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lundi 29 avril 2024

Revue d'actualité #84 : Freak Kitchen, Hail Spirit Noir, Born of Osiris, Nocturnus AD, Morgue...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Des retours attendus, des nouveautés intringantes, et ce dans une large brochette de genre (prog', death, black, doom), voilà ce que vous réserve cette 84ème édition de la revue d'actu' de Horns Up. Bonne lecture et bonne écoute !

Freak Kitchen | Hail Spirit NoirBorn of OsirisHubbleSear Bliss | DariusNocturnus ADIlldisposed | W!ZARDMorgueThe Omega Swarm | Haunted Plasma | Insect Ark

Freak Kitchen 

Storyteller : Toujours dans l'esprit doux-amer des chansons de Freak Kitchen, la bande à IA revient nous présenter un titre de son futur album. « Medal » a tous les éléments qui ravissent les connaisseurs du groupe : du shred complétement zinzin, des refrains qui se digèrent à l'aise, des textes qui percutent toujours grâce à une écriture pleine de belles choses, et une cohésion forte entre les membres du trio. D'ailleurs cela se voit dans le clip, tourné dans un studio, au plus proche les uns des autres. Un vrai petit bonbon amer comme on les aime.

 

Hail Spirit Noir

Circé : Trois ans après leur escapade rétro-synth, les grecs de Hail Spirit Noir semblent de retour vers des horizons plus familiers. Des riffs saturés tirant sur le black metal, une alternance de voix cleans et de chant black, le tout bardé de bidouillages électroniques et envolées psychédéliques : “The Temple Of Curved Space”, premier extrait de leur prochain album, nous sert la recette classique mais toujours bien efficace du groupe. Un titre qui ravira les nostalgiques du magnifique Mayhem In Blue, et plus généralement de metal extrême planant et progressif à souhait. L'album, nommé Fossil Gardens sortira le 28 juin prochain via Agonia Records.

 

Born of Osiris

Michaël : Après un premier titre (« A Mind Short Circuiting ») sorti en février dernier qui était tout à fait sympathique, Born of Osiris nous offre un second single - et le clip qui va avec - pour un nouveau titre intitulé « Elevate », encore plus mélodique que le précédent. Pour l'heure, ces deux extraits manquent un peu de ce petit je ne sais quoi qui a fait de ce groupe l'un des cadors de la scène metalcore prog' ; peut être aussi à cause de refrains un peu en deça. Car, pour le reste, cette petite vibe SF dans la mélodie entêtante de la fin de ce « Elevate » finit par grandir et nous faire espérer d'en entendre plus, et rapidement. Vraiment addictif ce groupe ; en toutes circonstances et malgré le départ de Joe Buras.

 

Hubble

Storyteller : Petit voyage dans l'espace pour le groupe français Hubble. Annoncé comme du progressive post rock, vous allez profiter d'une musique instrumentale qui va vous faire planer bien loin. Premier titre sorti d'un futur album éponyme, le titre « Voyage » nous promène sans prétention vers une musique chaude et vivante. Pas trop de technique, pas de shred à gogo, mais plutôt un travail sur l'ambiance et la cohésion des musiciens. Une découverte qui nous permettra d'attendre jusqu'au 31 mai et qui relève largement le mood post week-end que l'on porte comme un poids en ces lundis.

 

Sear Bliss

ZSK : Certains pensaient peut-être qu’il était tombé dans l’oubli mais non, Sear Bliss est toujours là, plus de 30 ans après sa formation. Il faut dire que le groupe hongrois, peut-être le premier de son pays à vraiment percer, s’est fait discret au fil des années, mais restait sur un excellent Letters From the Edge (2018). Heavenly Down, son neuvième album, sortira donc fin juin mais nous en avons déjà un premier aperçu avec « The Upper World ». Et Sear Bliss ne semble pas avoir perdu l’inspiration de Letters From the Edge avec un morceau épique comme il sait si bien en faire, avec bien sûr les inévitables cuivres qui portent vraiment ces montées en grâce, en plus de rythmiques efficaces (Zoltán Vigh ayant pu s’exercer ces derniers temps avec Thy Catafalque en live…). La voix si particulière d’András Nagy est toujours de la partie, et Sear Bliss est reparti pour un tour…

