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Jack Face, c’est un groupe de Salon de Provence, 4 mecs dans le vent chaud des Bouches-du-Rhone baignés par le metal, qui ont choisi en 2004 de se réunir, d’envoyer la sauce, donnant naissance à deux démos en 2005 puis 2007 jusqu’à ce mois d’octobre 2011 ou le groupe est passé par la case Studio, en vue d’enregistrer son premier effort, Strange Birds.
Cuisiné par les soins de Terje Refsnes, qui s’est déjà illustré par son travail pour Carpathian Forest ou Trail of Tears notamment, au Sound Suite Studio, Strange Birds, c’est 8 morceaux thrashisants, qui suintent la volonté de ne pas se prendre la tête, d’avoiner le museau pour soi et pour les autres.
Ne serait-ce que dans sa patte graphique, le skeud, illustré par Slo, griffeur de l’excellente bande-dessinée Metalmaniax, distille juste ce qu’il faut de considérations éthyliques pour donner le cap des horizons sonores du quatuor, ancrés dans un hommage au thrash early 90’s, là où l’efficacité primait sur l’intellectualisation outrancière de la musique. A l’écoute des 8 assauts de Strange Birds, on perçoit aisément qu’un Entombed n’est pas passé très loin des oreilles de Jack Face, mais le groupe occitan ne désirait manifestement pas se contenter de lustrer l’héritage du grand-père, il préfère plutôt inscrire sa musique dans la modernité, qui rappellera à certains égard les velléités d’un Dew Scented.
Groovy en Diable, l’album est suffisamment varié pour maintenir l’envie de headbanguer et de décalucher de ruisselantes roteuses de sa première à sa dernière seconde, sans avoir la prétention de révolutionner quoi que ce soit. Mosh-Part, mid tempo, quelques solos grinçants ici et là, riffs affûtés et clairement calibrés pour la scène (je n’ose imaginer le carnage d’un Stink sur les planches), rythmique qui va droit à l’essentiel mais qui sait s’habiller de nuances, tous les ingrédients du thrash moderne se retrouvent sur Strange Birds et font de lui ce type d’album que l’on se plaira à s’envoyer régulièrement, pour le plaisir simple de l’efficacité agressive.
Production grasse et baveuse, structures brise-nuque, Jack Face s’exprime avec maîtrise de son propos, et résonne comme un instantané musical de 4 bougres qui avaient envie de se faire plaisir, et dont la conviction bienheureuse est communicative.
Mêmes si quelques défauts entachent un peu la régularité de ce tapis-roulant thrash, la faute à une voix trop noyée dans les basses et à certains morceaux plus faibles que d’autres, peu de choses sont à reprocher dans le fond et dans la forme, Jack Face tape direct dans les côtes, ne doit pas être pris pour autre chose qu’il n’est et renferme même une certaine audace. Effectivement, là où le thrash s’exprime souvent dans un format court par morceau, Jack Face laisse le temps à ses compositions de se développer sur parfois 6 minutes, avec un moyenne de 5 minutes et des poussières par titre, sans jamais que la lassitude ou la routine ne pointe le bout de son nez. Tout en restant cohérent, Jack Face parvient à usiner du riff à la pelle sans qu’aucun à-coup ne ternisse l’architecture du skeud, conséquence d’une réelle maîtrise de l’instrument, qui fait plaisir à entendre.
Alors, soyons bien d’accord sur un point, vous ne trouverez rien de profondément orignal sur Strange Birds, ce n’est pas le brûlot thrash-metal qui servira de référence pour les décennies à venir, mais gardez à l’esprit que cet album de Jack Face à des atouts à faire valoir, qu’il est un très bon défenseur de la cause néo-thrash et qu’il pourrait bien, à force de persévérance et d’une touche d’inventivité supplémentaire boxer dans la catégorie de ses aînés.
1. Excess
2. Radiant Sun
3. Stink
4. Strange Birds
5. Ethanol
6. Back to Front
7. Deleted
8. Squalid Skin