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L’union fait la force, c’est bien connu. Ainsi il apparait comme normal que le résultat de l’alliance de deux véritables mercenaires de la scène brutal death soit attendu de pied ferme. En effet c’est en 2009 que le hurleur Mike Hrubovcak (Monstrosity, Vile, Divine Rapture, …) et le guitariste Makoto Mizoguchi (Pyrexia, ex-Internal Suffering ) joignent le force dans un tout nouveau projet de brutal death metal. Nos deux compères s’offre ensuite les services de Lance Wright, connu pour être le batteur live de Vile. Le trio, ainsi au complet, décide enfin de se nommer Abraxas. Le combo sort en juillet 2009 une première démo de quatre titres. Cependant les choses vont peu à peu prendre une tournure bien plus intéressante. Il est en effet peu étonnant, avec un tel line-up, que la bande soit vite repérée par Relapse Records qui réédite ces quatre titres qui allaient composer le premier ep du groupe, baptisé Wretched Existence, bénéficiant en prime d’une magnifique illustration signé Drew Elliot.
Quatre titres, voilà ce à quoi nous avons droit. C’est court, certes, mais suffisant pour confirmer les attentes et démontrer pleinement tout le potentiel du trio. C’est américain, c’est bien joué et c’est puissant. Il serait tentant de se contenter d’une telle description, mais ce premier jet de la bande recèle plus de subtilités qu’il n’en parait aux premiers abords. Mais attention, des subtilités, d’accord, mais je ne parle en aucun cas de finesse ou de douceur. Les morceaux sont composés sous le même schéma et sont homogènes en terme de qualité. Un brutal death comme à l’ancienne mais avec un son et une production moderne.
On trouve peu de changements au sein des différentes pistes de l’ep, mais chaque riff fait directement mouche, en particulier sur le terrible Agony Absolution. Les rythmiques de la six corde se découpent en deux, des parties mid tempo et des parties plus rapides, possédant un côté thrashy dynamique et entrainant. Des riffs puissants et inspirés donc, mais disposant également d’un certain groove plus qu’appréciable comme sur Eternally Erased. Ce morceau accorde de plus une place importante à la basse, très bien mixée, nous gratifiant ainsi d’un solo fort délectable.
Le trio use et abuse, pour le plus grand bonheur de nos oreilles, d’accélérations meurtrières, scotchant littéralement l’auditeur à son siège. En effet, l’usage de blasts beats renforce grandement les quatre compositions de ce Wretched Existence, l’exemple le plus marquant étant sans doute le très bon A Species Untrue.
Notons également quelques mélodies au sein de ce monde de brute. Makoto s’accorde donc le plaisir de nous pondre un solo sur deux morceaux (Folding For Our Demise et Agony Absolution), tous deux d’assez bonne qualité. Le tout s’accompagne de la voix, puissante et reconnaissable entre milles de Mike Hrubovcak, effectuant ici une très bonne prestation, soutenant les morceaux de son timbre grave et caverneux, s’autorisant tout de même quelques envolées criardes, courtes et marquantes comme sur Eternally Erased.
Un mot enfin sur la production. Et bien que dire mis à part le fait qu’elle est moderne et puissante, servant idéalement les compositions en mixant bien la totalité des instruments. C’est clair, épais et foutrement efficace.
Abraxas débarque ainsi avec un solide premier jet au sein de cette immense scène qui est celle du brutal death metal. Aucune révolution, aucune innovation, ce n’est pas le but. Quatre bons morceaux, brutaux, entrainants et bien exécutés, voilà ce dont se compose ce Wretched Existence. L’objectif n’est clairement pas de dominer la scène, seulement d’ajouter une encore jeune et solide pierre à l’édifice. Le potentiel est là, reste à savoir s’il va s’inscrire dans la durée. Le premier full lenght, Damnation, vient tout juste de sortir (enfin !), voyons donc comment les choses se présentent ! Personnellement, je suis confiant …
1. Eternally Erased
2. A Species Untrue
3. Folding for Our Own Demise
4. Agony Absolution