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Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe mais aujourd'hui - ça me fait mal au cœur de l'avouer – c'est la mode de faire du Sludge. Certains labels l'ont bien compris. Par exemple, Relapse s'est jeté tête baissée vers ce nouveau segment de marché au point de nous inonder de sortie de ce style. Quand je dis « inondé », le mot n'est pas trop fort, regardez donc les dernières sorties que j'ai chroniquées et vous verrez par vous même. Le triple succès géorgien de Mastodon, Baroness et Kylesa nous a bien pollué et nous nous devons de faire un tri ferme pour ne pas discerner le on du mauvais.
C'est pourquoi, déjà, je vais vous dire de ne pas écouter ce nouvel album de Hail!Hornet à moins que vous ne soyez un amateur de toutes les fadeurs du Monde. Pourtant, ce groupe, c'est un peu un all star band de la scène Sludge de la Caroline du Nord avec des membres de Buzzov En, Sourvein, Weedeater ou Bongzilla. Vous aurez compris qu'on a à faire aux plus grands drogués qui soient et que cet album d'Hail!Hornet va être bête et méchant.
S'il y avait un mot pour décrire Despise The Curse, ce serait grossier. Le groupe a, en fait, le cul entre deux chaises répondant aux doux noms de Sludge et de Thrash Metal. Hail!Hornet ne maitrise pas du tout les enchainements entre ces deux visages et mon dieu que ça dérange, j'ai l'impression d'entendre un petit groupe du coin qui débute dans le métier qui fait un album pour faire un album sans se soucier de ce qu'il peut y avoir derrière un riff.
« On va jouer vite puis là, placer une partie au ralenti, après on fait une pause de deux secondes et on réaccélère comme au début. Bon allez, on a bien bossé. Si on allait se taper un bon spliff, celui de 14h commence à redescendre. J'aime bien ce groupe, on s'amuse bien hein ? Vazy tire dessus, c'est de la bonne ».
Aucun morceau n'attire l'oreille dans sa totalité. Chaque fois que le groupe a une bonne idée, il se fourvoie sur le passage d'après. « Shoot The Pigs », « Despise The Curse », « Kill The Liars » sont autant de bons moments gâchés par un groupe qui se voit plus beau qu'il ne l'est. Par exemple, « Shoot The Pigs », démarre avec une excellente basse puis une montée en puissance jusqu'à ce qu'un riff ultra plat viennent faire son apparition et puis c'est tout. Satan que c'est fade. Ce n'est pas une batterie sur-mixée qui changera la donne et ajoutera l'intensité nécessaire, Hail!Hornet s'est bien mis le doigt dans l'oeil.
Despise The Curse est tellement tiré par le bas par la plupart des morceaux que quand le groupe devient sympa et bin, on s'en fout. « Dullards Creed » et « Blacked Out In Broad Daylight » sont pas mal fichus bien qu'assez classiques dans le genre Sludge bien lent et oppressant. Sauf que le groupe manque tellement de crédibilité qu'on n'y croit plus vraiment.
Ce genre de groupes me fait mal au cœur car sous prétexte qu'on appartient à d'autres formations prestigieuses (paraît-il que leur premier album est, quand même, d'un niveau bien supérieur. Je ne l'ai pas écouté), on vient piquer la place d'autres groupe Ô combien plus méritants qui sont obligés de jouer sur des labels obscurs et n'ont aucune visibilité. Même un Black Tusk qui a pas mal déçu cette année avec son Set The Dial reste dix fois plus interessant.
N'écoutez pas cet album, c'est le plus beau cadeau de Noël que vous puissiez me faire. Merci. Joyeux Noël!
1. Shoot The Pigs
2. Gifted Horse
3. Disperse The Curse
4. Glass Roses
5. Beast Of Bourbon
6. Kill The Liars
7. Unholy Foe
8. Suicide Belt
9. Dullards Creed
10. Scars
11. Blacked Out In Broad Daylight