 

Darius

Raton : Je ne connaissais rien de Darius avant que le groupe ne soit mentionné dans ma boîte mail. Quintet suisse instrumental, il s’affaire dans un post-rock mâtiné de post-hardcore et de noise rock. En amont de la sortie de leur nouvel album Murmuration, prévu pour le 3 mai, le groupe a révélé un single dont je ne pouvais difficilement ne pas vous parler, « Raccoon ». Jam fiévreux de plus de huit minutes, bruitiste et râpeux, le morceau n’en est pas moins constamment maîtrisé dans l’énergie et l’intensité. Au-delà de l’amusante proximité avec son titre, c’est un témoignage fort du talent des Suisses. Le disque sortira chez Hummus Records, déjà maison d’une sainte trinité suisse avec Rorcal, Coilguns et Nostromo. Un entourage illustre face auquel Darius n’a pas à pâlir.

 

Nocturnus AD

ZSK : S’il y a un retour qui a surpris pas mal de monde ces dernières années, c’est bien Nocturnus -  enfin sous le nom Nocturnus AD - avec l’ultra anachronique Paradox sorti en 2019. Eh bien, l’aventure dans le continuum espace-temps continue ! Nocturnus AD sortira un deuxième (ou cinquième ?) album le 17 mai, Unicursal, toujours chez Profound Lore. Nocturnus AD va-t-il en profiter pour évoluer et devenir un groupe des années 2020 ? Que nenni ! C’est toujours un groupe des années 90. « Yesod, The Dark Side of the Moon », deuxième single après « CephaloGod », montre que Nocturnus AD fait toujours du Nocturnus époque The Key/Thresholds - du tech death à synthés pour ceux qui n’auraient pas suivi l’Histoire du metal. On sent quand même une légère évolution dans le son, mais bon, comme Paradox sonnait comme un album de 1993, Unicursal lui devrait sonner comme un album de 1995…

 

Illdisposed

ZSK : Est-ce que quelqu’un en a encore quelque chose à foutre d’Illdisposed ? Les meilleures années du groupe danois sont derrière lui et il ne fait qu’enchaîner les albums mous et inintéressants depuis des années (Grey Sky Over Black Town, Reveal Your Soul for the Dead). Alors, il ne peut y avoir qu’un miracle… et il risque bien de se produire. Car « Spitting Your Pain », annonciateur de In Chambers of Sonic Disgust qui sortira fin juin, est franchement bien troussé. Illdisposed semble faire ce qu’il aurait du faire il y a bien longtemps : alterner avec un album plus moderne et électro, à la Burn Me Wicked comme pour There Is Light (But It’s Not for Me). Ces synthés électro relèvent bien ici ce morceau assez efficace, avec des rythmiques cossues qui ne sont pas sans rappeler The Prestige. Et puis il y a toujours le subwoofer, heureusement. Est-ce que ça sera le meilleur morceau de ce futur 14ème album des Danois ? Suspense !

 

W!ZARD

Raton : Un peu plus éloigné de notre ligne éditoriale habituelle, W!ZARD n’en est pas moins talentueux. Les Bordelais se trouvent à cette ligne de crête populaire entre post-punk anguleux et maniéré, et noise rock anxieux et strident. Avec un phrasé affecté, des guitares dissonantes et une rythmique martiale, W!ZARD fait inévitablement penser à l’urgence de Daughters, l’énergie de Ditz ou la fureur anglo-saxonne de Fontaines D.C. Leur premier album, Not Good Enough, enregistré chez Amaury Sauvé, est paru le 12 avril et a largement de quoi ravir le coeur des amateurs et amatrices de rock joueur, extravagant et grinçant.

