Fall of Summer 2017 - Jour 2
Base de loisirs de Vaires-Torcy - Torcy
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Après une journée forte en émotions et ponctuée de shows de plus ou moins bonne qualité, on enchaîne avec le deuxième et déjà dernier jour de ce Fall Of Summer 2017. Le site ouvre un peu plus tôt aujourd'hui, ce qui laisse la possibilité aux lève-tôt de profiter du soleil matinal et du premier groupe dès 11h15 !
ENDE
SANCTUARY STAGE
11:15 > 12:00
Dolorès : Notre journée du samedi s’ouvre sur un grand ciel bleu, synonyme de réjouissance pour le public après le déluge de la veille. Mais aussi de forte contrainte pour Ende, qui débute son set peu après 11 heures et va devoir envoyer du lourd pour contrer l’effet ensoleillé qui n’aide certainement pas, lors d’un concert de Black Metal. Ne connaissant pas du tout le groupe, je découvre ici en live Ende (alors qu’ils viennent de l’ouest de la France, c’est-à-dire chez moi, bravo le soutien à la scène locale hein).
Je dois avouer que le premier morceau ne m’a pas du tout conquise, et que de manière générale, les titres au tempo rapide avaient tendance à ne pas passer au mieux à cause du son assez bancal en ce début de matinée. J’ai du mal à discerner les subtilités des guitares, mais je trouve un certain intérêt au chant et à la batterie, qui me pousse à rester. J’ai clairement bien fait, car ce sont surtout les titres ou passages plus mid-tempo qui sont les atouts d’Ende. Sans tomber dans le cliché Black mid-tempo-un-peu-mélodique-mais-pas-trop, il faut avouer que les compositions sont bien tournées. Petit à petit, la performance gagne en intensité, grâce à un groupe plus à l’aise sur scène, un son auquel on finit par s’habituer, et un public qui se densifie.
Je me rends compte, en réécoutant chez moi, que l’imagerie très « gothique » (au sens noble du terme) des pochettes etc ne ressort pas forcément en live, et n’entache donc pas la performance avec des a priori ou des ambiances difficiles à transmettre en open air. Un bon live donc, j’aurai plaisir à revoir Ende dans mes contrées.
Hugo : Suivant de prêt ce qui se fait dans le Black Metal français, je découvrais Ende il y a quelques temps avec son premier disque. Le groupe, formé par des membres de Reverence, propose une musique froide et brumeuse qui ne colle pas vraiment à cette matinée ensoleillée où l'on peut enfin se réchauffer. Mais qu'importe, j'étais très enthousiaste à l'idée de découvrir la musique de Ende en live et le set fut appréciable. Pas de fioritures ou d'interventions inutiles entre les morceaux (à vrai dire il me semble qu'il n'y en a eu aucune), seul un Métal Noir cru où l'héritage des Légions Noires se fait sentir.
Bon, forcément, il est difficile de retranscrire l'ambiance des albums parfaitement sur scène, surtout dans une telle configuration. Le son ne sera effectivement pas exceptionnel, et l'un des gros points noirs pour moi sera vraiment cette reverb ultra-poussée sur le chant qui gâche un peu le tout à mon sens, car prenant vraiment le dessus où j'étais situé dans le public. Il est donc difficile de rentrer totalement dans le concert, tant l'intensité baisse un peu par moments, surtout lors des morceaux plus rapides qui fonctionnent clairement moins bien. Comme l'a souligné Dolorès, ce sont vraiment les titres mid-tempo, aux relents presque "Black'n'Roll" par moments, qui fonctionneront le mieux.
Ende offrit donc un set tout à fait plaisant malgré quelques points noirs, qui ne relèvent pas forcément de la volonté du groupe d'ailleurs. C'est pour ça que j'ai hâte de retrouver le groupe en salle !
Setlist :
Intro
When Crows Flew Above Märhn
Black Sorcery of the Great Macabre
Cylenchar
Das Hexenhaus
Interlude
Den Glemte Skogen
Camerula
Whispers of a Dying Earth
Empty
Quintessence of Evil
CRESCENT
BLACKWATERS STAGE
12:05 > 12:50
Setlist :
Intro
Through The Scars Of Horus
Sons of Monthu
Beyond the Path of Amenti
Reciting Spells to Mutilate Apothis
Obscuring the Light
TOXIK
SANCTUARY STAGE
12:55 > 13:40
Setlist :
Spontaneous
Heart Attack
Social Overload
Stand Up
Greed
False Prophets
Psyop
World Circus
Breaking Class
Think This
COUNT RAVEN
BLACKWATERS STAGE
13:45 > 14:35
Dolorès : En festival, il y a toujours un moment où tu penses savoir ce qu’est un groupe et qu’un pote te dit « mais non, c’est pas du tout ça ». Pour moi c’était Count Raven : allez savoir pourquoi, j’étais persuadée qu’il s’agissait de gros Funeral Doom bien triste. Non mais, leur nom, aussi… En réalité, il s’agit bien d’un Sabbath-like un peu plus Doom, ce qui n’est pas pour me déplaire. Les mecs assurent, c’est bien propre et carré, mais je dois avouer que si le show n’avait pas bénéficié d’un très bon son, j’aurais eu du mal à rester tout le set. Les mecs ont l’air de jouer pour eux, il ne se passe pas grand-chose sur scène. Pour un groupe du style, j’attends au moins un peu plus de conviction. On dirait qu’ils ne savent pas trop ce qu’ils font là. Ajoutons que les morceaux ont tendance à bien se ressembler sans grosse prise de risque dans la composition. Dommage, on se lasse vite, car sinon le son est bon et le fait qu’il y ait peu de groupes du style cette année donne envie de rester.
