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L’Australie n’est plus à présenter en tant que réservoir inépuisable de combos oeuvrant pour la grande gloire du métal extrême. En effet, la réputation de l’île n’est plus à faire après avoir accoucher de formations aussi variées que Sadistik Exekution, Destroyer 666, Portal, Razor of Occam, Gospel of the Horns, Mournful Congregation, Destruktor, Denouncement Pyre ou encore les jeunes Ignivomous. Ignivomous, formation crée en 2006 à Melbourne se compose de deux guitaristes (Sean Hinds & Rodney Keil), du batteur (pouvant parfois pousser la chansonnette) Chris Broadway et du chanteur bassiste Jael Edwards. Notons que le nom de Rodney Keil n’apparait pas sur le livret de l’album. De ce fait il est probable que Sean Hinds ai enregistré seul la totalité des parties de guitare. Après la sortie d’une démo en 2007, puis d’un ep (tous deux excellents d'ailleurs) ainsi que d’un split avec Tzun Tzu en 2008, nos compères australiens sortent leur premier album en aout 2009 sous la houlette de Nuclear War Now Productions. Le méfait porte le nom de Death Transmutation.
L’illustration de ce premier album, sombre au possible, laisse planer une bonne dose de mystère autour de la musique des Australiens, avec la présence de ces silhouettes sans visages se trouvant dans un lieu extrêmement lugubre. A moi donc de chasser le mystère et de vous éclairez sur ce que contient les morceaux de cette première offrande longue durée.
Le menu donc : Sept titres de Death Metal relativement longs (alternant entre quatre et neuf minutes), sombres et brutaux à la fois, alternants passages rapides et parties lourdes et apocalyptiques.
Les parties rapides étant légèrement majoritaires, je commencerais donc par là. Alors oui c’est brutal et ça ne fait pas dans la dentelle. Cependant on peut regretter que Chris Roadway n’utilise jamais de blasts (ou presque). En effet, l’effet mitraillette est bien là, la brutalité et la rapidité aussi, mais sans la puissance d’un véritable blast. Et cela s’entend. Un peu trop même, ce qui à pour conséquence de diminuer l’intensité des compositions. Toujours dans l’optique de décortiquer les parties dites rapides de ce Death Transmutation, les riffs, résolument sombres et agressifs, sont parfois un peu brouillons et peu variés. Cela pourrait être dû à la production mais ce n'est pas le cas ici, elle est d'ailleurs d'assez bonne facture. Notons tout de même quelques excellents riffs, comme l’illustre parfaitement le titre éponyme.
Je vous vois déjà venir et je vais rétablir cela rapidement. Ignivomous nous a ici sorti un bon album et je vais tenter de me justifier avec les (nombreux points positifs) qui arrivent. Je ne peux, tout d’abord, pas passer à côté des nombreuses parties lentes, lourdes et sombres du disque. En effet, le moins que l’on puisse dire, c’est que les australiens savent y faire niveau ambiance ! C'est en cela que je rapprocherais la formation australienne de l'école crée par le dieu Incantation même si la sauvagerie propre à son pays d'origine les démarque du reste. Pour illustrer mon propos, nous retiendrons en exemple les titres Beckoned to a Global Tomb, The World Upon Nihil ou encore Hedonistic Pain Ritual. Cependant si un seul titre devait être retenu pour illustrer tout le savoir faire de la bande, ce serait sans hésitation le monumental titre final Alchemy of Suffering, où les ambiances noires et suintantes côtoient pendant près de neuf minutes une brutalité pure et maitrisée pour une longue descente dans les abysses. Vraiment, il n’y avait pas de meilleure façon de clore cet album.
Je me dois également de faire mention du growl de Jael Edwards, puissant, profond et compréhensible, ne pouvant que sublimer les compos de ce Death Transmutation. Un premier full lenght qui, de part ses ambiances et dans une moindre mesure ses parties plus brutales, parvient à amener Ignivomous au rang de sérieux outsider dans le milieu du Death Metal Incantationesque pour les années à venir. De nombreux éléments restent encore à améliorer, mais le potentiel est là et comme le bon vin, cela se bonifiera avec le temps. Preuve en est d'ailleurs avec le second opus, Cosmogenesis, encore meilleur que ce premiet jet.
Death Metal, the Ancient Way !
1. Hedonistic Pain Ritual
2. Death Transmutation
3. Noneuclidean Maelstrom
4. The World Upon Nihil
5. Beckoned to a Global Tomb
6. Bereft of the Intelligible Realm
7. The Alchemy of Suffering