 

Morgue

ZSK : Morgue avait frappé fort avec Lowest Depths of Misery en 2022, brûlot de deathgrind bien sombre. Le duo du PACA, officiant également chez Corrupter, s’apprête donc à déjà revenir avec Close to Complete Darkness, qui sortira dans moins d’un mois (le 24 mai), toujours chez Godz ov War. Et si son précédent méfait était bien offensif, ce single nommé « Doorways in Crimson Red » annonce quelque chose de plus gluant. Plus death que grind, mais toujours avec ce côté infernal et mortifère, en plus d’une prod à la fois plus puissante et plus caverneuse, « Doorways in Crimson Red » est très prometteur et on attend déjà un album assez monumental. Plus que quelques temps à patienter avant de retourner dans les enfers…

 

The Omega Swarm

ZSK : Quand vous écouterez ce single, vous vous direz peut-être que Ván Records est en train de virer sa cuti. Depuis quand le label allemand signe-t-il des projets si… modernes ? La réponse est à trouver dans le line-up : The Omega Swarm est le side-projet de T., guitariste de Sulphur Aeon. Qui cette fois-ci n’est pas là pour invoquer des créatures lovecraftiennes. « Black Veiled Source », présenté comme « atmospheric death metal », annonce en effet une sorte de death moderne assez épique, pas loin de ce que peuvent faire certaines formations américaines autrement moins trve (jusque dans le nom du groupe et son logo…). Si les rythmiques (et même la voix) rappellent légèrement Sulphur Aeon, de même que la prod qui n’est pas ultra propre non plus, le côté sympho et même certaines compos sont plutôt dans le giron d’un death moderne quelque peu technique et enjoué. Crimson Demise sortira tout à la fin de ce mois de mai, on verra bien si ça fonctionne…

 

Haunted Plasma

S.A.D.E : Juho Vanhanen (Oranssi Pazuzu, Grave Pleasures), Timo Kaukolampi (K-X-P, Op:l Bastards) et Tomi Leppänen (Circle, Aavikko, K-X-P) ont décidé d'unir leurs forces pour fonder Haunted Plasma. Quelque part entre musique électronique et krautrock, avec un soupçon de froideur black metal, la proposition du trio est assez unique et tout à fait réussie. Il faut dire qu'avec en prime Mat McNerney (Hexvessel, Grave Pleasures/Beastmilk) au chant, cet extrait nous plonge dans une drôle d'hypnose à la fois lumineuse et un peu troublante. I, le premier album, sortira le 31 mai prochain chez Svart Records et il a déjà toute mon attention.

 

Insect Ark

S.A.D.E : Actif depuis 2011, Insect Ark s'apprête à sortir le 7 juin son quatrième album, Raw Blood Singing, chez Debemur Morti, après avoir travaillé avec Profound Lore et Counsouling Records, une belle brochette de labels prestigieux. Il faut dire qu'on retrouve au line-up de ce duo Dana Schechter (Swans) et Tim Wyskida (Khanate). Si leur dernier album était un poil trop expérimental à mon goût, s'éloignant trop des repères habituels de la musique (riffs, rythmes perceptibles...), il semblerait que Insect Ark revienne aux morceaux plus lisibles. C'est en tout l'impression que donne « The Frozen Lake » sur lequel on retrouve cet manière si particulière de construire des riffs au lap steel dans un espace aux contours incertains. Mais la grande surprise de ce nouvel extrait vient de la présence du chant. L'oeuvre du duo était jusqu'à présent totalement instrumentale et l'apparation de la voix de Dana Schechter est un petit miracle : clair mais en tension, le chant ouvre un nouveau champ d'exploration pour Insect Ark et c'est peu dire que je suis curieux de voir ce qu'ils vont en faire.