Di Sab : La défection de Saint Vitus laisse Count Raven en tant que seul groupe de doom trad’ du festival. Second couteau d’une scène suédoise riche et qui connaît une certaine émulsion (allez checker les monstrueux Iron Void), Comte Corbeau est particulièrement réputé pour son premier album Storm Warning où le groupe (à l’époque quatuor) avait pour chanteur l’ex… Saint Vitus (officiant actuellement dans Goatess). Désormais power trio, c’est sans la moindre pression que le groupe entame sur The Poltergeist. Doom traditionnel, bien moins théâtraux que leurs compatriotes de Candlemass, le groupe ne prend que le nécessaire pour partir à l’assaut de nos nuques : pas de samples, d’orgues, de tenues de moines, d’envolées lyriques et d’improbables poses, uniquement un empilement presque indécent de riffs avec ce qu’il faut de trémoli pour rendre le tout un peu gloomy, soutenus par une rythmique bien solide et une décontraction des plus sincères. Dolorès parlait de Sabbath, pour moi on lorgne plutôt du côté de Trouble, si ça peut vous aider à situer : les riffs sont moins glauques que ceux de Saint Vitus, le tout a une certaine dimension heavy (fort potentiel levage de poing) qui complète et contrebalance un chant relativement monocorde.
Le public semble plutôt curieux que connaisseur, à l’exception de mon voisin de gauche qui, en supplément du karaoke, se permet de corriger le chanteur qui annonce le single Wofmoon (leur dernier titre en date), par un « Pff bah non c’est sur un split magistral ». Par contre, devant et sur la Blackwaters Stage, tout le monde semble ravi. Du bassiste, qui semble réellement content et profite de la fin du concert pour faire la promo de Barabbas dont il aborde fièrement un t shirt, jusqu’au public qui, au terme du tube High Infinity, reste longtemps ovationner les suédois. Une date qui fait mine de petit évènement dans le petit monde du doom trad puisque c’est la première du Count Raven reformé et que le groupe a joué du nouveau matériel (premier nouveau titre depuis 7 ans) : les Suédois reviennent et il faudra compter sur eux.
Hugo : Petit événement pour moi, car le concert de Count Raven marquera véritablement mon premier vrai concert de Doom traditionnel ! Oui car au fin fond des Vosges, c'est pas ce qu'il y a de plus courant, et c'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que je fonce voir les Suédois. Et que dire sinon qu'il y a pire pour une première, et que je ne regrette pas un seul instant ! Surtout que, bien que je ne sois pas un gros connaisseur du style, j'ai pris le soin d'écouter des albums du combo avant le festival qui m'ont d'emblée séduit. Sans être pour autant fasciné par leur musique, j'ai pris un grand plaisir à rentrer dans ce set modeste et bienvenu. Dépourvu de tout artifice, le show passera là aussi très vite, tant les morceaux s'enchaînent naturellement. Le son est bon, très puissant, et l'un des reproches que je pourrais faire au groupe serait le chant pas toujours très juste de l'historique leader. Un vrai bon moment !
Setlist :
The Poltergeist
Within the Garden of Mirrors
Nephilim
Wolfmoon
The Entity
The Madman From Waco
High on Infinity
AZARATH
SANCTUARY STAGE
14:40 > 15:25
Dolorès : Redécouvert juste avant le festival, j’avais bien hâte de voir ce qu’Azarath pouvait donner sur scène. Prout en avait fait l’éloge lorsqu’on vous parlait des groupes à voir pendant cette édition, et je dois avouer que l’album In Extremis paru cette année m’avait totalement conquise. Il s’agit d’un concentré d’efficacité, hargneux à souhait et qui vous tape le crâne à coups d’incantations au Malin, sous tous ses noms. Le son n’est clairement pas le meilleur possible lorsqu’on choisit de s’installer sur la colline pour regarder, mais cela n’empêche pas au groupe de rendre son univers crédible et prenant. Malheureusement, une nouvelle averse aux trois-quarts du set m’empêchera de voir la fin… J’espère sincèrement qu’on reverra ce groupe sur des tournées françaises car j’aimerais énormément réitérer l’expérience en salle.
Sleap : L’enchaînement improbable Toxik / Count Raven continue avec Azarath en ce début d’après-midi. Et malgré les très bonnes performances des groupes en question, je ne suis définitivement pas prêt pour de tels changements émotionnels si tôt dans la journée…
En revanche, je confesse qu’Azarath figure parmi mes groupes préférés de cette affiche 2017, et les revoir enfin est un véritable plaisir. Sans surprise, je vais passer un moment inoubliable, et ce, malgré les quelques difficultés auxquelles vont se heurter les Polonais durant le set. La première : l’une des plus grosses averses du week-end va avoir lieu durant toute la seconde moitié du concert, ce qui aura pour effet de refroidir une bonne partie du public – et donc l’ambiance dans la fosse. La seconde : l’une des deux guitares souffrira d’un son extrêmement brouillon du début à la fin.
Heureusement, la joie de revoir les Polonais sur scène occulte presque tout le reste, en ce qui me concerne. La setlist, bien que trop courte, me convient presque parfaitement. Même si aucun titre de Praise the Beast n’est joué, nous avons droit à l’ultime Supreme Reign of Tiamat ainsi qu’aux trois premiers titres du redoutable Diabolic Impious Evil. Et inutile de dire que les morceaux extraits du petit dernier en date sont ultra efficaces en live. Malgré le fait qu’il n’y ait aucun membre d’origine sur scène, cette nouvelle mouture d’Azarath n’a rien à envier à la précédente. Terrible !
BULLDOZER
BLACKWATERS STAGE
15:30 > 16:15
Sleap : Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pu rater Bulldozer en live. C’est donc tout content, au troisième rang, que j’assiste à l’arrivée des Italiens sur scène pour leur première date française (oui, eux aussi). Et cela commence sur un énorme enchaînement Neurodeliri / Ninth Circle of Hell. Les quelques inconditionnels du groupe dans les premiers rangs s’en donnent à cœur joie. Ça lève le poing, ça gueule les paroles en chœur, ça se bouscule, le tout sous une pluie battante. Celle-ci ne tarde heureusement pas à se dissiper alors que les Italiens entament quelques titres de leur fameux premier album. Les Ilona…, The Derby, Fallen Angel et le très attendu Whiskey Time sont évidemment les titres les plus appréciés du concert. Un petit mosh pit se déclenche même sur les deux derniers susnommés.
