Up in Smoke VI
Z7 - Pratteln
Le début octobre et ses festivals de stoner/doom/rock psychédélique/rayez la mentioninutile sonnent bien souvent le glas de la saison des festivals. Ces manifestations sont également synonymes de tournées pour beaucoup de groupes et permettent de relativiser la chute de température et l’amorphe hiver à venir. En marge de la franchise Desertfest, dont les éditions athénienne et belge ont lieu dans la même période de l’année, le Up in Smoke pousse de son côté, et bénéficie du professionnalisme de la salle qui l’accueille, la Z7, une des meilleures d’Europe, et d’une affiche à la fois éclectique et cohérente. Ces qualités déjà constatées deux ans auparavant sont de nouveau au rendez vous et c’est pour cela qu’enthousiaste, je retrouve Pratteln, sa zone industrielle, son Conforama et l’imprononçable Feldschlösschen
Le festival, qui fête maintenant ses 6 ans, commence à être rôdé et je ne trouve que peu de différences par rapport à l’édition 2016 qui nous avait déjà surpris par son professionnalisme et sa mise en place. On notera juste un replacement et un agrandissement de la Side Stage, qui entraine aussi le changement de place du stand de merch et une reconfiguration de l’espace extérieur dédié au repas et une meilleure gestion des stocks de nourriture et de bières là où la cuvée 2016 avait fini à sec quelques heures avant la fin des concerts. Concernant l’aspect « pratique et matériel » du Up in Smoke, ce n’est ni ce qui se fait de pire, ni ce qui se fait de mieux. Les toilettes sont propres et en nombre adéquat, la nourriture est basique (frites saucisses, pâtes, onion rings) mais adaptée à tous les régimes alimentaires et les portions sont conséquentes. Comme souligné précédemment, rappelons qu’étant donné que le festival se déroule en Suisse, les tarifs sont un peu plus hauts que la moyenne française.
Là où le festival a peut-être fait pâle figure et notamment à côté du Desertfest Belgium, c’est au niveau de l’affiche. L’annulation de John Garcia n’aidant pas, le festival a fait des choix courageux qui auraient pu lui être préjudiciable : la venue de Witchcraft, groupe cher et dans un style un peu décalé et un nombre assez conséquent de groupes locaux ou très peu connus, là où le Desertfest a booké dans la journée et en début de soirée des groupes ayant tout de même une certaine renommée (Castle, Yuri Gagarin, Eagle Twin). Les deux festivals partageant, de plus, la plupart des groupes américains en tournée actuellement sur le vieux continent (Elder, Acid Kind pour ne citer qu’eux). Ces risques n’ont pas empêché le festival de faire un petit complet pour la journée du Samedi (celle du vendredi débutant à 17h30 étant, forcément, plus difficile à remplir, le nombre de pass 1 jour vendu devant être particulièrement peu élevé).
Cette largesse vis-à-vis de l’underground permet de faire de très bonnes découvertes dans un style où les groupes ayant émergé sont peu nombreux et où la profusion de sorties et de chaînes You Tube les répertoriant rend les découvertes et les risques de se perdre tout aussi faciles. A l’inverse du Hellfest où il est facile de connaître la discographie des groupes jouant à partir de 11h, c’est avec un regard neutre et neuf que j’ai abordé ces concerts en espérant que ce report vous donne tout aussi envie de vous aventurer à Prattlen en 2019 que de vous perdre sur différents Bandcamp.
JOUR 1 :
Whores
Main Stage
19h20-20h05
Di Sab : Rallier Prattlen ne m’a pas permis d’assister aux deux premières prestations, mon festival commence donc sous la Z7 avec les américains de Whores. Groupe bénéficiant d’une excellente réputation live et dont on croise le nom de plus en plus fréquemment sur diverses affiches, c’est un trio entre deux âges qui vient se produire devant un public dont la taille est déjà honnête. Affublé d’un nom pareil, on se serait douté que le propos n’allait pas être ni d’une extrême finesse ni d’une extrême propreté. In fine, on se retrouve face à un groupe qui s’approprie pas mal d’éléments pour développer son identité. Un groove emprunté au stoner, une hargne issue du punk, certaines descentes de gammes à la Eyehategod et de glauques ralentissements acoustiques m’ayant immédiatement évoqué Cobalt. Le groupe développe son propos avec une énergie non feinte pour un rendu totalement honnête. La foule plutôt motivée pour un début de festival reste néanmoins un peu timorée ce qui sera une quasi constance au cours des deux jours. Il en faudrait plus pour démonter C. Lembach(chant/guitare) qui arpente la scène, invective la foule et, au terme de son concert, pète une corde de sa télécaster. C’est ça Whores, c’est ça le rock.
