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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Slayer

Hell Awaits

LabelMetal Blade
styleThrash Metal Inégalable
formatAlbum
paysUSA
sortiemars 1985
La note de
U-Zine
10/10


U-Zine

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Mars 1985, à peine un an et demi après son premier album, 4 après sa création, le groupe Slayer qui n’en est encore qu’a ses balbutiements ne le sait pas encore mais il s’apprête à engendrer un monstre, et ainsi façonner le début de ce qui fera sa légende un an après avec la sortie du cultissime « Reign In Blood ».
Slayer, un groupe aujourd’hui connu de tous, et que l’on aime ou que l’on déteste la musique des californiens il serait suicidaire de renier l’influence monumentale qu’ils ont pu avoir sur un tas d’autres groupes, des plus connus comme Slipknot jusqu’aux groupes plus confidentiels tel que Sadistic Intent ou Angelcorpse, tous ou presque se revendiquent comme ayant un lien de parenté direct avec Slayer, certains iront même jusqu’à concéder leur naissance même au groupe.
Comment expliquer une telle main mise sur un style aussi large que le metal ? Comment expliquer qu’aujourd’hui encore Slayer est peut être le groupe qui connait le plus de reprises à travers la scène et ce sur un tas de style différents ? Comment expliquer que plus de 30 ans après sa création le groupe continue d’attirer bons nombre de fanatiques ?

Une bonne partie des réponses à ces questions résident probablement dans l’album « Hell Awaits ». Qu’on se le dise à une époque où Venom était encore le grand méchant un peu guignolesque du style et où Hellhammer ou Bathory sortait à peine de l’UG, Slayer lui allait frapper un grand coup avec un album qui reste à mes yeux aujourd’hui encore plus extrême que « Reign In Blood ».
Certes celui-ci aura toujours pour lui sa vitesse, son agressivité et sa violence et reste à coup sur l’un des 3 plus gros albums du style avec « Number Of The Beast » et « Master Of Puppets ». Mais ce « Hell Awaits » possède quelque chose que n’a pas son petit frère.
Si RIB vous entraine au milieu d’une guerre qui ne montre aucune merci, Hell Awaits lui vous plonge instantanément dans les entrailles brûlantes de l’enfer, rarement une pochette n’aura aussi bien résumé un album, se plonger dans Hell Awaits c’est se bouffer des odeurs de souffre en pleine gueule, c’est s’exposer aux pires souffrances, c’est faire face aux démons les plus horribles.
Cet album est le mal et rien d’autre, aucun groupe à l’époque n’avait osé s’aventurer sur une pente aussi sale que ce Hell Awaits.
Et le pire c’est que ça te bouffe la gorge dès le début avec le morceau titre qu’on ne présente plus, ces grommèlements étranges te sommant des les rejoindre, ce riff tout en montée, cette batterie martelant les battements de ton cœur en émoi, et puis PAF à défaut de faire des chocapic ça t’explose la gueule et tu comprends plus vraiment où tu es.
Mais comme si cela ne suffisait pas Tom Araya vient te rappeler à la dure réalité : tu es là pour en baver, mais bizarrement plus le temps passe et plus cette douleur va se transformer en plaisir, tu es en enfer mais tu aime ça. Et ça c’est exactement ce que Slayer représente chez un tas de gens, bien plus qu’un simple groupe Slayer est devenu une religion aux yeux de beaucoup, et c’est ce qui explique cette si forte influence. En agissant de la sorte Slayer à pris le monopole d’un créneau qui n’avait été jusque là que vulgairement singer par d’autres.
Car oui quand Venom te parle de Satan et sa miséricorde tu ne peux t’empêcher d’y voir un certain kitsch et ce même si le groupe aura toujours ton respect, contrairement à Slayer qui lui à l’époque savait insuffler ce sérieux et cette maitrise du style qui te faisait froid dans le dos.
Et cerise sur le gâteau outre ce bon vieil antichrist, cet album posera définitivement les bases du style Slayer : la mort, le meurtre, la nécrophilie, tout est fait pour te rappeler que tu n’es qu’os et que ta vulnérabilité entrainera ta perte.
Encore que, que serait de tels textes sans une musique parfaitement exécutée ? Vais-je vraiment en étonner en précisant que c’est encore le cas ? Il suffit d’écouter un titre tel que « At Dawn They Sleep » pour s’assurer que le groupe à parfaitement réussit ce qu’il voulait engendrer : la bande son de l’apocalypse. Si je me retrouvais demain devant ce bon vieux Cerbère la première phrase que j’entendrais serait probablement « Eternal damnation your just reward, A servant of our lord, By your accord ».

Inutile dès lors de préciser que plus rien ne sera plus pareil pour ce style après la sortie de cet album, Slayer le tout puissant à engendrer l’enfer en ce mois de mars 1985, et depuis ses nombreux disciples s’évertuent à faire régner sa légende et prêcher son discours.
S’il fallait définir le metal extrême en un album, c’est bel et bien celui-ci qu’il faudrait choisir, car il contient tout simplement tout ce qui en fait les codes.
Et le pire dans tout ça c’est de ce dire qu’on ne retrouvera probablement plus jamais une telle influence…

« Down to the fiery pits of Hell… »

1. Hell Awaits
2. Kill Again
3. At Dawn They Sleep
4. Praise of Death
5. Necrophiliac
6. Crypts of Eternity
7. Hardening of the Arteries

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