Je suis toujours interpellé par la cape vampirique du chanteur et son espèce de pupitre, qui selon moi ne collent absolument pas à un groupe de vieux Speed Thrash tel que Bulldozer, mais leur effet kitsch a l’air de séduire une bonne partie de l’assemblée. Les deux guitaristes sont ceux qui attirent le plus mon attention : autant le soliste de gauche que le fondateur du groupe à droite. Je suis en revanche beaucoup moins emballé par le titre de fin, dédicacé à un ancien membre de Bulldozer s’étant suicidé il y a quelques années. Selon moi, son côté lourd et pesant ne clôt vraiment pas le concert de la meilleure manière. Mais ce n’est qu’un détail, je suis tout de même très heureux d’avoir enfin pu voir le groupe sur scène, et ce fut globalement un très bon moment. L’alcool, les copains, le Speed Metal, que demander de plus ?
Hugo : Si je ne connais Bulldozer vraiment que de loin, les Italiens ont pourtant tout pour me séduire sur le papier. Un Speed Metal old-school teinté de Black assez jouissif, genre de groupe qui semble prédestiné au Fall of Summer. Un très bon moment de Metal, donc, qui, s'il ne me passionne pas énormément, a le mérité d'être très efficace. Le côté théâtral, renforcé par le chanteur et son look ultra kitsch qui marche à merveille, me plaît grandement bien qu'il contraste un peu avec la musique du combo. Mais l'originalité est là, et en plus de ses compositions très solides, le groupe me fera passer un très bon concert.
Setlist :
Neurodeliri
IX
Desert!
Ilona the Very Best
The Derby
Impotence
Minkions
The Final Separation
Ride Hard - Die Fast
Whisky Time
Willful Death
MELECHESH
SANCTUARY STAGE
16:20 > 17:05
Di Sab : Le souvenir du concert des plus Hollandais des Israéliens au Hellfest 2015 reste encore douloureux, plus de deux ans après : leur musique subtile, qui ne peut souffrir d’un son de merde, avait été littéralement noyée par une batterie surmixée. Soleil au beau fixe, c’est motivé comme jamais que j’approche de la Sanctuary stage pour ma première vraie confrontation avec ce groupe que je suis depuis bien longtemps.
La setlist n’a manifestement pas changé depuis 2015, ce qui s’explique par le fait qu’Enki n’a pas encore de successeur mais cette fois, je ne mets pas 3 min à reconnaître The Pendulum Speaks car putain, enfin, Ashmedi et sa bande ont un son digne d’eux. Un léger changement est néanmoins à constater dans la mise en scène : exit les chèches hyper kitsch et tellement drôle. Par contre, je ne me rappelais pas du sample d’ambiance arabisant qu’on retrouve systématiquement entre les morceaux et qui est une vraie bonne idée car il permet au public de ne jamais sortir de l’ambiance du concert. Cela dit, même sans celui-ci, difficile de décrocher tant le tout suinte le professionnalisme, mais surtout l’efficacité. Comment résister à un Laiders to Summeria, à un Rebirth of Nemesis ou à un Grand Gathas of Baahl Sin ? Le groupe met moins en avant son travail pré-Emissaries mais ce n’est pas trop un problème à mon sens tant l’aspect direct du Melechesh moderne (et ses riffs qui lorgnent parfois légèrement vers le thrash) est efficace et totalement taillé pour la scène. Le groupe semble en avoir conscience bien que ce ne soit pas des showmans d’exceptions : Ashmedi se contentant de remercier le public, de commenter le fait qu’on s’en batte les couilles du temps tandis que pendant les morceaux, ça reste concentré et ça ne bouge pas vraiment. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de ressentir leur plaisir d’être devant nous. Peut-être que le seul point noir de ce concert fut le fait que les backing vocals sépulcraux (comme sur le final de Rebirth of Nemesis) soient samplés mais ce seraient vraiment histoire d’être chiant et de chipoter pour rien. Un moment passé bien trop vite, ce qui est le meilleur des signes en général.
DEMOLITION HAMMER
BLACKWATERS STAGE
17:10 > 17:55
Sleap : C’est parti pour l’enchapinement Thrash Death qui va très certainement en amocher plus d’un. Et cela commence avec l’un de mes groupes préférés de cette scène. C’est déjà la quatrième fois en six mois que j’ai la chance de voir Demolition Hammer, et aucune forme de lassitude ne s’est encore installée. D’autant plus que ce quatrième round va s’avérer être le plus intense de tous.
Comme à leur habitude, les New-Yorkais déboulent sur Skull-Fracturing Nightmare et transforment la foule en véritable horde de primates sanguinaires. Je passe sur la setlist qui est globalement la même que pour tous leurs autres shows de 2017 en festival. En plus du titre d’ouverture, Hydrophobia et Infectious Hospital Waste sont pour moi les meilleurs moments du concert. Le son est étonnamment ultra massif pour un set en open air. C’est, avec le public, l’un des points forts de ce concert. Car oui, le public est de très loin le plus énervé de tous mes concerts de Demolition Hammer cette année. Massée devant la Blackwaters Stage, la foule est extrêmement dense. Et le pit qui se forme en son centre dès le début du show s’avère être le plus violent du week-end. Pas de circle pits bon enfant, uniquement de la violence pendant plus de 45 minutes. Quel bonheur ! Je n’ai plus de mots pour décrire ce que me procure ce groupe en live. Je réitère juste cette affirmation : il s’agit, de très loin, de mon meilleur show de Demolition Hammer. Ul-time ! Ni plus ni moins mon concert du festival.
Hugo : Le Thrash Metal n'est pas vraiment ma tasse de thé au quotidien, et dès que j'ai émis l'hypothèse de louper le concert du groupe, mes collègues d'Horns Up ont eu vite fait de me maudire, et ils avaient raison. Bon, la vérité c'est surtout qu'en amont du fest, on m'a vendu Demolition Hammer comme le groupe à ne pas louper, et ce pendant des mois. Eh bien, à peine le groupe s'installe sur scène que nous assistons à une véritable déflagration. Un concert d'une intensité juste incroyable, un gros défouloir ultra-violent et maîtrisé du début à la fin. La bestialité est ici intelligente, et me plaît plus sur scène que les quelques morceaux de Blasphemy aperçus la veille. Non, vraiment, la claque est immédiate, et j'envisage même de me lancer dans le pit tant le concert rend fou ! De l'énergie des musiciens à la méchanceté du chanteur, alias James "Rick de Rick & Morty" Reilly, visiblement atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, tous les éléments sont réunis (à commencer par le ciel) pour nous faire passer un excellent moment. Pour citer un copain, ce fut vraiment un concert de Thrash pour les gens qui n'aiment pas ça, et donc comme j'aimerais en voir plus souvent !... Morbid Saint sera aussi très bon dans le style, et je laisse la parole à Sleap qui en parlera bien mieux que moi.