Farflung
Side Stage
20h20-21h05
Di Sab : Première vraie découverte. Selon un récent sondage de l’INSE, il y a 87% de chances qu’un groupe dont le nom est composé de lung joue du stoner doom enfumé, en arrivant devant la scène, je me suis dit qu’on était en face d’exception et que la prestation allait être longue. Une espèce de mec qui a la tête d’un capitaine pour frontman, entouré de claviers, le sosie de Benjamin Biolay à la guitare, cheveux gras avec mèche, chemise cintrée, foulards et clope au bec, le total look « j’ai vu les Stones en 72 et j’ai du mal à réaliser que c’était il y a 45 ans ». Le ridicule de la situation déjà initié par le patronyme le plus ridicule de la scène s’accentue alors que la première chanson est une sorte de mix sans nom avec un chant déclamatif particulièrement nul. Le genre de moment gênant où chaque musicien joue sa partie sans écouter l’autre qui te rappelle les meilleurs moments des répètes de tes losers de potes de quand tu avais 13 ans. Je ne sais pourquoi, mais cela s’est drastiquement amélioré. Le bassiste compense son absence totale de présence scénique par un jeu très butlerien sur lequel le chanteur peut développer ses synthés à la Hawkwind. Le résultat forcément, vise à emmener le public dans une espèce de transe. Néanmoins, à l’instar d’Acid Mother Temple (dont Farflung est, selon moi, assez proche bien que plus heavy) même sans rentrer totalement dedans il est assez facile de se laisser porter et de passer un bon moment ce qui fut le cas.
V.I.C
Main Stage
21h20-22h10
Di Sab : La Grèce a enfanté nombre de formations de qualités ces dernières années et c’est fort honteusement que je n’ai découvert ci- Villagers Of Ioannina City (ci-après V.I.C) que lors du Up in Smoke ! Le groupe d’Epire n’a rien sorti depuis 2014 mais si j’en crois leur page Facebook et les vidéos You Tube où ils se produisent devant une foule conséquente, leur renommée n’est plus à faire même si elle ne semble pas encore avoir atteint la France. Qualifions leur musique de « sorte de post rock qui intègre une large dose de musique traditionnelle grecque ». Pouvant à la fois plaire à des fans de Pink Floyd époque Wish you Were Here qu’à des fans de Moonsorrow, la formation se compose d’un chanteur guitariste d’un bassiste, d’un batteur, d’un joueur de clarinette (qui joue également d’une forme de didjéridoo grec sur certains titres) et d’un joueur de cornemuse. Chantant tantôt en anglais, tantôt en grec, le groupe propose donc un doom assez vertical (comprenez « qui vous tombe dessus ») avec des lignes de clarinettes proposant un contraste hyper intéressant. Les vocaux, hyper habités, rappellent fortement ce qui se fait de mieux en Pagan (Moonsorrow comme cité plus haut voire le chant clair de leurs compatriotes de Macabre Omen qui eux officient dans un registre plus extrême). Un mélange assez difficilement imaginable mais qui a mis la Z7 en transe, à l’imagine du clarinettiste, véritable faune. Un concert qui est passé bien trop vite laissant des souvenirs qui eux, resteront.
Sasquatch
Side Stage
22h30-23h10
Di Sab : Trois types, deux truck hats, beaucoup d’amplis et l’un des albums les plus remarqués de 2015. Sasquatch depuis bientôt 15 ans traîne son stoner rock ultra traditionnel à travers le monde. N’ayant ni la pléthore de tubes ni la renommée de Clutch sans avoir pour autant le statut culte d’un Lowrider c’est en marge des grands circuits (et de l’Europe) que Sasquatch grandit. A la croisée de Corrosion of Conformity et de Kyuss, dans un registre très américain (ligne de chant monotone, et riff ultra fuzzé avec une vibe oscillant entre le hard rock et le blues) le trio semble avoir conquis l’intégralité. Il faut dire que l’excellence de leur son, leur attitude sympathique et leur musique hyper accessible et efficace s’y prête parfaitement. Comme souvent, ce genre de prestation donne l’impression d’avoir fini 2 minutes après son commencement. Mille fois mieux qu’en CD avec une mention spéciale à Just Couldn’t Stand the wheather.
