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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Esoteric

Paragon Of Dissonance

LabelSeason Of Mist
styleFuneral Doom
formatAlbum
paysAngleterre
sortienovembre 2011
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Quand on doit chroniquer un groupe comme Esoteric, on repousse sans cesse ce grand saut. Je ne vais pas vous dire qu'écouter un tel album n'est pas une partie de plaisir mais alors en parler, c'est une toute autre chose. Les fainéants l'ont bien compris, Esoteric c'est au dessus des mots avec son style tellement singulier.

Esoteric, c'est également un groupe qui aime faire mal à l'auditeur. A chaque sortie, aux exceptions de Metamorphogenesis et Subconscious Dissolution Into The Continuum, on a le droit au double album comme le veut le rite. Avec son nouvel album, Paragon Of Dissonance, les Britanniques n'atteignent qu'une heure trente-sept (on a connu bien pire par le passé) mais comme toujours, c'est, en fait, un album qu'il est difficile d'écouter tous les jours et l'écouter deux fois en une journée relèverait d'un pur et simple suicide parce que la musique d'Esoteric est une des plus éprouvantes qui soient même si elle révèle ses charmes de plus en plus facilement.

A la base, le groupe d'outre-Manche pratique un Funeral Doom dans sa frange la plus extrême à coté d'un Funeralium mais dans une vision plus psychédélique. Repos, joie de vivre et plénitude seront des mots à bannir au profit de funérailles, dépression et vide. Sa musique repose sur des morceaux longs oscillant ici entre sept et dix-huit minutes et en étant la plupart du temps autour des quinze. Ainsi pour une heure trente-sept, vous n'aurez que sept titres à vous mettre sous la dent à l'instar d'un The Maniacal Vale qui était encore plus long pour le même nombre de titres !

Cela n'empêche pas Esoteric d'être plus sympa avec ses fans (quoique certains doivent peut être faire la gueule). Paragon Of Dissonance est plus « facile d'accès » que les précédents albums. On avait eu les prémices sur The Maniacal Vale et sur ce nouvel enregistrement, le groupe devient de plus en plus mélodique. Les leads de guitares commencent à prendre de plus en plus d'importance sur certains morceaux comme « Loss Of Will », « Cipher » « Disconsolate » et surtout « Non Being ». Simplement, Esoteric n'est pas un vulgaire groupe de Doom Death finlandais et il peut se permettre de foutre des mélodies dans ces albums sans que cela sonne mièvre. Surement influencé par l'aura de Mournful Congregation, les mélodies sont géniales à l'image du crescendo initial de « Non Being » qui fout sur le cul et qui entête. Plus qu'un entêtement, je vais parler d'envoutement puisque certaines mélodies (Cella à la neuvième minute de « Disconsolate » notamment) me donnent l'impression d'avoir déjà été utilisées ailleurs. Or, je me rends compte au final qu'il n'y a qu'Esoteric qui s'en est servi. Entre les écoutes, elles ont tellement été bien digérées par mon cerveau que j'ai cette impression d'universalité et pourtant j'ai beau cherché, je n'ai pas trouvé de riffs ressemblant de près à ceux d'Esoteric. Cela prouve encore qu'un album des Britanniques, ça ne s'oublie pas.

C'est aussi parce que le groupe de Birmingham évolue qu'il oublie ses fondamentaux. Les claviers sont toujours aussi mystiques et la voix de Greg Chandler, pleine d'effets et reconnaissable entre des milliers, représentent toujours la solitude et le désespoir, couple majeur du vide absolu. Quand les mélodies ne sont pas présentes, chaque riff de guitare et de basse, chaque frappe sur la caisse claire, chacun des hurlements de Greg sonnent comme un coup de massue nous brisant les os et nous glacent le sang. C'est surtout vrai pour le second album et pour « Abandonment » qui ouvre ce Paragon Of Dissonance.

Dire que j'ai vu ce groupe en 2007 au Doom Over The World Fest et j'avais été déçu par le groupe, trop élitiste pour moi. Quel con, j'étais... Tout ce que j'ai écouté du groupe m'a plu et ce n'est pas avec Paragon Of Dissonance que les ennuis vont commencer pour le groupe même si j'avoue que « A Torrent Of Ills » me paraît être le morceau de trop que tu ne peux plus suivre parce que t'as le cerveau trop défoncé par les drogues que le groupe t'a fait inhaler durant tout le double disque. Néanmoins, j'ai tendance à préféré The Maniacal Vale qui me semble encore plus divin et qui contenait des chansons qui m'avaient mis des claques d'un autre niveau encore.

Disque 1
1. Abandonment
2. Loss Of Will
3. Cipher
4. Non Being

Disque 2
1. Aberration
2. Disconsolate
3. Torrent Of Ills