Setlist :
Skull Fracturing Nightmare
Carnivorous Obsession
Hydrophobia
Neanderthal
Omnivore
Infectious Hospital Waste
Aborticide
Human Dissection
.44 Caliber Brain Surgery
MORBID SAINT
SANCTUARY STAGE
18:00 > 18:50
Sleap : Qui est encore vivant pour prendre la seconde dose Thrash Death de la journée ? Personne. Mais malgré les courbatures, voire les hématomes pour certains, il est l’heure de se rendre devant la Sanctuary Stage. Heureusement, le début de set va, en quelque sorte, nous faire récupérer. En effet, Morbid Saint n’attaque pas tout de suite sur les titres de Spectrum of Death. Nous avons même droit à des nouveaux morceaux en exclusivité. Ceux-ci sont d’ailleurs loin d’être efficaces en live, et ne présagent donc rien de bon pour la potentielle sortie à venir… Mais, comme dit plus haut, le bon côté est que nous pouvons donc nous reposer un peu avant le véritable plat de résistance. Et celui-ci débute sur Lock up your Children, premier titre du fameux full-length Spectrum of Death, qui sera donc interprété en entier et dans l’ordre.
Premier constat : à moins que Pat Lind se soit rasé les cheveux et fait pousser la barbe, ce n’est pas le chanteur original. Et malgré son timbre un peu trop criard, ses vocaux se rapprochent tout de même assez bien de ceux de son prédécesseur. Je mentionne tout de même son débit, ultra impressionnant sur certains passages. Pour le reste, je n’ai d’yeux que pour le guitariste original. Certes, celui-ci n’est pas des plus énergiques sur scène – tout comme ses confrères musiciens –, mais il dégage une sorte d’aura. Et je ne parle même pas de sa dextérité ahurissante… Côté public, comme prévu, c’est nettement moins la bagarre que lors du concert précédent. La faute à une fosse pleine de flaques de boue et d’un public totalement épuisé par le set de Demolition Hammer. Mais cela ne m’empêche pas d’apprécier le set des Américains, et notamment l’ultime Assassin. C’est loin d’être aussi intense que lors de mon premier concert du groupe au Neurotic Deathfest il y a quatre ans, mais je passe tout de même un très bon moment ! Un peu de repos maintenant, s’il vous plait…
Setlist :
Destruction System
Flesh of the Disease
Daku
Lock Up Your Children
Burned at the Stake
Assassin
Damien
Crying for Death
Scars
Beyond the Gates of Hell
Thrashaholic
ORANGE GOBLIN
BLACKWATERS STAGE
18:55 > 19:45
Di Sab : Plus le temps passe, plus on se rapproche de la preuve scientifique qu’il manquait pour valider la conjecture qui émettait l’hypothèse comme quoi Orange Goblin n’est mathématiquement pas capable de donner un mauvais concert. Mauvais concert et Orange Goblin ne peuvent fusionner, n’ont pas de points d’intersection dans l’histoire bref, ça va pas ensemble, comme la crème dans les carbos. Vu comment Ben Ward s’était ambiancé l’année dernière, on le soupçonne d’avoir demandé à venir jouer ici et après ce concert des plus magistraux, on est heureux que le Fall Of Summer ait accepté d’ouvrir un peu sa ligne éditoriale et de bien avoir voulu d’eux sur l’affiche.
Pour ceux qui ne les ont jamais vus, les concerts d’Orange Goblin sont vraiment à l’image du groupe : pas prise de tête, efficace et généreux. C'est aussi le cas de Ben Ward, le frontman, qui à chaque moment, est totalement à fond et semble être l’homme le plus heureux du monde. Et quand tu as leur répertoire, sa bonne humeur se communique assez vite. Dès Scorpionica, c’en était fini de moi, vous êtes juste trop bons et trop efficaces et ne me laissez pas le choix de chanter avec vous tout en cassant tout. A terre d’emblée, je pensais que la pression allait retomber alors qu’ils annonçaient The Devil’s Whip (peut être leur titre que j’aime le moins) mais en fait, ces cons se sont trompés et hop Saruman’s Wish dans les dents. Je ne vous parle même pas de mon état pendant Made of Rat, ou They Come Back et surtout ce final incroyable sur Red Tide Rising. Par contre, forcément, quand on est un groupe qui a à peu près autant de titres que de tubes, la liste des titres absents qu’on regrette fait 3 fois la setlist, et on regrette que le groupe (que j’ai vu 4 fois à différentes périodes) ne fassent tourner qu’un petit nombre de titres. Certaines chansons méritent à mon sens vraiment d’être (re)jouées live : je donnerais tellement pour entendre Getting High on a Bad Time, Acid Trial et Hot Magic, Red Planet. Mais vu que j’ai lu sur une page New Age de Facebook qu’on ne peut pas être heureux en regrettant ce qu’on a pas eu, prenons plutôt du temps pour se réjouir de la leçon reçue. Et quand on voit la réaction du public, à peu près autant déchaîné que sur les groupes les plus véloces si ce n’est plus, on espère que Orange Goblin ne restera pas l’unique groupe de stoner à fouler les planches du Fall of Summer.