Kadavar
Main Stage
23h20-00h30
Di Sab : Troquer la légende Garcia pour les communs Kadavar et leurs 15 dates par France/an, ce n’est pas dans de meilleures dispositions que nous abordons ce concert de clôture malgré cette première journée riche en moments forts. Les ayant vus il y a quasi un an jour pour jour, rien n’a changé. Toujours cette disposition hors normes, avec une batterie en avant limitant les mouvements des deux autres. Toujours ce choix de setlist qui démarre très bien avec une entrée sur Creature of the Demon, l’excellent Doomsday Machine dans le premier tiers du set et qui forcément s’essouffle un peu après. Sans être un gros expert de leur discographie, alors que le groupe a manifestement tenté avec Rough Times une sorte de « retour aux sources » si cette expression générique renvoie à quelque chose, et proposait un contenu plus raw. Néanmoins, encore une fois ce soir, c’est bien la propreté du set qui ressort, et alors que les premiers laissaient une part aux jams et aux soli et le dernier se voulait plus radical, on se retrouve face à un concert de rock bien peaufiné avec ses temps forts et ses moments moins mémorables. A l’image du groupe.
JOUR 2 :
Messa
Side Stage
13h00-13h40
Di Sab : En début de journée, deux groupes jouent d’affilée sur la Side Stage avec un changement de plateau de moins de 40 minutes. Je ne sais pas ce qui n’a pas fonctionné mais en arrivant en retard sur le site, Messa n’avait pas débuté. Les Italiens auront donc une petite vingtaine de minutes pour défendre l’excellent Feast for Water, sérieux concurrent à l’album de l’année. Ils n’auront le temps de jouer que 4 titres, dont Leah en ouverture, histoire de mettre tout le monde d’accord. Scéniquement, je pensais Sara beaucoup plus présente c’est donc un peu circonspect que je la trouve jouant avec sa bouteille d’eau quand elle ne restitue pas (parfaitement) ses parties vocales. Le son est excellent, les alternances entre langueur et lourdeur fonctionnent très bien en live. In fine, on aurait pu avoir mieux mais sans être déçu pour autant. Un groupe à revoir dans d’autres conditions !
Glanville
Main Stage
13h50-14h30
Di Sab : Faisant fi du fait de porter le patronyme le plus ridicule du festival, Glanville (une ville de Normandie) débarque tout en pose sur la scène de la Z7 et là…note à vide, 3 descentes de toms à la minute, des cris aigus..les germanophones auront 40 minutes pour remplir leur bingo du heavy metal : lever de guitare en cœur à la Accept, pluie de « oh yeah » et autre « come on » sur nos pauvres tête, déhanchés avec main sur les hanches et coudes bien sortis, le traditionnel titre un peu plus hard rock inspiré de Scorpions et enfin, faute de tube ultime en fin de show, une reprise honnête d’Ozzy (Crazy Train). Ca n’avait rien à faire là et dans un registre total worship on leur préfèrera Night Demon .Malgré tout, un bon moment.
The Well
Side Stage
14h40-15h20
Di Sab : From Austin, Texas, une Rickenbacker, des têtes d’amplis Orange, chez Riding Easy. Je n’ai normalement pas besoin d’ajouter grand-chose pour que vous fassiez une idée assez précise de ce à quoi ressemble The Well. Stoner où le guitariste et la bassiste chantent la plupart du temps en chœur avec ce qu’il faut de réverb pour être dans les normes, un riff ou deux par chanson, ceux-là étant toujours excellents, des solos avec une bonne dose de Wah wah. On retiendra le très bon jeu de la bassiste ainsi que leur capacité à bien occuper la scène. Au niveau du set, sans connaître trop la discographie du groupe, on a quand même pu observer une dynamique assez intéressante avec un début sur des titres plutôt stoner avant d’opérer un tournant, en moitié de set vers un contenu un peu plus menaçant avec un riffing rappelant beaucoup … Black Sabbath. C’était forcément d’une efficacité redoutable mais subjugué par tant d’originalité, une pause m’est nécessaire pour m’en remettre.
