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La pochette fait froid dans le dos et on n'a pas déjà mis le cd dans le lecteur qu'on sait que Iskald ne va pas nous mettre la patate. De la neige, une cabane, des tons sombres, on sent que dans le nord de la Norvège ça ne tourne pas bien rond et que le duo fondateur de ce groupe assez jeune, puisqu'il n'a que trois ans environ, devrait faire quelques UV ça leur mettrait un peu de baume au cœur parce que là on a le bourdon d'entrée de jeu ! O ne peut pas nier que cela annonce la couleur, Revelations of Reckoning Day est un album de black métal pur jus. La production est adaptée, elle n'en fait pas trop, les instruments sont parfaitement équilibrés et on ressent bien le côté brut de la musique, tout est cohérent, surtout dans le son de la guitare et la voix du chanteur, pour preuve certains passages bien aigus de Det Stilner Til Storm. En fait c'est tellement bien fait qu'on finit par comprendre que tout a été soigné et que le son n'est pas naturellement crade. Nous avons à faire à un produit bien dans les clous du Black Métal, fait pour plaire aux fans.
Et la musique ne reniera pas cette constatation, Iskald étale neuf titres calibrés et homogènes. On pourra bien sûr retirer Endtime qui sert d'introduction au milieu de l'album, de façon anecdotique, avec ses claviers déjà entendus un million de fois et qui vient un peu mettre à mal l'énergie que dégageait l'album jusque là. On ne pourra pas parler de joyau de l'originalité pour cet album, mais ses qualités ne résident pas là. Car plus je l'écoute, plus je me dit qu'il faut qu'il ait une place significative dans les classements de fin d'année tellement Iskald a sur mettre du bon dans cet album. N'étant pas fin connaisseur de ce style, je me suis pris au jeu en ayant des réminiscences d'autres groupes comme Nagflar ou encore Dissection si on voulait pousser le bouchon un peu loin. Les premiers cités ont donné une partie de leur son, puissant et malsain, et le second une partie de leur esprit que l'on pourrait qualifier comme le son de puissant et malsain. Si vous aimez les groupes qui enregistrent dans leur cave et qui a un son a faire détaler les chiens dès la première mesure, passez votre chemin, il n'y a rien pour vous ici.
Après plusieurs écoutes, on remarque que Iskald s'est servi de son répertoire propre mais a aussi été puiser chez les voisins pour créer. Chez les groupes voisins, avec des rythmiques que ne renieraient pas leurs compatriotes Dimmu Borgir dans Dommedag et avec qui on tracera une parenté certaine, sans pour autant que l'un soit le clone de l'autre. Les deux autres influences majeures sont celles citées plus haut et dont les rapprochements sont plus que flagrants.
Les Norvégiens ne se contentent pas de ramasser ce qui a déjà été fait ailleurs, au contraire ils réussissent à s'approprier le conventions du black, enfin une frange accessible du style, et le mélanger assez harmonieusement avec des sonorités venant d'autres styles : on sent une pointe de thrash dans Det Stilner Til Storm, quelques petites mesures syncopées dans Tartarus, de l'acoustique dans Dommedag donnant un son épique au titre. On pourra aussi remarquer qu'ils savent jouer avec les tempo et les ambiances jusqu'à parfois faire jouer les montagnes russes à un titre comme A Breath of Apocalypse, on monte et on descend tout cela sans heurts aucuns. On citera en second exemple le titre épique Warriors of the Northern Twilight, Part II (on croirait presque du Rhapsody of Fire !) et son break malsain à souhait. On pourra objecter que les transitions sont abruptes, on ne peut guère déterminer le profil complet du morceau tellement il peut être sujet à de brusques changements. C'est un détail qui restera anodin.
Côté musiciens, le duo se débrouille plus qu'honorablement. Ils ne sont en effet que deux membres permanents et un musicien de session. Le batteur n'a pas la palme de la technique, et ses plans sont assez centrés sur les pieds, le reste étant du classique pour le genre. La voix arrache bien et on sent la haine sourdre de chaque note qu'il envoie. Quant aux guitares, on se surprendra à entendre des soli, plus de l'acoustique pour suppléer les riffs aiguës et carrés de la plupart des titres. Ce n'est toujours pas surprenant mais ça marche. En fait on se retrouve en présence d'un album qui a tout pour lui. Bien sûr on se dit que poussé au cul par une grosse machine de promotion, il pourrait peut être marquer les esprits de manière durable. Même si le style d'Iskald n'est pas franchement sur le devant de la scène, il a tout pour avoir une bonne durée de vie, vous savez c'est ce genre de cd que l'on garde dans sa cédéthèque et que l'on ressort toujours avec autant de plaisir même après un certain temps.
1. Ruin of Mankind
2. A Breath of Apocalypse
3. Warriors of the Northern Twilight, Part II
4. Endtime
5. The Orphanage
6. Det Stilner Til Storm
7. Tartarus
8. Journey to Hel!
9. Dommedag