Hugo : Si en cette journée de Samedi c'est essentiellement le nom de Coven qui résonne au travers de la bouche des festivaliers, Orange Goblin vient juste après et reste définitivement l'un des concerts que j'attends le plus. Et que dire, si ce n'est que l'on tient là l'un des meilleurs concerts du festival ! Ben Ward est sûrement le frontman au tempérament le plus sympathique que j'aie vu de ma vie, un sourire scotché sur les lèvres du début à la fin. Et quelle énergie ! Autant de la part du groupe que du public d'ailleurs, tant le nombre de slams fut ridiculement élevé. Mais tout cela se fait dans une ambiance festive et généreuse, la bonne humeur se lisant sur chacun des visages. Malgré une soirée à avoir l'impression de mourir de froid, le concert réconcilie donc chacun avec la vie et donne envie de faire la fête comme jamais. Je ne saurais quoi dire de plus si ce n'est que de vous inciter à aller choper le groupe en live au plus vite. Merci messieurs, c'était la méga classe.
Setlist :
Scorpionica
Saruman's Wish
The Filthy & the Few
Hard Luck
Made Of Rats
Turbo Effalunt (Elephant)
The Devil's Whip
They Come Back (Harvest of Skulls)
Quincy the Pigboy
Red Tide Rising
IMMOLATION
SANCTUARY STAGE
19:50 > 20:40
Sleap : Pour votre serviteur, un an sans voir Immolation c’est un peu comme une cure de désintox’ qui se passe mal. Le manque se fait ressentir chaque jour un peu plus. C’est donc avec la plus grande impatience que je me presse devant la Sanctuary Stage. Et inutile de dire que revoir l’un de mes groupes préférés sera pour moi l’un des moments les plus satisfaisants du week-end.
Ross Dolan est plus classe que jamais. Impossible de trouver les mots pour décrire précisément sa prestance scénique, il faut le voir pour le croire. Ses cheveux, son visage, ses mouvements, son jeu de basse, ses déplacements, et évidemment… sa voix. Ross Dolan est décidément l’un de mes frontmen Death Metal favoris. Et histoire de continuer dans la minute groupie, parlons un peu de Rob Vigna. Le guitariste soliste et éternel compère de Ross Dolan possède le jeu de scène le plus unique de toute la scène Death Metal. Je n’apprends rien à personne. Ses mouvements de bras et de poignets sont si amples et rapides qu’on se demande comment il parvient à gratter aussi précisément. Tout est millimétré, du véritable travail d’orfèvre. Et pour couronner le tout, il est le membre du groupe qui harangue le plus la foule pendant les morceaux, lançant des regards assassins et levant le poing lors des passages marqués. L’un des guitaristes les plus exceptionnels que la scène Death Metal ait porté. Ni plus ni moins. Alex d’Incantation s’est très bien approprié les titres de ses confrères. Bien que plus discret sur scène, il assure également comme un chef. Le groupe jouit en plus d’un son excellent, qui rend toute l’atmosphère sombre et massive des compositions. Ô extase. Comment peut-on être aussi classe et irréprochable sur scène ? Bon, j’arrête la séance de suçage de b***, passons aux légers points faibles du show.
Steve Shalaty est beaucoup plus en forme que lors du show au Party San 2016, mais certaines de ses parties de double grosse caisse sonnent encore très approximatives. Dommage. Mais le véritable point faible du show de ce soir est selon moi la setlist. Beaucoup, beaucoup trop de morceaux issus du dernier album. Bien que je l’apprécie, il figure selon moi parmi les moins bonnes sorties du groupe, et malheureusement pour moi, il constitue la majeure partie de la setlist du jour. Les titres sont loin d’être mauvais en live, bien au contraire, ils prennent toute leur ampleur, mais cela ne laisse vraiment pas beaucoup de place pour le reste de la fantastique discographie du groupe new-yorkais. Pas de Failure for Gods, pas de Close to a World Below, pas de Unholy Cult, pas de Shadows in the Light… Mais, encore une fois, même malgré ces oublis, comment ne pas vibrer devant le meilleur groupe du monde ? Immolation est l’un des groupes de Death US les plus irréprochables de tous les temps, et je leur pardonne tout. La classe absolue. Point final.
Setlist :
The Distorting Light
When the Jackals Come
No Forgiveness (Without Bloodshed)
Destructive Currents
Nailed to Gold
Above All
Kingdom of Conspiracy
Fostering the Divide
Rise the Heretics
The Purge
Lower
Into Everlasting Fire
COVEN
BLACKWATERS STAGE
20:45 > 21:40
Dolorès : L’annonce de Coven au Roadburn, au printemps dernier, m’avait semblée complètement improbable. Coven sur scène à nouveau ? Dans un festival metal ? Si l’excitation était forte, tout le monde n’a cessé de me dire que ce n’était pas loin d’être nul à chier. Entre le kitsch de la mise en scène et la voix plus que fausse de Jinx Dawson, une grosse déception était à nouveau annoncée pour le Fall of Summer.
Et pourtant. Alors oui, Jinx, tu ne sais plus assurer aucune note aigue (enfin si, 1 fois sur 10, en poussant vraiment sur ta voix). Tous les titres de Witchcraft Destroys Minds And Reaps Souls perdent une partie de leur saveur sans ces fameuses modulations maîtrisées et sorties des tripes de la jeune fille passionnée de 1969. Néanmoins, on sent qu’elle a encore une certaine conviction à chanter ces titres, qu’elle y croit encore d’une certaine manière, qu’elle a envie de redonner à vie à ces tubes. Egalement, elle s’est entourée de bons musiciens qui n’ont pas du tout gâché les morceaux tant attendus. Alors certes, tout n’est pas parfait, mais j’ai réellement apprécié chanter moi-même ces titres que j’aimais tant, et de voir qu’elle était toujours là, encore debout et fière, pour les chanter elle-même malgré l’âge.
Les nouveaux titres ont l’avantage d’avoir été composés assez récemment pour coïncider avec les capacités vocales actuelles de Jinx. Plus « metal » mais aussi beaucoup moins fascinants, les titres passent tout de même assez bien l’épreuve du live et s’insèrent bien dans la setlist sans être omniprésents et gâcher l’ensemble.
