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Vous n’avez jamais entendu parler de Cornigr j’imagine ? Oh et ne vous méprenez pas, c’est tout à fait compréhensible, étant donné que ce one man band finlandais n’est pas du genre à faire la une du Hardrock Mag ni à être aussi prolifique que leurs compatriotes d’Horna. Et tiens puisque l’on parle d’Horna, sachez que le seul maitre à bord du vaisseau Cornigr n’est autre que Vainaja, batteur officiel d’Horna depuis 2006. Sachez également que le gus sévit également dans les rangs de Sargeist (2009) ainsi que dans Vitsaus (2003), respectivement au poste de bassiste pour le premier cas et guitariste/batteur pour le second. Pour compléter le CV, il joue également dans Neutron Hammer au poste de batteur depuis 2004. Vous voyez, notre ami est du genre hyperactif. Mais revenons en à Cornigr …
Projet solo ayant vu le jour en 2003, Vainaja sort la même année une première démo, sobrement intitulé Demo 1, aussi courte que passée inaperçu dans le milieu. Il faudra ensuite attendre 2011 pour voir arriver dans les bacs le premier full lenght du projet, entièrement composé par les soins de notre ami. Tout d’abord simplement édité en cassette, puis en vinyle avant de finalement être disponible en version cd, l’offrande nommée Relics of Inner War est distribuée et produite par le label finnois Saturnian Productions.
Comme nous l’apprendrons dans le livret, les huit morceaux présents sur ce premier effort ont été composés au fil du temps, et plus précisément sur un créneau s’étendant de 2003 à 2010. Pourtant, l’homogénéité des morceaux ne traduit en rien cet écart temporel. Chaque pièce de l’ensemble est un concentré de noirceur, emprunte d’une aura maléfique. Que ce soit les textes, l’ambiance ou la production, tout semble évoquer la mort, la douleur et la haine. Pas de place pour la lumière ou la joie, seulement un true black poignant mais froid, obscur mais puissant.
Si les mélodies présentes sur bon nombre de morceaux, comme sur Shroud of Satan, Banished and Cast Into Fire ou encore sur l’énorme Discord peuvent évoquer la scène nationale, on reste tout de même assez loin de formations comme Satanic Warmaster. Elles ne sont en effet jamais placées au premier plan, mais restent au contraire discrètes, apportant un côté poignant à cet ensemble de rage et de souffre.
Si les influences sont à chercher principalement chez des formations comme Darkthrone, Cornigr n’est pas simplement un énième copieur du duo norvégien. Certes, les influences ne mentent pas, mais Relics of Inner War dégage quelque chose de plus que toutes ces pâles copies pullulant actuellement la scène.
Les compositions sont assez globalement écrites selon le même schéma, à savoir de longs riffs hypnotisant agrémentés de quelques breaks ici ou là. Le rythme est relativement intense mais peut aussi ralentir, renforçant encore plus l’ambiance de mort comme sur Jaws of Time par exemple.
Si le principal défaut de cet album est sa trop courte durée (à peine 30 minutes pour huit titres), Relics of Inner War apparait pourtant comme un très bon premier opus pour le finlandais, surtout à une époque où les productions de piètre qualité sont monnaie courante. Malgré certaines influences encore très présentes, Cornigr prouve ici qu’il a quelque chose à dire, et à faire ressentir. En parlant de ressenti, je ne peux que vous encouragez à vous laisser attirer par les abysses sans fond présentes dans cette galette qui s’inscrit directement dans mes coups de cœur de l’année 2011. Un true black poignant et haineux, mais avant tout sincère.
1. Shroud of Satan
2. Baptism Below
3. Rotten Embrace
4. Death Trimorph
5. Brand Carrier's Canticle
6. Jaws of Time
7. Banished and Cast into Fire
8. Discord