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Rares sont les groupes qui tout au long de leur carrière m’ont satisfaits. Le lundi, lorsque l’on me demande : « Quel est ton album préféré des Black Dahlia ? », je réponds d’un ton assuré « Nocturnal ! ». Le mardi c’est plutôt « Miasma ! ». Même si je dois dire que depuis deux ans je ne me lasse pas de Deflorate. Certes imparfait, il contient néanmoins des titres ravageurs comme Necropolis, Black Valor ou ce qui est tout simplement ma chanson de métal préférée depuis deux ans à savoir I Will Return qui fout une claque monumentale à mon « top 50 des meilleurs écoutes » sur itunes. Bref, pour faire simple, chaque album de Black Dahlia Murder est une tuerie et la machine semble encore plus forte depuis que le transfuge d’Arsis, Ryan Knight a apporté son doigté aux natifs du Michigan.
Les américains, très productifs avec près de 5 albums, 2 EPs et un DVD depuis 2003, redorent le blason d’une scène death métal mélodique souvent redondante et peu originale. Car oui, cher lecteur, ce n’est pas du metalcore, ou du deathcore, ou du thrashdeathmelodicpostapocalypticgrindcore. Premièrement parce que je n’ai toujours pas compris comment on pouvait leur attribuer le suffixe –core, et deuxièmement parce que créer des sous sous sous catégorie de métal n’a pas de sens. Autre que pour les geeks du métal qui aiment reprendre les gens sur les forums.
C’est après une belle tournée européenne en première partie d’Amon Amarth que le groupe a lancé Ritual, sa dernière perle, dont nous avons eu la chance d’entendre le premier « single » en live : Moonlight Equilibrium.
L’album commence par A Shrine to madness et son intro au violoncelle. Le calme avant la tempête. Car comme le dit si bien Trevor, cet album is the most focused Black Dahlia Murder strike of all time.”. Et il est impossible de le contredire. Encore moins lorsqu’il ajoute que “every song that got brought forth was exciting and more three-dimensional, more twists and turns, more surprises. There’s more ups and downs and taking people on a journey this time". Car cet album, qu’il plaise ou non, ne sombre pas dans l’écueil de la répétition. Il faut avouer que si le talent de composition de Brian n’est pas à remettre en cause, il y avait un peu de remplissage dans les premiers albums, ou tout du moins un tout assez hétérogène. A l’inverse, Ritual est incroyablement varié et l’on peut enfin apprécier pleinement l’apport de Ryan au sein du groupe.
The Black Dahlia Murder a en effet mis la barre très haute dans cet opus. Musicalement, les américains ont retrouvé la foi dans tous les compartiments du jeu. S’il est vrai que Shannon avait perdu un peu en intensité dans Deflorate, il semble avoir retrouvé la fougue de ses 20 ans en accouchant d’une performance à couper le souffle. Toujours aussi rapide et précis, il nous surprend avec un jeu de cymbale bien plus poussé. Même Bart, remarquable musicien mais souvent en retrait, nous gratifie de lignes de basses plus travaillées que jamais, comme en témoigne Den of the Picquerist. Dommage que le son colossal du groupe aie tendance à étouffer la performance du skateur en herbe (Cf. Majesty dvd).
Et que dire de la performance de Ryan Knight ? Son style inimitable avait déjà donné une nouvelle dimension mélodique à Deflorate malgré son addition au line up du groupe quelques mois avant. Cette fois ci, Ritual est en partie son bébé puisque des dires de Brian : "« this one it’s almost a 50-50 effort between me and Ryan »". Un musicien talentueux qui a apporté, apporte, et continuera d’apporter à une formation qui confirme sa valeur.
Certes, je ne suis pas aussi enthousiaste à l’écoute de cet album qu’à l’écoute de Deflorate ou encore Miasma. Ritual, plus violent, prend en effet un peu plus de temps à être digéré et prendra surement d’autant plus de temps à être parfaitement assimilé. En attendant, il est un témoignage que The Black Dahlia Murder est devenu l’une des références du genre.
Au fil des titres, la violence et la créativité explosent dans les oreilles de l’auditoire. De l’efficace Carbonized In Cruciform à la surprenante Den of the Picquerist, les américains mettent nos sens en éveil. Comme à l’accoutumée désormais, le groupe nous réserve le meilleur pour la fin. Alliant quelques éléments de classique à leur artillerie lourde, les américains lâchent leurs dernières forces dans la bataille dans Blood in the Ink. Un morceau rythmé, varié et terriblement efficace. Espérons qu’ils continueront à explorer ce subtile mélange dans les prochains opus.
Courrez acheter cet album et vous pourrez enfin crier, comme le fait Trevor dans Elder Misanthropy : "Wisdom infinite, held tightly in my grasp"…
01. A Shrine To Madness
02. Moonlight Equilibrium
03. On Stirring Seas Of Salted Blood
04. Conspiring With The Damned
05. The Window
06. Carbonized In Cruciform
07. Den Of The Picquerist
08. Malenchanments Of The Necrosphere
09. The Grave Robber’s Work
10. The Raven
11. Great Burning Nullifier
12. Blood In The Ink