Après avoir sorti un album et atteint le sommet de son œuvre, Centurian, ou plutôt son guitariste et tête pensante Rob Oorthuis, décide qu'il vaut mieux arrêter l'aventure pendant qu'elle est à son top. Il fait alors le choix de stopper le groupe - quittant ainsi Listenable - et récupère au passage Oskar Van Paradijs, bassiste présent sur Liber Zarzax, le batteur Bob Dussel et Niels Adams, chanteur de Prostitute Disfigurement. Le groupe prend alors l’appellation Nox et sort en 2003 un MCD trois titres : Zazaz.
Oorthuis, n'étant probablement jamais content, vire ensuite Oskar et Niels puis rappelle Seth Van de Loo de Severe Torture et Patrick Boleij qui avaient joué sur les premiers enregistrements de Centurian. On se retrouve donc en 2007 avec la sortie d'Ixaxaar, second disque de Nox et premier vrai album.
Si le bassiste fait partie des éternels oubliés du mix, on peut presque en dire autant de la batterie. Elle a un son parfait, cristallin et précis mais malheureusement, elle est bien en retrait par rapport à la guitare et la voix. Un peu plus de puissance aurait mieux mis en valeur le jeu de Dussel. Le chant est parfois un peu linéaire. Oorthuis quant à lui nous démontre qu'il en a encore sous le capot, sortant par la même certains de ses meilleurs riffs.
Musicalement, ceux connaissant l’œuvre de Centurian et/ou ayant pu écouter Zazaz ne seront pas surpris. Pour les autres, Nox pratique le même death metal qu'avant. Brutal, incisif, avec ce riffing typique tapant dans les mediums et les aigus et ces blasts effrénés. Mais pas que. En effet, on constate que le riffing se fait plus thrashy, pour un rendu d'avantage dans l'esprit de la démo Of Purest Fire. On a aussi le droit à quelques arpèges et tremolo dissonants venant tout droit du black metal. Nox se pare ainsi d'une aura bien plus occulte qu'auparavant.
Cette fois-ci, pas de triplette ultime, chaque morceau valant son pesant de cacahuètes, même si je suis tenté de dire que The Jesus Sect se démarque du lot par sa mélodicité plus prononcée. On retrouve l'habituel gimmick consistant à reprendre un ancien riff et à le modifier. L'heureux gagnant est ici l'intro de Conjuration for Choronzon, qui revient au début de Blind Mad God. Nox réenregistre également deux titres de la démo Zazaz (Satan Ex-Machina et Choronzon the Eternal renommé ici en Zacar od Zamran). La technique est elle est aussi plus visible que par le passé, conférant aux titres un coté « chien fou » et éliminant le sentiment de linéarité qui pourrait s'installer. Les soli sont enfin mixés décemment et ne crispent plus comme avant (les fans de Liber Zarzax comprendront).
Libéré de son passé mais conservant tout de même ses acquise Nox sort avec Ixaxaar un album complet, dense et plus maîtrisé que son aîné. L'album est à conseiller à ceux qui préfèrent un death violent et old school, plutôt qu'à ceux qui affectionnent les saccades et autres modernités inutiles. Des disques de cette trempe, on en a pas tous les jours.
1. Choronzonic Chaos Gods
2. Blind Mad God
3. Darkness Undying
4. Zacar Od Zamran
5. Insane Hatred for the Supposed Creator
6. The Jesus Sect
7. Intoxicated with Death
8. Satan Ex Machina
9. Zazaz