Un petit point bonus pour la mise en scène, parce que le kitsch c’est la vie : voir tout le monde entrer sur scène sur fond de messe noire, encapuchonné, et ouvrir le cercueil d’où sort la prêtresse… Moi ça me va très bien. Pour finir, j’adresse un petit clin-d’œil amusé à la personne en charge de lancer les vidéos en fond, qui nous laissait apercevoir la merveille barre « play » en bas…
Sleap : Après un après-midi globalement excellent, cette dernière soirée au Fall of Summer va se terminer en eau de boudin pour moi. La faute à des prestations tout bonnement ignobles de la part des têtes d’affiche qui m’intéressent. Abordons la première : Coven. Bien que j’adore leur premier album, j’avoue me rendre au concert des Américains plus par curiosité qu’autre chose. Qu’est-ce qu’un groupe des années 60 aussi particulier peut bien donner dans un festival Metal open air en 2017 ? Eh bien, comme je m’y attendais, pas grand-chose. Et c’est un euphémisme…
Contrairement à d’autres, je ne suis pas particulièrement gêné par la mise en scène kitsch (cercueil, toges noires, masques, écran géant avec animations psyché…). C’est très cheap, mais ça passe pour un groupe tel que Coven. En revanche, musicalement c’est la catastrophe. Les vocaux de Jinx sont complètement à côté de la plaque. En plus de galérer à monter dans les aigus, celle-ci change complètement les mélodies, tant et si bien que l’on ne reconnaît presque plus les refrains originaux. La chorale géante fonctionne pour le fameux passage vocal de Black Sabbath, mais mis à part ça, le reste du public a également l’air assez décontenancé par ce spectacle. Comme beaucoup, je découvre en live les morceaux des autres albums de Coven. Et, me concernant, c’est un supplice. Où est passée l’aura diabolique des premières années ?! Même le côté Rock Psyché à la Jefferson Airplane a complètement disparu des compositions. Voilà qui ne m’incite guère à aller écouter ça en studio… Et pour couronner le tout, absolument tous les morceaux – anciens comme récents – sont réinterprétés à la sauce Hard Rock / Metal. Des riffs saturés, un batteur qui rajoute je ne sais combien de coups à ses rythmiques initiales pour faire plus Rock’n’Roll… Bref, un véritable carnage. C’est à croire que les jeunes musiciens dont s’est entourée Jinx n’ont absolument pas du tout cerné l’essence de Coven. Et, mis à part la frontwoman, ceux-ci restent tous hyper statiques sur scène, tête baissée, les yeux rivés sur leur instrument. Même eux n’ont pas l’air d’apprécier ce qu’ils sont en train de faire. Et j’en viens à me demander si quelqu’un dans l’assistance apprécie vraiment ce qui est en train de se dérouler sur la Blackwaters Stage… Finalement, je finis par quitter le concert sans regrets pour aller me restaurer. Pour moi, c’est un grand NON.
Di Sab : Prêt à me prendre un procès d’intention de la part des pharisiens et des méchants (95% de ceux qui les ont vus en 2017), pour moi, Coven ce fut un énorme oui. Vierge de toute attente vu ce qu’on m’avait dit de Coven en live, un manspreading de haute volée au premier rang de la part de ma petite camarade m’a permis d’être aux barrières (après avoir eu le temps de rater le couscous pendant Immolation) tandis que Jinx sortait de son cercueil, vêtu du masque le plus moche de toute l’histoire du masque (rencontre improbable entre un masque de soudeur et des paillettes de chez Claire’s) pour ne pas avoir de son sur le premier couplet d’Out of Luck. Les mauvaises langues diront que c’était pour le meilleur. Jinx n’a effectivement plus ses capacités vocales ni sa voix d’antan. Néanmoins je trouve que sa nouvelle voix hyper éraillée sied à merveille aux vieilles compositions : Wicked Woman avec les Chas chas chas limite crachés ou l’aspect comptine malsaine de Choke, Thirst, Die. Après, effectivement elle tient plus du tout les aigus que ça en devient un peu gênant, mais vu que la plupart du premier rang les hurlaient avec elle, ça dénotait pas tellement et ne m’a pas tellement choqué (à l’inverse de mes petits camarades du haut). Par contre, putain, leur son, pas aussi insupportable que sur Jinx (qui lui lorgnait vers le metal indus des années 2000) mais tout de même trop metal dénaturait tout de même un peu les titres de Witchcraft et qui d’ailleurs contrastait de manière désagréable avec les images hyper kitsch projetées. Comme si le groupe oscillait entre deux époques inconciliables.
A part cela, mes camarades ont tout dit : setlist sans absence en ce qui me concerne et d’ailleurs qui fonctionnait très bien même si les « tubes » furent sortis d’entrée de jeu. Je ne suis pas d’accord avec Sleap sur le fait que les musiciens avaient l’air de s’emmerder sec, bien au contraire, Ricktor Ravensbruck bougeait bien alors que le batteur semblait assez content d’être là tandis que Jinx en a visiblement pas grand-chose à foutre, mais vu son magnétisme, personne ne lui en voudra.
Un concert franchement pas exempt de tout défaut, mais je ne sais pas, mon fangirlisme couplé au fait que je pensais que ça allait être 1000 fois pire ont fait qu’au terme d’un Blood on the Snow des plus fédérateurs, je ressors franchement satisfait. J’ai vu Coven et franchement c’était bien.
Hugo : On loupe le couscous vegan (petit ange parti bien trop vite) pour se positionner, avec mes camarades, contre la barrière pour assister à ce qui est sûrement le concert qu'on attend tous le plus. On attend un petit moment avant de voir débouler les musiciens sur scène au travers d'une entrée kitsch mais qui fonctionne, pour moi, à merveille. Comme tout le concert d'ailleurs, qui sera un très bon moment. Cependant, force est de constater que certains moments sont magiques ("Choke Thirst Die", ou encore "Coven in Charing Cross" et ses lalalas repris par l'assistance) quand, pendant d'autres moments, on s'ennuie un peu plus. Si certaines nouvelle compositions passent étonnamment très bien l'épreuve du live, d'autres sont beaucoup moins enthousiasmantes, et il en est de même pour certains morceaux de Witchcraft qui sont parfois méconnaissables. Certains morceaux de celui-ci sont d'ailleurs absents (mais où sont "Pact With Lucifer" et "For Unlawful Carnal Knowledge" ?), peut-être car jugés moins "heavy", et c'est bien dommage.
