Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.
C’est toujours pareil en début d’année, chacun attend impatiemment quelques sorties dont il a marqué la date d’une pierre blanche depuis plusieurs mois. Et bien pour ma part, malgré le fait qu’un tas de sorties m’intéresse, je n’ai réservé mon calendrier que pour un seul événement, à savoir la sortie de ce tant attendu troisième full-lenght d’Archgoat. Signé chez Debemur Morti depuis la sortie de son excellent ep Heavenly Vulva, le trio finlandais semble vouloir donner davantage de signes de vie en quelques années qu’il ne l’a fait durant toute sa carrière, et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre ! Une multitude de dates, une tournée en prévision avec Inquisition et un nouvel album, rien de plus pour satisfaire tous les adorateurs du bouc maléfique.
Ce troisième opus s’ouvre de ce fait comme toutes les autres sorties des finlandais, à savoir une courte introduction inquiétante sur laquelle Satan ? Lucifer ? un bouc ? psalmodie à la gloire du grand malin. Puis c’est parti pour les quarante minutes les plus délectables de l’année. On remarque d’emblée qu’un élément a légèrement évolué : la voix. Plus compréhensible, plus aérée, les vociférations de Lord Angelslayer nous font directement penser au grand Beherit, leurs tout aussi légendaires compatriotes finlandais.
Comme à l’accoutumée, le style du trio ne varie pas d’un poil, et c’est tant mieux. On y trouve ainsi tantôt des parties riffs incisifis/blast à tout va, tantôt ces fameuses parties mid-tempo qui ont fait la renommée de la formation (honnêtement qui n’a jamais chantonné le break de Lord of the Void ou de Desecration ?). Puisque je parlais de Lord of the Void, jetez-vous sur le titre éponyme de ce nouvel opus et vous serez amusés et ô combien heureux.
On retrouve ainsi tous les éléments ayant fait la gloire du groupe, que ce soit les breaks, cette ambiance sombre et maléfique (les intro de chaque face par exemple), les indispensables cloches comme sur Nuns, Cunts & Darkness ou encore Phallic Desecrator of Sacred Gates, des chants grégoriens, quelques notes de synthé (Those Belowe (Who Dwell in Hell)) et même un vocodeur (Grand Luciferian Theophany) sont utilisés pour maintenir cette aura si particulière aux finlandais. A noter également la présence de quelques soli, sur Nuns, Cunts & Darkness ou encore sur le titre éponyme.
Archgoat ne change pas et bourre une bonne partie du temps (Light of Phosphorus). Cependant, on y trouve tout de même un peu plus de mid-tempo qu’auparavant. Ainsi Grand Luciferian Theophany apparait comme un clin d’œil évident à The Gate Of Nanna de Beherit et fait une remarquable suite à l’excellente Day of Clouds présent sur le précédent ep. Je me dois également de mentionner le magnifique final de Those Below (Who Dwell in Hell) qui aurait parfaitement sa place en dernière place d’une setlist.
Un petit mot sur la production, légèrement plus propre et plus facile d’accès, comme c’était déjà le cas sur Heavenly Vulva. Serait-ce l’effet Debemur Morti ? Parce que ça, rajouté aux vocaux plus compréhensibles (tout reste relatif hein), ça fait beaucoup ! Attention mes amis, cela ne nuit en rien à l’ambiance et à la bestialité des finlandais, rassurez-vous. Plus audible peut-être, mais non moins sincère et efficace !
Nous l’attendions de pied ferme et le trio finlandais a une fois de plus comblé toutes nos attentes. S'il n'atteint pas la perfection de Whore of Bethlehem ni des premières sorties, The Apocalyptic Triumphator se situe au dessus de The Light Devouring Darkness. Les fans useront et abuseront de cette galette pendant un long moment tandis que les éternels détracteurs ne cesseront de répéter que c’est toujours la même chose. Pourtant, demander à Archgoat de changer, c’est comme si vous demandiez à votre équipe favorite de ne pas remporter la prochaine coupe du monde… Pour ma part, les maîtres du genre viennent tout simplement de maintenir leur statut de légende en ce bas monde. Nous verrons bien si on trouve mieux cette année…
Tracklist :
1. Intro (Left Hand Path)
2. Nuns, Cunts and Darkness
3. The Apocalyptic Triumphator
4. Phallic Desecrator of Sacred Gates
5. Grand Luciferian Theophany
6. Those Below (Who Dwell in Hell)
7. Intro (Right Hand Path)
8. Congregation of Circumcised
9. Sado-Magical portal
10. Light of Phosphorus
11. Profanator of the 1st Commandment
12. Funeral Pyre of Trinity