfois sur scène, certains ont profité pour moi haha !
Edelweiss
Averse de Plumes
Un Saule
Santé Nom de Freux
Rats des champs (Rural Black Metal)
Aux Âmes Éclairées