Di Sab l'a très bien résumé, les musiciens sont excellents, mais les compositions prennent ici une dimension... différente, et qui ne fonctionne pas toujours. Je suis aussi d'accord sur le fait que la voix vieillie de Jinx s'adapte très bien à certains passages, quand dans d'autres la magie redescend un peu car c'est pas franchement d'une justesse folle. Mais la dame semble véritablement croire en son projet et bien le tenir dans son coeur. À la fois mystérieuse, réservée, et sous le feu des projecteurs, c'est elle le véritable événement de la soirée, qui donna la chair de poule à plus d'un festivalier lors de son arrivée sur scène. Alors forcément, tout n'est clairement pas au point, et avec le recul on sait que c'était loin d'être parfait. Mais on est super contents quand même.
Setlist :
Out of Luck
Black Sabbath
Coven in Charing Cross
White Witch of Rose Hall
Wicked Woman
The Crematory
Choke, Thirst, Die
Black Swan
Dignitaries Of Hell
F.U.C.K
Epitaph
Blood on the Snow
MARDUK
SANCTUARY STAGE
21:45 > 22:40
Dolorès : Marduk, ça aurait honnêtement pu être très cool. La setlist - bien que je ne connaisse pas tous les titres qui ont été joués ce soir-là - est clairement adaptée à un set d’une heure de tête d’affiche : rentre-dedans, simple et direct. Le souci : qu’est-ce donc que ce son ? Pour moi, Marduk c’est clairement le Black martial, qui t’enfonce dans la terre, qui t’enferme dans le noir mais te donne malgré tout des envies de guerroyer et d’écraser ce qui sera sur ton passage. Le son m’a semblé extrêmement aigu, et si cela peut paraître anecdotique comme défaut, cela m’a clairement gâché le live. Je n’attends pas de ce groupe un son grinçant et criard. Dommage !
Setlist :
Frontschwein
The Blond Beast
Of Hell's Fire
Materialized in Stone
The Levelling Dust
Throne of Rats
Cloven Hoof
Wartheland
Legion
Wolves
Panzer Division Marduk
VENOM
BLACKWATERS STAGE
22:45 > 00:00
Sleap : 22h45. Bien que ce soit déjà la quatrième fois, je meurs d’envie de revoir Venom. Je me surprends déjà à fredonner les riffs de Schizo ou de Black Metal en attendant devant la Blackwaters Stage avec quelques amis. Il y a environ un quart d’heure de retard sur le running order original, l’impatience se fait de plus en plus ressentir.
23h00. Le trio déboule sur scène sur un titre du dernier album. Bon, ce n’est absolument pas ma came, mais ils sont bien obligés de défendre leurs dernières sorties. Je passe le temps en regardant le batteur et son (sur)jeu totalement chorégraphié. Comme il joue du Venom – qui n’est pas ce qu’il y a de plus technique – cela lui permet de faire de grands mouvements amples et pleins de tricks de baguettes, en plus de ses mimiques et grimaces diverses et variées. Un véritable showman.
23h15. Nous avons eu droit à un pauvre Buried Alive vidé de toute substance entre d’autres titres récents. Je n’ai toujours pas vu Satan une seule seconde…
23h30. Toujours aucun titre de Welcome to Hell… Je commence à désespérer. Mais qu’est-ce que c’est que ce show ?!
23h45. Ça tape dans les mains en faisant des « hey hey hey »… Sommes-nous encore à un concert de Venom ? Bordel de merde, mais que leur est-il arrivé ?!
00h00. Ah, enfin ! Welcome to Hell ! Mais… Mais… ILS SONT EN TRAIN DE LE JOUER AU RALENTI ! Mais putain, c’est une blague ? Et l’autre Cronos qui remercie le public toutes les deux minutes, même pendant les morceaux… SATAN, OÙ ES-TU ???!!!
Ah, j’ai parlé du son ? Un désastre ! Pourtant, un son crade pour Venom, c’est quelque chose de normal. Mais là, c’est tout simplement une bouillie sonore. Obligé de changer plusieurs fois de basse, et les techniciens qui courent partout pendant tout le concert…
00h15. Pas de In League with Satan, pas de Poison, pas de Schizo, pas de Angel Dust, pas de 1000 Days in Sodom, pas de Witching Hour… Juste un pauvre rappel sur Black Metal, toujours avec un son merdique… Oui, je suis vulgaire. Oui, j’écris comme une merde, À L’IMAGE DU SHOW QUE JE VIENS DE VOIR ! Je viens tout simplement d’assister à l’un des pires concerts de ma vie. Presque autant que le show de Kreator au Bang your Head il y a deux ans. Un carnage. Une catastrophe. Une tragédie. Quand je pense que Venom au Party San avait été l’un de mes meilleurs concerts de 2013… Qu’a-t-il bien pu se passer entre temps ? Je suis en colère. Tellement énervé que je vais directement me coucher, sans passer une minute à l’un des afters du festival. C’est décidément le pire final possible pour un week-end comme celui-ci. Bonne soirée à tous, pour moi c’est rideau !
Hugo : Que dire de plus que Sleap ? Au début on se dit ouais des nouveaux morceaux pas folichons, c'est pas grave y'a de la pyrotechnie et c'est donc amusant. Au final je reste quelques morceaux et me rends compte que ma seule raison de rester proche de la scène tient justement au fait que, facilement impressionnable, je trouve ces émanations de feu vraiment passionnantes. Sentir la chaleur s'approcher dangereusement de son visage, c'est vraiment plaisant, jusqu'au moment où la musique derrière commence à te casser un peu les oreilles. Non mais sans déconner, j'ai loupé Marduk histoire de reposer mon dos pour ça ? Venom aura raison de moi, rien n'est intéressant dans ce concert, et les rares hits joués ce soir sont d'un ennui mortel. Après un week-end physiquement dur comme on le sait, le groupe me fera presque tomber de fatigue, somnolant à moitié. On rigole nerveusement car c'est franchement pas la joie, mais difficile de rester pour une autre raison que de se dire qu'on a vu Venom en concert. Assez dégoûté, et tout comme Sleap plus haut une fois de plus, le concert aura eu raison de moi et je n'ai vraiment pas la force d'aller voir Septicflesh ou de participer aux afters. Allez, rideau.
