Architects + Stray From The Path + Northlane
Maroquinerie - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mercredi 16 avril 2014, la Maroquinerie, charmante salle parisienne du 20ème arrondissement, était comble, archi-comble (sold out même soit environ 500 personnes) pour la venue des anglais de Architects, en pleine tournée de promotion de leur dernier album Lost Forever // Lost Together en compagnie des australiens de Northlane et des américains de Stray From the Path. Il faut dire qu’en plus d’enchainer des albums solides, le groupe aligne les performances live de qualité. Je me rappelle d’ailleurs de la petite claque reçue au Summer Breeze avec une énergie sur scène et un effet démentiel sur le public. Tous les ingrédients pour une bonne soirée étaient donc réunis, et ce d’autant plus qu’il s’agissait de la dernière date de la tournée d'Architects.
Northlane :
A peine arrivé dans la salle, les australiens de Northlane commencent leur setlist d’une trentaine de minutes dans une ambiance déjà chaude. Le groupe distille un metalcore relativement classique, pas toujours très inspiré ni original mais plutôt efficace en live. Il faut dire que lorsqu’on dispose d’un public qui répond à toutes les sollicitations, il suffit bien d’un ou deux riffs bien placés pour foutre tout le monde en l’air. Au surplus, le metalcore est globalement un genre qui rend bien en live, surtout dans les petites salles.
Adrian Fitipaldes, le chanteur, n’est pas très charismatique, de même que les guitaristes qui demeurent relativement immobiles, la largeur de la scène n’aidant pas à l’évolution d’un groupe de cinq membres, il est vrai. En bref, une première partie qui met dans l’ambiance mais qui est loin de m’avoir retournée même si quelques titres comme Quantum Flux ou Aspire sont plutôt bons.
Setlist :
Genesis
Scarab
Aspire
Dream Awake
Worldeater
Windbreaker
Quantum Flux
Stray From the Path :
Après une vingtaine de minutes de balance et un changement de matos, les américains de Stray From the Path débarquent dans une Maroquinerie où la temperature est montée d’un cran, tout comme l’affluence, presque maximale. Et on comprend vite pourquoi. Loin d’être fan de la musique proposée, aux confluents du métalcore, du hardcore et du punk, le groupe a malgré tout une énergie assez énorme sur scène et un frontman qui sait obtenir ce qu’il veut de la fosse, c'est-à-dire le chaos.
Circle pits, mosh à tout va, tout le monde y va de sa séance de sport. Le tout sous un déluge de décibels et un son relativement correct. Andrew Dijorio, cheveux teins en blond, maillot de Messi, court partout, harangue la foule et beugle dans tous les sens. Une prestation assez carrée, efficace même si, sur le fond, la musique est relativement générique. Certains titres comme Bring it Back to the Streets ou encore Mad Girl auront fait leur petit effet.
Setlist :
Badge & a Bullet
Mad Girl
Negative and Violent
Death Beds
Radio
Damien
Black Friday
Bring it Back to the Streets
Architects :
Cette fois-ci, c’est la bonne. Après quelques minutes d’attente terriblement longues, le groupe entre sur scène avec le meilleur titre de leur dernier album à savoir Gravedigger qui, après tout juste quelques secondes et quelques passages chantés de Sam Carter, envoie déjà un break bien violent, façon parpaing. De la place se libère autour de moi car tout le monde fonce pour en découdre dans la fosse. Et il faut dire que les amoureux des moshpit vont être heureux aujourd’hui. Avec un wall of death, plusieurs circle pit et un bordel généralisé avec des slams continus durant l’heure 20 de prestation des natifs de Brighton. Ce sera d’ailleurs tellement le bordel sur scène par moment que Sam en prendra une jolie par le visage par un slammeur maladroit. Les risques du métier dira-t-on.
Tout au long du show, on aura vu les membres des deux premières parties venir slammer et même terminer un morceau en échangeant les instruments avec les membres du groupe. Après plusieurs mois de vie commune en tournée, il est certain que les groupes ont tissé des liens et que ce soir c’est un peu le jubilé dans une Maroquinerie à feu et à sang.
Sur scène, le groupe est comme la dernière fois que je l’avais vu, Sam Carter est très mobile tandis que les autres membres du groupe, et surtout le bassiste Alex Dean, est très en retrait. Mais la musique cathartique du groupe suffit à mettre tout le monde d’accord, pas besoin d’artifices sur scène si ce n’est cette énergie communicative. Car c’est également la force du groupe. Au-delà du fait de réussir à sortir de bons albums dans un genre qui stagne globalement dans la médiocrité, le groupe confirme être une valeur sure en live. Avec un son carré, des musiciens souriants et à fond.
A ce titre, si les classiques Alpha Omega, Day In Day Out, These Colours don’t run font le plaisir des fans, les titres du nouvel album rendent également très bien en live. Au-delà de la géniale Gravedigger, Broken Cross mais surtout C.A.N.C.E.R. sont excellentes et donnent une dynamique certaine au groupe.
Après quelques brefs instants et déjà plus d’une heure de show à toute allure, le groupe nous offre un Encore avec les titres Hollow Crown, These Colours don’t run, l’histoire de finir de nous amocher. Un final excellent qui vient ponctuer une très bonne prestation du groupe. Qu’on aime ou que l’on aime pas le genre, on ne peut dénier le talent d'Architects sur scène.
L’occasion pour le groupe de remercier encore une fois le public, et plus particulièrement le public français, sans qui ils ne seraient pas là aujourd’hui à jouer devant salle comble. Un groupe humble, bon et qui continue son ascension. A la prochaine fois, donc.
Setlist :
Gravedigger
C.A.N.C.E.R.
Alpha Omega
Even if you win, you’re still a rat
Day in Day out
Naysayer
The Devil is Near
Dead Man Talking
Follow the Water
Colony Collapse
Devil’s island
Early Grave
Broken Cross
Encore :
Hollow Crown
These Colours don’t run
Je tiens à remercier la Maroquinerie et Elodie de Him Media.