Elder
Main Stage
19h00-20h00
Di Sab : Encore un groupe qui, avec ElectricWizard était présent lors de l’édition 2016. Alors qu’ils avaient donné un concert plutôt bon en clôture de la Side Stage, le désormais quatuor va littéralement illuminer la Z7. Ayant vu Elder plusieurs fois à des époques différentes, je constate une réelle amélioration de leur concert à chaque fois et si, la dernière fois, le groupe donna un concert excellent, au Up in Smoke, il fut mémorable. Outre ses qualités objectives (restitution parfaite des parties complexes de chaque morceau, lignes de chant juste, son excellent), le groupe a réellement gagné à l’ajout d’un guitariste rythmique qui renforce le groove du propos. Et au-delà de ces éléments, il y a chez Elder une dimension extrêmement intime qui m’apparait comme rare dans le doom. Alors que la plupart des groupes proposent un contenu extérieur et écrasant, Elder fait croître sa musique en toi et te laisse, par ses longues plages progressives, une liberté d’interprétation où ta créativité et la leur fusionnent.
L’excellent nouvel album pousse malheureusement à effectuer des choix de setlist, surtout au vu de la longueur des titres et malheureusement Gemini, un de mes titres favoris a sauté. Néanmoins et sans surprise, les derniers titres sont aussi beaux qu’efficaces et s’intègrent parfaitement à la setlist (The Falling Veil et Sanctuary). Au terme d’une heure qui est passé clairement bien trop vite, le groupe se retire sous un tonnerre d’applaudissements après avoir donné le meilleur concert du festival. Une valeur de plus en plus sûre.
Dopethrone
Side Stage
20h10-21h00
Di Sab : La dernière fois que j’ai croisé le chemin de la formation d’Hochelaga, c’était dans un PMU. Un album plus tard, c’est devant une Side Stage blindée que je m’apprête à découvrir le rendu live de Transcanadian Anger. Album à la production extrêmement surprenante, radicalement différente de Hochelaga, à la fois hyper étouffée mais néanmoins rentre dedans. Malheureusement le rendu est plus propre (toutes proportions gardées) en live. Néanmoins, le côté bête et méchant de Transcanadian Anger fonctionne carrément bien. Le set le surreprésentera d’ailleurs fort logiquement, avec Planet Meth, Twerjaber Snort Dagger (« une chanson qui ne parle pas de cocaïne mais du fait de chercher de la cocaïne » selon le frontman). En milieu de set, une certaine Julie Swan, la vocaliste de Zombi Powder (sur Dark Foi) et de Miserabilist (sur Transcanadian Anger) vient taper le feat, exhiber ses tatouages faciaux et ses dreads arrivant à mi-mollet. Après avoi eu l’impression de se faire rouler dessus pendant 50 minutes, un final sur Scum Fuck Blues/Killdozer et un « Merci à la tabarnak motherfuckers », le groupe se retire en ayant livré une prestation dont le professionnalisme n’a eu d’égal que la solidité.
Witchcraft
Main Stage
21h10-22h10
Di Sab : N’ayant écouté Legend qu’une paire de fois, c’est fort curieux que je me retrouve devant Witchcraft. Le groupe étant plutôt rare en live, c’est un choix pertinent mais décalé qu’ont effectué les programmateurs du Up in Smoke. Plus proche de Led Zeppelin que de leurs collègues de Birmingham, le groupe ne bénéficie pas d’une exposition exceptionnelle dans la scène stoner/psyché. C’est donc devant un parterre plutôt clairsemé que le quintet débarque sur Deconstruction. Le son, systématiquement excellent, met ici réellement en valeur la clarté des soli, la pureté des lignes de chant et participe activement à la qualité du concert. Sans la moindre interaction, le groupe enchaine les titres devant un public attentif. On m’avait dit qu’il arrivait que Witchcraft jamme et rallonge ses morceaux mais ce soir, ils se contenteront d’une exécution clinique malgré la très belle clôture sur Dead End et ses 10 minutes. J’attendais un peu plus de folie de la part de Witchcraft, d’autant plus que les Suédois se produisent plutôt rarement mais il serait de mauvais aloi de se plaindre de ce set académique.