Di Sab : Macron devrait passer une ordonnance pour interdire de territoire tous ceux qui arrivent à rendre Welcome to Hell chiant à crever. Pire concert du fest, tellement mou que ce fut un concert force 5 sur l’échelle Max Cavalera. Horrible, rideau.
Setlist :
From the Very Depths
The Death of Rock 'n' Roll
Bloodlust
Antechrist
Hammerhead
Buried Alive
Pandemonium
Fallen Angels
Long Haired Punks
Grinding Teeth
Welcome to Hell
Countess Bathory
Pedal to the Metal
Warhead
Rise
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Black Metal
SEPTICFLESH
SANCTUARY STAGE
00:05 > 01:00
Di Sab : Un album, une tournée européenne de 70 dates (dont la seule date metal de l’année dans des villes comme Limoges ou Poitiers) avec Moonspell et Rotting Christ et Belphegor,une tournée américaine avec Fleshgod Apocalpyse, Melechesh et Cradle of Filth, une tournée sud-américaine en headline, 2/3 dates au Japon avant d’ouvrir pour Arch Enemy ou Behemoth, écumage de tous les festivals de plus de 500 personnes, break de 6 mois, nouvel album, tournée européenne de 70 dates etc. J’ai beau schématiser, SepticFlesh a un petit train-train rassurant qui fait qu’on les croise assez régulièrement sans en avoir pour autant quelque chose à foutre depuis l’indigeste Titan et qu’à chaque fois, ça fait plaisir de se rappeler les bons moments. Ce concert au Fall Of Summer fait office de transition étant donné que c’est le premier show depuis la sortie de Codex Omega mais on est tout de même en terrain plus que connu. Bien que le SepticFlesh moderne soit moins dans la ligne éditoriale du Fall Of que l’ancien, on se retrouve avec la setlist classique dite « Communion et ce qui s’ensuit » où Titan prend le dessus sur The Great Mass of Death. C’est hyper rôdé, un peu trop sur certains aspects (Seth qui use et abuse du gimmicks « Je compte jusqu’à 3 et vous allez tout casser », 3 fois en 55 minutes, calme-toi) mais qu’est-ce que ça fait plaisir. Le début totalement fou de Communion, les monstres d’epicness que sont Pyramid God et The Vampire From Nazareth ouah. Les deux nouveaux titres passent bien l’épreuve du live, et j’ai été surpris de voir que les titres de Titan sont pas trop nuls non plus sur les planches.
Sentiment étrange, au terme de ce bon concert, je sais tout de même que je ne vais pas me rabibocher avec SepticFlesh sur CD. Les Grecs sont un peu ton vieux pote de fac avec qui tu profites d’un café après l’avoir croisé dans la rue sans pour autant le rappeler derrière. A dans 4 ans les gars.
Setlist :
Dogma of Prometheus Orchestral
War in Heaven
Communion
Pyramid God
Martyr
Prototype
Lovecraft's Death
Portrait of a Headless Man
The Vampire from Nazareth
Anubis
Prometheus
CONCLUSION
Di Sab : Beaucoup a déjà été dit sur cette édition du Fall of Summer, dans l’intro par Dolorès, et sur les réseaux sociaux. Au final, que retenir ? Effectivement, l’expérience en elle-même fut mitigée car il est toujours plus éprouvant et démoralisant de se trouver face à un concert emmitouflé dans une cape de pluie (pour ceux qui avaient la chance d’en avoir) qu’allongé sur la bute sous 30°. Néanmoins, au vu de toutes les tuiles tombées sur le festival, force est de constater que cela n’aurait pas pu être mieux. Franchement, entre un groupe de Thrash un peu connu qui jouait à Bercy le vendredi, la défection de dernière minute de deux groupes (et pas des moindres) et le temps, l’organisation a connu quelques dos d’ânes. On louera la qualité des remplaçants et la réactivité du festival concernant les évènements (paillage la nuit, remise en état du pit photo). Un professionnalisme surprenant pour un festival de cette taille, qui, conséquemment, n’a pas les moyens logistiques d’un mastodonte. Au terme de cette édition, on constate tout de même que le site est réellement à double tranchant et notamment la butte qui devient quasi impraticable par temps de pluie, par ailleurs, le peu de points d’ombres (et donc d’abris) et l’absence quasi-totale d’endroits pour s’assoir peut poser problème à des festivaliers ne pouvant pas rester debout trop longtemps. Peut-être qu’une allée en espèce de dalles en plastique serait de bon aloi pour l’année prochaine, cela permettrait de faciliter la circulation entre les deux scènes et que le stand de crêpes ne devienne une sorte d’Evrest pour les festivaliers.
En termes de logistique, on vous en a parlé mais le festival n’a pas tellement changé par rapport à l’année dernière : on retient l’excellente idée de proposer de la bière artisanale, les différents stands de nourriture relativement accessibles (même si le stand vg était épuisé bien avant la fin du fest) ainsi qu’un camping bien organisé avec l’espace « fête » et des zones plus calmes pour ceux qui voulaient se reposer au lieu d’écouter de l’Eurodance et Kyo jusqu’à 5h du mat’.
Le changement « majeur » résiderait peut-être dans la programmation un peu plus ouverte (Orange Goblin) et tournée vers le présent (Shining, Au Dessus) que lors des éditions précédentes, ouverture qui a eu du succès vu les bons retours du public lors des concerts de ces 3 groupes. A l’heure actuelle, aucune information sur la tenue éventuelle d’un Fall of Summer 2018, nous espérons de tout cœur que cela pourra être le cas : outre le fait que ce festival, de par son intelligence et son implication est extrêmement méritant et devrait avoir une chance de se pérenniser, il serait tout de même dommage qu’on se quitte sur une édition moins radieuse que les précédentes. Horns Up croise les doigts pour être encore de la partie lors du Fall of Summer 2018 !
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Crédits photos : Baptistin Pradeau / Equipe Horns Up