U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
« All Hyllest til Satan » hurle sa haine à la face du monde tel un diable sorti de sa boite … dans laquelle il était resté enfermé depuis 1999 puisque Bloodsworn, géniteur de la bestiole, a joué de malchance en enchaînant les contrats avec des labels qui ont fermés leur portes peu de temps après (dont le propre label du chanteur : Flesh For Beast ). Etais-ce un signe du destin qui aurait voulu que cet album, pourtant approuvé par la « Satanic Metal Militia » et interprété par d’augustes membres de la «Hønefoss Militsen » , demeurât errant dans les limbes ?
Bloodsworn, au contraire, entendait bien que cette boite de pandore fût un jour ouverte et répande de par le monde ses hymnes au Démon. Une signature sur le label Agonia Records et près de 10 ans plus tard, le cauchemar est devenu réalité et s’abat comme une volée de bois d’église encore fumante sur l’auditeur, qui n’en demandait pas tant. Louons Bloodsworn pour son intégrité puisque loin de céder à la tentation d’un réengistrement des compositions, le groupe à préféré un léger remixage de la bande originale pour nous offrir un véritable petit moment d’histoire. Le son est « d’époque » à savoir bien abrasif, la boîte à rythme manque également de cette chaleur et de cette subtilité qu’il est possible de reproduire de nos jours mais ce qui aurait pu être un défaut se transforme en avantage : cette froideur synthétique colle parfaitement à la violence des morceaux et à l’aspect inhumain dégagé par certains passages. Après un nécessaire temps d’adaptation l’oreille finit par s’habituer et se concentre sur les éléments principaux de « All Hyllest Till Satan » dont font partie les vocaux d’ E. Satanael : déchirés, haineux, vindicatifs, blindés de saturation mais demeurent intelligibles ce qui permet de se rendre compte que l’on est loin, avec ce groupe, du bourrinage décervelé mais un contraire d’une entreprise de démolition et de conquête réfléchie. Le travail des guitares est à ce titre tout à fait appréciable puisque bien que l’on ait parfois l’impression d’une redite sur certains passages, les leads très aigus et rapides sentent bon le fin du monde et sont caractéristiques du travail de Trondr Nefas : riffs lancinants, accélérations soudaines, sens de la mélodie. Un clavier est crédité sans que sa présence ne soit flagrante, ce qui n’est pas plus mal. La basse est relativement audible bien que ne bénéficiant pas d’espace propre pour s'exprimer, ce qui renforce par ailleurs l’aspect « parpaing » des titres. Ce relatif retrait de la basse est sans nul doute volontaire puisque T.N. est également derrière ce manche.
Il serait légitime de se poser la question de l’intérêt de la démarche de Bloodsworn, qui aurait pu mettre à profit le temps écoulé pour réenregistrer l'album ou pour composer un nouvel opus, mais d’une part les titres sont suffisamment bons pour mériter d’être rendus publics, et d’autre part le groupe n’ayant sorti depuis sa création qu’une seule et unique démo afin de démarcher les labels, en 1998, la sortie de son premier album est la juste récompense de son acharnement. Reste à savoir si les amateurs du genre prendront en compte la date de création de cette relique du passé : O tempora, o mores !
1. Frykt Djevelen
2. All Hyllest Til Satan
3. Stormens Roest
4. Helvetesferd
5. Satan Lord
6. Destruction In The Name Of Satan
7. The Dawn Of A New Millennium