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Que vous évoque l’Italie ? Rome et ses bâtisses historiques ? Le siège du Pape au Vatican ? Venise, la ville des amoureux ? Tout ça tout ça oui, mais certainement pas une terre fertile en matière de groupes de black/death avide de destruction et de chaos. Pourtant certains d’eux émergent de la botte de l’Europe et parmi eux Blasphemophagher. Cette jeune formation au nom difficilement prononçable (on s’y fait, croyez-moi) voit le jour en 2002, à Ascoli Piceno pour être précis. Le groupe se forge une petite réputation dans l’underground suite à leurs sorties assez régulières, à savoir deux démos en 2003 et 2004 ainsi que trois splits, sortis respectivement en 2005, 2007 et 2008. C’est également cette même année que sort enfin le premier album du combo, joyeusement intitulé Nuclear Empire of Apocalypse qui voit le jour en Septembre 2008 sous la houlette de Nuclear War Now Productions.
Autant vous prévenir de suite, nous sommes ici bien plus près musicalement parlant du champ de bataille d’Actium que des gondoles romantiques de Venise. Je m’explique :
Tout d’abord on sait d’or et déjà à quoi nous avons à faire à la vue du titre de l’album et des morceaux, des noms de nos trois amis ainsi que de la pochette qui est, non conventionnelle et se rapproche plus comme on me l’a fait remarqué des pochettes habituelles de death metal. Alors quel est le programme ? Et bien il est très simple, 35 minutes de black/death ravageur véhiculant de douces idées comme la propagation de la mort et de la maladie sur la totalité de la planète. Au niveau des influences, prenez un soupçon de Blasphemy, une grosse dose de Sarcofago et un accompagnement relevé de Black Witchery et vous aurez la recette idéale.
Le programme est simple oui, mais les différents morceaux composant ce premier album de Blasphemophagher sont bien plus complexes que cela. Nous nous trouvons donc en face d’une galette de black/death puisant également dans le thrash pour de nombreux riffs, et cela s’entend.
Ce Nuclear Empire of Devastation s’ouvre sur une introduction des plus martiales laissant présager que le carnage va bientôt commencer. Et il arrive vite ! La recette est clairement annoncée dès le premier morceau et la totalité de l’album ne dérogera pas à la règle. Batterie apocalyptique proche de la mitraillette, riffs tantôt rapides et sauvages, tantôt mid et entrainants. Il faut ajouter à cela le chant de R.R Unholy Bastard (quel joli nom), plus death que black, vomissant sans concession sa haine à coup de vomi et autres beuglements, collant parfaitement avec la musique qui l’accompagne.
Au niveaux des compos, le tout est assez homogène et sans titre faible. Cependant quelques titres sortent du lot comme Bringers of Extermination et son riff thrash entrainant un headbanging frénétique assuré ou Devastating Radioactive Torments, forte d’une rythmique de six cordes terriblement entrainante très vite rejointe par un mitraillage de la part de Necrovomiterror collant littéralement l’auditeur au siège tout en continuant de lui fracasser la nuque. Un peu plus tard dans le morceau vient un break totalement meurtrier emportant ce qui restait de vos neurones.
Si vous avez survécu aux assauts précédents, ce qui est déjà un exploit en somme, Holocaust Summonig of Nuclear Storm finira de vous achevez avec son riff principal et surtout avec son break très thrash, assez basique du genre mais toujours efficace.
S’il vous faut encore une preuve de la bestialité de cet album, prenez …Of Atomic Orgies & Demoniac Elements et vous serez convaincu de l’efficacité de la bande. De plus ce premier effort des Italiens bénéficie d’une assez bonne production avec un son clair et relativement gras et donne l’impression d’une masse vous tombant sur la tronche. Cependant le manque relatif d'ambiances et la redondance des compositions noircit quelque peu le tableau, malheureusement ...
Alors oui au football les Italiens sont bien connus pour faire semblant. Oui les Italiens sont également réputés pour être des don-juan et des gens raffinés comme les légendes populaires le racontent. Cependant c’est loin d’être le cas ici. Sur ce Nuclear Empire of Devastation c’est bestial, sauvage, haineux et primitif tout en ayant un son moderne.
Ainsi Blasphemophagher signe là un bon album de black/death qui envoi sévèrement le pâté pour le plus grand bien de nos oreilles. Pour asservir le monde au nom de la mort de et de la maladie c’est encore loin, mais pour faire passer un bon moment à l’auditeur, la victoire est acquise.
1. Intro / Dawn of Chaoscratic Tyrrany
2. Bringers of Extermination
3. Abyss of Lust, Chaos & Death
4. Curse of the Phosgene Fog
5. Devastating Radioactive Torments
6. Holocaust Summoning of Nuclear Storm
7. ...Of Atomic Orgies & Demoniac Elements
8. Demiurge of Thermonuclear Damnation
9. Teratogenesis of Doom
10. The Return of Bestial Vomit