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En février 2013, Within the Ruins avait sorti un album prometteur intitulé Elite, qui nous avait toutefois un peu laissé sur notre faim. Très technique et mélodique, le groupe s’était parfois un peu pris les pieds dans le tapis en en faisant un peu trop et en perdant de vue l’efficacité et l’originalité. Tout juste un an après, le groupe nous revient avec Phenomena, un nouvel album complet qui s’avère, après de nombreuses écoutes, corriger quelques petits défauts d’Elite et nous questionner par la même quant au fait que laisser maturer le précédent opus aurait pu aboutir à un unique album de meilleure qualité.
En tout cas, les natifs du Massachusetts en sont déjà à 3 EPs, trois albums complets en tout juste quelques années. On pouvait donc légitiment se demander si le groupe avait encore quelque chose de nouveau à nous offrir. Car lorsque l’on écoute les derniers opus du groupe, on avait souvent à faire à des atmosphères équivalentes, sans forcément beaucoup de prises de risques en dépit d’une technicité toujours de plus en plus importante.
Et la réponse est positive. Phenomena offre, tout en gardant bien sur la patte Within the Ruins, des riffs et ambiances bien plus catchy par le passé sans pour autant perdre cette efficacité. Le groupe a remis la mélodie au cœur de ses compositions comme en atteste le single Gods Amongst Men où les riffs de guitare, même bourrés d’effets sont particulièrement excellents. Quelques passages bien groovys peuvent aussi être entendus sur Other notamment.
Surtout, l’album montre une certaine maturité, intervenue décidément très rapidement. D’une part la basse est de plus en plus présente est vient réellement teinter la musique du groupe et, d’autre part, la présence de clavier se fait bien plus naturelle et qualitative. Enfin, et c’est là un réel progrès, le travail sur la voix est bien plus marqué que par le passé avec des refrains avec une voix poussée qui rompent avec le caractère un peu monocorde de ce que le groupe proposait par le passé.
Il faut ajouter à cela des compositions, comme on l'a dit, beaucoup plus catchy où l'on ne se perd pas forcément dans des phrasés interminables et qui nous perdent un peu. Là le groupe alterne passages très techniques avec des soli de haut vol et quelques riffs bien bas du front pour se rappeler que le groupe sait aller droit au but. Si les instrumentales Enigma et Ataxia III sont particulièrement réussies, il en va de même de Calling Card et Hegira qui constituent le noyau dur de l'album.
Là où le bât blesse demeure les paroles. Assez pauvres, il est difficile d’en tirer quelque chose de très bon, ce qui vient cruellement rompre la cohérence avec des titres qui sont, quant à eux, particulièrement techniques et travaillés. Pourtant, le groupe s’est attelé à rédiger des paroles sur l’univers des comics dont ils se disent tous fans. Mais j’ai trouvé le tout un peu facile et je m’attendais à un plus grand effort du groupe.
Au final, Within the Ruins offre ici un album riche, plus catchy, mieux produit et plus mature qu’Elite. On aurait cependant aimé quelques prises de risques supplémentaires et un peu moins d’effets sur les guitares qui, s’ils constituent en partie la patte du groupe, deviennent parfois un peu redondants. Toujours est-il que sortir un album aussi bon tout juste un an après le précédent fait montre d'une capacité hors du commun.
1. Gods Amongst Men
2. Other
3. Calling Card
4. Hegira
5. Ronin
6. Enigma
7. Clockwork
8. Eternal Shore
9. Dark Monarch
10. Sentinel
11. Ataxia III