Acid King
Side Stage
22h20-23h10
Di Sab : 4 ans depuis la dernière fois que ma route a croisé celle de Lori S. C’était au Hellfest 2014, en pleine après-midi et bien que n’étant pas le plus gros fan de leur disco qu’ils soient, je m’étais mangé une claque comme rarement un groupe de doom m’en a mis une.
Doté de la meilleure section rythmique du festival, je trouve Acid King là où je l’avais laissé. Le groupe continue d’entretenir un rapport véritablement physique au riff. Alors que Lori S découpe sa guitare à chaque accord plaqué, Mark Lamb (basse) enchaine les slaps et les lignes ravageuses pendant que Joey Osbourne enrobe le tout d’un groove baveux. L’absence de guitare rythmique permet de vraiment mettre en valeur les soli de Lori, ce qui peut en agacer certains car à l’inverse d’Electric Wizard, l’intensité baisse drastiquement lors des dits soli. Quant aux vocaux bien blindés de réverb, les réticents les trouveront monotones, perso j’ai toujours apprécié leur dimension déclamatoire qui brise bien le groove des instruments.
La setlist me permet de découvrir quelques extraits du dernier, sur lequel je ne reviens pas sans qu’il soti dénué de qualités pour autant. Mais reconnaissons que les Lasers Headlights et autres Red River ne font pas pâle figure à côté des tubes 2 Wheels Nation et autres Electric Machine.
Malgré tout cela, la Side Stage est étonnamment clairsemée et là où Elder avait clos, en 2016, cette scène annexe devant un parterre blindé, on peut ici circuler sans problèmes. Les absents ont toujours tort, dans ce cas particulièrement. Une leçon de stoner doom comme peu de groupes l’administrent, en espérant que le groupe sorte un peu de sa réserve et se décide à ne pas se cantonner au Glazart et au Hellfest lors de ses passages en France.
Electric Wizard
Main Stage
23h20-00h30
Di Sab : Qui a encore peur d’Electric Wizard et comment se comporter face à ce groupe qui, malgré son glorieux passé est, depuis quelques temps, au mieux médiocre, au pire gênant ? Après un Wizard Bloody Wizard dont on se serait bien passé et dont vous pouvez relire la chronique, le groupe vient le défendre, deux ans après avoir déjà clos le Up in Smoke par un concert meilleur que d’habitude.
Cette année, ce ne sera pas le cas et dès le Witchcult Today d’ouverture avec le riff légèrement modifié, il était acté que cela allait être un calvaire. Clayton Brugess, en tournée aux US avec Satan’s Satyr est remplacé par un timoré bassiste, Haz Wheaton, n’ayant ni sa technique, ni la présence de Tas Danazoglou. Et surtout, depuis le dernier album, Oborn retourne à ses premières amours rock et, en tant que fan de Jimi Hendrix, décide de prolonger ses titres et d’inclure des espèces de solo à la wah wah. Il avait commencé à faire ça en 2017 au Brutal Assault, de manière parcimonieuse, et c’était déjà assez malaisant, mais là ça devient juste poussif. Comme si tout ça n’était pas assez douloureux, soulignons les vocaux qui, lorsqu’ils sont audibles sont faibles et/ou faux.
Il est assez inutile d’évoquer la setlist, celle-ci n’a pas changé depuis Alésia et à part l’inclusion de See You in Hell, plutôt efficace mais qui aurait été mieux si mon voisin n’avait pas décidé de s’évanouir à ce moment, et le retour d’une pauvre version de Dopethrone. Jus Oborn, dans diverses interviews, fait souvent part de son souhait de devenir réalisateur. Et au vu du mapping remanié de très belle manière et de ce mauvais concert peut être qu’effectivement, il est temps que la carrière artistique du leader de ce sorcier électrique essoufflé s’oriente vers le cinéma. Alors qu’à chaque déception infligée par Electric Wizard, j’espère que ce ne sera que passager, le temps et les répétitions me font de plus en plus prendre conscience que le problème est plus grave que prévu.
Setlist :
Cf les 77 précédentes.
Ce final en pétard mouillé n’est qu’anecdotique au vu des qualités du festival. L’année prochaine, le Up in Smoke a fait le choix de passer sur un format 3 jours (jeudi/vendredi/samedi - 3 au 5 octobre 2019) et Horns Up sera probablement de nouveau là pour vous raconter tout cela !
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